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VER, subst. masc.
A. −
1. Petit animal rampant de forme allongée et cylindrique, au corps sans vertèbres et sans membres, mou et formé d'anneaux. Se tortiller, se tordre comme un ver. V. arénicole ex. 2.
Loc. verb. Écraser qqn comme un ver. Abattre quelqu'un de façon impitoyable. Je l'écraserai comme un ver (Ac.1835-1935).Être nu comme un ver. V. nu2I A 1 d.Au fig. Se trouver, être dans le plus grand dénuement. Ils m'ont tout pris, ma pauvre Charlotte, ils m'ont laissé nu comme un ver, mes gredins d'héritiers! (Zola, Hérit. Rabourdin, 1874, II, 1, p. 171).
2. ZOOL. Ensemble des Métazoaires triploblastiques à mésoderme comportant des animaux sans cœlome (Plathelminthes, Némathelminthes) et des animaux à cœlome (Annélides). Il n'est pas possible de définir zoologiquement le type « Ver ». Les êtres que l'on serait tenté de désigner par ce nom se retrouvent dans dix embranchements, que l'on considère comme les plus primitifs des Métazoaires triploblastiques (La Gde encyclop., Paris, Larousse, t. 59, 1976, p. 12523).
a) [Vers non parasites] Ver (marin). Ver qui vit dans la mer ou le sable. Lorsque le bois est plongé en permanence dans l'eau de mer, il est attaqué par des vers marins (Bourde, Trav. publ., 1929, p. 214).Ver (de terre). Lombric terrestre. Le lombric ordinaire, ou ver de terre, n'a qu'un long canal [alimentaire], divisé par un très-grand nombre de ces diaphragmes transverses, qui sont même raffermis par des membranes qui les attachent à l'enveloppe extérieure du corps (Cuvier, Anat. comp., t. 4, 1805, p. 142).Un long ver sort de la terre remuée (Renard, Journal, 1897, p. 423).V. arénicole ex. 1.Ver de vase. V. vase2A 1.
P. anal. Personne faible, d'humble condition. Madame, sous vos pieds, dans l'ombre, un homme est là Qui vous aime, perdu dans la nuit qui le voile; Qui souffre, ver de terre amoureux d'une étoile (Hugo, Ruy Blas, 1838, II, 2, p. 375).N'en déplaise aux gens sérieux, Dieu est parfaitement capable de faire nommer mère Marie, seulement pour faire plaisir à un pauvre petit ver de terre comme moi (Bernanos, Dialog. Carm., 1948, 3etabl., 1, p. 1613).
b) [Vers parasites de l'homme et des animaux]
Ver intestin (vx) ou intestinal, le plus souvent au plur. et non qualifié. Animal de la classe des Nématodes, parasite de l'intestin. Avoir des vers. L'ankylostomiase, sorte d'anémie causée par un ver intestinal, est une maladie transmissible de mineur à mineur d'un même chantier (E. Schneider, Charbon, 1945, p. 264).V. ascaride ex. 1 et 2 et intestinal ex. de Cl. Bernard.
Ver solitaire. Synon. de ténia.Une troisième espèce de ver est le taenia, qu'on a aussi nommé ver solitaire (Geoffroy, Méd. prat.,1800, p. 336).Ce malheureux Louis a ou croit avoir le ver solitaire (Flaub., Corresp., 1853, p. 151).
Loc. verb. fig., fam. Avoir le ver solitaire. Avoir toujours faim. (Dict. xxes.). Tuer le ver. [P. réf. aux propriétés supposées vermifuges de l'alcool] Boire à jeun un verre d'eau-de-vie ou de vin. Un matin (...) entrant chez la crémière (...) Germinie trouva dans l'arrière-boutique deux ou trois bonnes de la rue qui « tuaient le ver » (Goncourt, G. Lacerteux, 1864, p. 126).
Ver (de peau, du nez). Synon. de comédon, point noir (v. point1I A 3).Ver du nez (...) vit dans les glandes sébacées du visage et surtout du nez (Coupin, Animaux de nos pays, 1909, p. 390).Loc. verb. fig., fam. Tirer les vers du nez* à qqn.
Ver de Guinée. Synon. de filaire.En 1869 (...) Fedtchenko constate le développement du ver de Guinée (...) dans un crustacé (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 416).
B. − Larve d'insecte ou de papillon, parasite ou non de l'homme et des animaux.
1. Ver + adj.
Ver assassin. Larve de dytique. Sa voracité l'a même fait appeler ver assassin, par Réaumur (Coupin, Animaux de nos pays, 1909, p. 236).
Ver blanc. Larve de hanneton. Lorsque son plant [du maïs] est tendre il faut craindre, dit-on, La courtilière et le ver blanc du hanneton (Jammes, Géorgiques, Chant 2, 1911, p. 53).
Ver coquin. Chenille du cochylis de la vigne. Le cochylis ambiguella, le « ver coquin », mangeait les raisins mûrs (Hamp, Champagne, 1909, p. 133).
