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VEDETTE, subst. fém.
I.
A. − [Jusqu'au xixes.]
1. Cavalier ou combattant à pied placé en sentinelle pour observer et signaler les mouvements de l'ennemi. Les vedettes veillaient l'arme au bras sur la barricade (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 337).
P. métaph. Les partis sont ingrats envers leurs vedettes, ils abandonnent volontiers leurs enfants perdus, surtout en politique, il est nécessaire à ceux qui veulent parvenir d'aller avec le gros de l'armée (Balzac, Illus. perdues, 1839, p. 500).
Loc. adv. ou adj. En vedette. Les patrouilles faisaient la ronde; des cavaliers en vedette, des fantassins plantés çà et là, veillaient (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 658).
P. méton. Poste d'observation d'un guetteur. Les tours isolées qui servaient de vedettes sur les hauteurs (...) avaient alors l'éclat de la jeunesse (Chateaubr., Litt. angl., t. 1, 1836, p. 32).
2. Vedette (d'honneur). Soldat faisant partie de la garde d'honneur d'un haut personnage. Deux hommes, qui paraissaient être des princes aux marques de respect que leur donnait leur vedette (...) s'approchèrent du roi (Balzac, Confid. Ruggieri, 1837, p. 292).
B. − Sentinelle chargée de la sécurité sur un champ de tir. (Dict. xxes.).
II.
A. −
1. Loc. adv. ou adj. En vedette
a) [En parlant d'un texte] (Qui se détache du texte auquel il se rattache) souvent sur une seule ligne et en gros caractères. Les journaux américains se signalent par un goût prononcé du sensationnel. Scrupuleux quant à l'indication de leurs sources, beaucoup n'éprouvent aucun embarras à démentir le lendemain une nouvelle sensationnelle qu'ils publiaient la veille en vedette, sans prendre le temps de la confirmer (Civilis. écr., 1939, p. 40-3).
Loc. verb. Mettre en vedette. Détacher de la sorte. S'il écrivait à quelqu'un de ces messieurs [des fournisseurs] (...) il observait les formules les plus polies, mettait Monsieur en vedette (Balzac, Employés, 1837, p. 112).Être (mis) en vedette. Être ainsi détaché. P. ext. Signaler à l'attention du lecteur par l'emploi de certains signes ou caractères. On nomme: (...) italique, le caractère penché utilisé pour la composition de certaines parties (préface, par exemple) ou pour mettre en vedette (souligner) des mots, des phrases ou des textes (Gouriou, Mémento typogr., 1961, p. 5).
b) [En parlant d'un inanimé concr. ou d'une pers.] Dans un lieu ou dans une situation qui attire l'attention, bien en vue. Mes yeux s'arrêtèrent sur une lettre placée en vedette sur le marbre de la cheminée (...) et je reconnus l'écriture de Cécile (Feuillet, Journal femme, 1878, p. 312).
c) SPECTACLES. Mettre en vedette. Mettre le nom d'un acteur en tête d'une affiche, d'un générique, à titre d'acteur plus important que les autres. Le renom des acteurs mis en vedette contribuant à la réussite commerciale du film, il arrive qu'un acteur ne soit pas choisi pour un rôle donné mais bien pour qu'un rôle soit confectionné à son usage (Cohen-Séat, Vocab. filmologie, 1946, p. 211).Être en vedette; avoir, occuper, tenir la vedette. Avoir son nom ainsi affiché.
2. Fait, pour un texte, d'être détaché et écrit ou imprimé en gros caractères. Certaines nouvelles, certains événements demandent, bien entendu, la vedette de la première page (L. Daudet, Brév. journ., 1936, p. 79).
B. − P. méton.
1. SPECTACLES
a) Artiste dont le nom figure en tête d'affiche ou de générique; p. ext., artiste jouissant d'une grande renommée. Synon. étoile, star.Vedette de la chanson, du music-hall; caprice de vedette. Dans les grandes villes, de nombreux théâtres se sont transformés en salles de projection, et parallèlement de nombreux acteurs de premier plan ont abandonné la scène pour devenir des vedettes de cinéma (Arts et litt., 1936, p. 30-1).
