| VENTILATION, subst. fém. A. − 1. Action de ventiler un lieu, d'en renouveler l'air par différents moyens; résultat de cette action. Ventilation des galeries d'une mine; cheminée de ventilation. Chaque fois que les enfants quittent les classes (récréations ou déjeuner), je dois ouvrir les fenêtres, car la ventilation est un des soins les plus recommandés (Frapié, Maternelle, 1904, p. 105).L'aération est indispensable, et effectuée au besoin par ventilation, des dispositions spéciales étant prises pour les sous-sols (Villemer, Organ. industr., 1947, p. 26). − [Avec un compl. de nom indiquant le moyen de cette action] Deux fois par jour, le vigneron descend dans sa cuve, les gaz nocifs accumulés (acide carbonique) sont chassés par la ventilation d'une branche de feuillage ou d'un sac (Menon, Lecotté, Vill. Fr., 2, 1954, p. 76).[Avec un compl. de nom indiquant l'obj. de la ventilation à l'intérieur d'un lieu] Wagons couverts destinés au transport des primeurs dotés de dispositifs à persiennes situés sur les côtés de la caisse en vue d'améliorer la ventilation du chargement (Bailleul, Matér. roulant ch. de fer, 1951, p. 99). 2. a)
α) Action de produire une circulation d'air pour favoriser certains phénomènes physiques ou pour réaliser diverses opérations techniques; résultat de cette action. Tout en maintenant une température fixe dans le malt, on active l'évaporation, donc la dessiccation en agissant sur le tirage ou par une ventilation plus ou moins forte (Industr. fr. brass., 1955, p. 7).
β) Action du vent qui souffle; résultat de cette action. Quelques rafales de vent couraient sur les flancs du pah [retranchement maori] (...). Le foyer des indigènes se ranimait soudain à cette ventilation passagère (Verne, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 143). b) Action de produire une circulation d'air pour refroidir une machine, un équipement, afin d'éviter son échauffement; résultat de cette action. Un reniflard permet de mettre le carter en liaison directe avec l'air extérieur, afin d'assurer la ventilation du carter d'une manière sommaire (Chapelain, Techn. automob., 1956, p. 163). 3. P. méton. Dispositif, élément d'un système permettant l'une ou l'autre de ces actions. On active la circulation [de l'eau dans les moteurs] par une pompe et on adjoint un radiateur avec ou sans ventilation (Champly, Nouv. encyclop. prat.,t. 18, 1927, p. 165).,,Partie de tuyauterie prolongeant les tuyaux d'évacuation verticaux et les mettant en communication avec l'atmosphère`` (Barb.-Cad. 1971). Ces modèles de tuiles ont l'avantage (...) de permettre la pénétration des toitures sans recoupe de tuiles, les usines livrant (...) des tuiles spéciales pour ventilations, chatières (Bourde, Trav. publ., 1928, p. 137). 4. MÉD., PATHOL. a) Ventilation (pulmonaire). ,,Ensemble des phénomènes physiques et mécaniques qui permettent les échanges gazeux lors de la respiration pulmonaire`` (Man.-Man. Méd. 1986). En effet, il [le E 776, médicament] (...) augmente l'efficacité de la ventilation pulmonaire (R. Schwartz, Nouv. remèdes et mal. act., 1965, p. 57). b) Ventilation artificielle. ,,Ensemble des techniques, manuelles ou instrumentales, destinées à rendre la ventilation spontanée plus efficace, ou à se substituer à elle en cas de défaillance trop prononcée`` (Méd. Flamm. 1975). Synon. respiration artificielle. c) Ventilation assistée. Ensemble de techniques permettant d'améliorer les conditions de respiration chez un sujet incapable d'assurer une ventilation suffisante par lui-même. La ventilation assistée est généralement une technique de rééducation respiratoire utilisée chez les insuffisants respiratoires chroniques (Méd. Flamm.1975). B. − 1. DR. Action de ventiler, d'évaluer une ou plusieurs portions d'un tout vendu pour un prix global; résultat de cette action. Si une partie seulement de la chose est périe, il est au choix de l'acquéreur d'abandonner la vente, ou de demander la partie conservée, en faisant déterminer le prix par la ventilation (Code civil, 1804, art. 1601, p. 295). 2. a) COMPTAB. Action de ventiler, de répartir une somme entre différents postes, différentes personnes; résultat de cette action. Les experts considèrent que le budget militaire a déjà atteint un maximum et que sa ventilation interne ne favorisera certainement pas les armes classiques (Serv. milit. et réforme arm., 1963, p. 90). b) Répartition de choses ou de personnes pouvant faire l'objet d'une représentation sur un tableau; résultat de cette action. Lorsqu'on veut savoir (...) ce que serait la ventilation souhaitable des effectifs scolaires entre les divers ordres et les diverses filières de l'enseignement (Antoine, Passeron, Réforme Univ., 1966, p. 178). Prononc. et Orth.: [vɑ
̃tilasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1389 ventilacion « action de révéler, de publier » (Philippe de Mézières, Songe du vieil pelerin, éd. G. W. Coopland, livre 1,67, t. 1, p. 378) − xvies.; 2. 1549 « examen, discussion » (J. Lemaire de Belges, Couronne margaritique, éd. J. Stecher, t. 4, p. 62); 3. 1574 « estimation » (ds Lauriere, Gloss. du dr. fr.); 4. 1904 « répartition entre divers comptes, ou différentes personnes » (Nouv. Lar. ill.). B. 1. 1495 « fait d'éventer, de rafraîchir » (Jean de Vignay, Mir. hist. ds Delb. Notes mss); 2. 1819 « aération d'un espace clos » (Dict. des sc. méd., Paris, Panckoucke, t. 36, p. 444, s.v. noyés); 1927 « partie de tuyauterie » (Champly, loc. cit.); 3. 1948 hyperventilation pulmonaire (Lar. mens., p. 10a); 1964 ventilation pulmonaire (Lar. encyclop.); 1968 ventilation assistée (Lar. encyclop. Suppl.). A dér. de ventiler* au sens B; suff. -(a)tion*. B empr. au lat. ventilatio « exposition à l'air », « vannage du blé ». Fréq. abs. littér.: 21. |