Ver gris. Chenille de la noctuelle, qui ronge la nuit la base de diverses plantes cultivées. Le ver gris, qui ronge le collet des choux, des laitues et les fait périr, est la larve d'un papillon, la noctuelle des moissons (Lar. mén.1926, p. 1211).
Ver militaire. Larve d'un moucheron qui se déplace en rampant par bandes réunissant des milliers d'individus (d'apr. La Gde encyclop., op. cit., p. 12522).
Ver palmiste*.
2. Ver de + subst. indiquant le lieu où se développe la larve
a) Ver des cerises, des poires, des pommes; ver de viande. Synon. de asticot.Loc. verb. fig. Le ver est dans le fruit. V. fruit1I B 1.
b) Ver de la farine. Larve des ténébrions. La larve se trouve aussi quelquefois cuite dans le pain. Comme son nom vulgaire (Ver de farine) l'indique, elle vit dans la farine (Coupin, Animaux de nos pays, 1909, p. 252).
c) Ver du fromage. Larve (Piophila casei) qui se développe dans diverses denrées d'origine animale. La larve de mouche, appelée vulgairement ver du fromage, se contourne en cercle, se contracte le plus qu'elle peut (Cuvier, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 500).
3. Ver à soie. Chenille du bombyx du mûrier, qui file un cocon formé d'un fil de soie enroulé. Élevage, maladies du ver à soie; graine, œuf du ver à soie; chrysalide, cocon du ver à soie. Qui dit ver à soie dit mûrier, « l'arbre d'or » importé de Naples dont Henri IV fit planter deux mille pieds aux Tuileries (P. Germa, Depuis quand?1982, p. 333).
4. Ver luisant*.
C. − Larve d'insecte qui ronge le bois ou les tissus. Être mangé aux vers/par les vers; piqué des vers. V. manger1C 1 ex. de Nizan et piquer I C 1 a.Loc. verb. fig. N'être pas piqué des vers. V. piquer I C 1 a.
P. métaph. Le commerce devient ainsi le ver rongeur de la production (L. Blanc, Organ. trav., 1845, p. 97).
D. − Littér. Vermine qui ronge la chair des cadavres, selon la croyance populaire. Ainsi quand le rideau sur moi sera tiré, Que le ver sépulcral m'aura tout dévoré, Qu'importe à mon égard la sotte comédie Que sur le méchant bois des tréteaux de la vie Joueront de vertueux baladins! (Barbier, Satires, 1865, p. 54).
Rem. Ver est un mot qui a perdu toute signification zoologique et qui devrait être rayé du vocab. sc. Son ancienneté explique sa persistance. S'il a subi des éclipses à certaines époques, il réapparaît toujours, même dans les textes sc. (d'apr. Encyclop. univ. t. 16 1973, p. 723, s.v. vers).
Prononc. et Orth.: [vε:ʀ]. Homon. vair, verre, vers, vert. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 980 verme « larve de certains insectes qui ronge le bois » (Jonas, éd. G. de Poerck, 155); b) 1538 ver à soie (Est., s.v. bombyx); 1512 ver coquin « délire, fantaisie, colère » (Gringore, Prince des Sotz, Moralité, I, 261 ds Hug.); 1538 ver coquin « larve qui ronge la vigne » (Est., s.v. volucra); 1556 ver luisant « insecte qui jette une lueur dans l'obscurité » (Belleau, Petites inventions, Le Ver luisant de nuict ds Œuvres poét., éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 1, p. 70); c) 1488 [éd.] « remords » (La Mer des hystoires, t. 1, fo24a ds Gdf. Compl.); 2. a) ca 1150 verm « lombric terrestre; tout animal qui offre une conformation analogue à celle du lombric » (Wace, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 1531); 1530 ver de terre (Palsgr., p. 290); b) 1225-30 nu come vers « entièrement nu » (Guillaume de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 443); 1611 nu comme un ver (Cotgr.); 3. 1174-76 ver « vermine » (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 1459 et 3973); 4. a) fin xives. ver « parasite en forme de ver qui se développe dans le corps de l'homme et des animaux » (Aalma, 7.014 ds Roques t. 2, p. 240); 1714 ver solitaire « ténia » (N. Andry, De la génération des vers dans le corps de l'homme, p. 81; cf. éd. 1700, p. 90: ce qui [...] l'a fait nommer solium ou solitaire); b) 1405 tirer les vers du né à qqn ,,faire parler, questionner habilement`` (Christine de Pizan, Trois vertus, éd. C. C. Willard, 210, 91); c) ca 1850 tuer le ver « boire à jeun un verre d'alcool » (Murger ds Larch. 1859). Du lat. vermis « ver ». Fréq. abs. littér.: 621. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 877, b) 1 373; xxes.: a) 911, b) 608. Bbg. Quem. DDL t. 14 (s.v. piqué des vers), t. 38.