Vedette américaine (anglaise). Artiste dont le nom figure en deuxième (troisième) place par ordre d'importance sur une affiche ou un générique et qui se produit en début de programme (Dict. xxes.). Synon. vieilli lever de rideau (v. ce mot B 1).
b) Rôle de premier plan, le plus souvent confié à un artiste confirmé. Il ne tenait qu'à Numa de le faire cesser [ce jeu], en donnant à la petite ce qu'elle demandait, sa nomination de première chanteuse à l'Opéra, un traité de cinq ans (...) la vedette, le tout stipulé sur papier timbré, et non par la simple poignée de main, le « topez là » de Cadaillac (A. Daudet, N. Roumestan, 1881, p. 208).
2. P. anal.
a) Personne de premier plan, personnalité bien connue; personne que les événements placent sous les feux de l'actualité. M. le président Gandel est mort. Avant lui mourut le président Bernand, autre vedette du procès Stavisky (Colette, Belles sais., Mes cahiers, 1941, p. 194).
Loc. fam. Jouer les vedettes. Se mettre en avant de façon flatteuse par rapport aux autres. Malgré ma timidité, j'aspirais, comme autrefois, à jouer les vedettes. Le jour de ma communion solennelle, je jubilai (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 88).
b) Position privilégiée; rôle de premier plan; fait d'être au premier plan de l'actualité. Ravir la vedette à qqn. À l'heure actuelle, les voitures françaises ne figurent plus dans les compétitions de vitesse et la vedette revient aux voitures anglaises (...) italiennes (Jeux et sports, 1967, p. 1638).
Rem. Au sens II B, nombreux sont les empl. de vedette en appos. à valeur d'adj. (parfois soudé au mot précédent par un tiret). a) [En parlant d'une pers.] Qui joue un rôle de premier plan dans son domaine. Alain Gomez (...) mari de la PDG-vedette de Waterman, Francine Gomez (Le Point, 8 mars 1976, p. 101, col. 1). Arnaud de Borchgrave, journaliste vedette de Newsweek et confesseur des vedettes politiques (ibid., 25 juill. 1977, p. 34, col. 1). b) [En parlant d'un inanimé] Très important; qui est mis au premier plan par les circonstances. Le programme d'ouverture [du music-hall « L'Avenue »] (...) sera un événement-vedette de notre Paris (L'Œuvre, 13 févr. 1941). Accessoire-vedette de la rentrée, le chapeau est à la mode (Elle, 25 sept. 1978, p. 81).
C. −
1. BIBLIOTHÉCON. ,,Mot ou groupe de mots placés en vedette sur la fiche et servant au classement dans un catalogue déterminé`` (Bibl. 1965). Le rôle du bibliothécaire est alors d'établir la notice fondamentale, puis de déterminer les vedettes convenant aux divers catalogues (Civilis. écr., 1939, p. 52-4).
2. LEXICOGR., parfois en appos. (Mot) vedette. Mot placé en tête d'un article de dictionnaire et sous lequel sont groupées les informations le concernant. Synon. entrée.Quant à savoir ce que représente le mot vedette pour l'usager, la réponse est claire. La vedette, en tant que forme matérielle, n'est pas un signe, ni un signifiant particulier (...); elle n'est plus que le signal commode des signifiants virtuels (...) (P. Imbsds TLFt. 1 1971, Préf., p. xxix).
III.
A. − MAR. MILIT. Petit bâtiment de guerre rapide, utilisé notamment pour l'observation. La vedette rapide apparue en 1915 en Italie comme petit chasseur de sous-marin et en 1916 en Grande-Bretagne comme lance-torpilles. Pendant la dernière guerre ces bâtiments ont connu une faveur nouvelle (Le Masson, Mar., 1951, p. 37).
Vedette lance-torpille(s)*.
B. − Petite embarcation à moteur qui assure différents services, notamment les servitudes d'un navire important. Vedette de la douane, de la gendarmerie. Le sifflet des vedettes qui rejoignaient les bateaux de guerre (Malraux, Cond. hum., 1933, p. 192).
C. − Petite embarcation automobile de pêche ou de plaisance. Trois modèles de vedettes sardinières (12 à 16 mètres et 40 à 75 CV) (Le Masson, Mar., 1951, p. 119).
REM.
Vedettariser, verbe trans.Mettre au rang de vedette, considérer comme une vedette. Restent les incontournables joyaux de l'identité affective, ceux qui vedettarisent sans cesse nos forts [sic] intérieurs, sur l'écran noir de nos nuits blanches (Globe, janv. 1988, p. 29).
Prononc. et Orth.: [vədεt]. La vedette [lavdεt]. Cependant ds Barbeau-Rodhe 1930: en vedette [ɑ ̃və-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1573 « tour servant de poste d'observation à un guetteur » (J. le Frère de Laval, La Vraye et entiere hist. des troubles et guerres civiles, fo163 vo); 2. 1584 vedete « guetteur placé en un lieu élevé » (P. de Brach, Imitations, Olimpe, 62 rods Hug.); 1781 en vedette « en sentinelle » (Buffon, Hist. nat., Oiseaux, t. 8, p. 491); 3. a) 1779 en vedette « mot ou groupe de mots écrits seuls sur une seule ligne de manière à attirer l'attention » (Mirabeau, Lettres originales écrites du donjon de Vincennes, À Sophie, t. 3, p. 27); 1878 en gén. en vedette « en évidence » (Feuillet, loc. cit.); b) 1826 spéc. mettre en vedette « imprimer sur l'affiche le nom d'un acteur en caractères plus gros que les autres » (Manuel des coulisses ds Lar. 19e); 1906 p. méton. « artiste principal d'un spectacle » (Léautaud, Amours, p. 268). B. 1. 1842 mar. « foc supplémentaire » (Ac. Compl.); 2. 1901 « petite embarcation » (Le Figaro, 20 janv. ds Kemna, p. 94); 1910 « petite embarcation à moteur » (J.-B. Charcot, Le Pourquoi-pas? dans l'Antarctique, pp. 14-15 ds Quem. DDL t. 20). Empr. à l'ital.vedetta, att. au sens 1 dep. déb. xvies. (Berni ds Tomm.-Bell.; Fr. Guicciardini d'apr. Prati et DEI), altér., sous l'infl. de vedere « voir », de veletta « lieu de guet élevé » (dep. le xves., Luigi Pulci ds Tomm.-Bell.; La Istoria di Susanna e Daniello, 140, éd. A. Parducci ds Romania t. 42, p. 60 [texte anonyme dont le plus anc. ms. date de la fin du xves., mais que l'éditeur attribue, sans certitude, à N. Cieco d'Arezzo, mort après 1410]), d'orig. incertaine. Un dér. dimin. de vela « voile » (voile2*) fait difficulté parce que veletta « petite voile au sommet du mât principal d'un navire, à la hune, où se tient un marin dont le rôle est de surveiller l'horizon » n'est pas att. av. 1880. Un empr. à l'esp. veleta « gonfanon » (dep. ca 1450), « girouette » (dep. 1570) n'est pas non plus satisfaisant parce que le sens originel du mot ital. appartient au domaine de la mar. et que l'esp. veleta est lui-même d'orig. controversée. Voir FEW t. 14, pp. 223b-224; G. Colón ds Z. rom. Philol. t. 78, pp. 92-94; Cor.-Pasc., s.v. veleta. Fréq. abs. littér.: 211. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 139, b) 214; xxes.: a) 247, b) 514.
DÉR. 1.
Vedettariat, subst. masc.[Corresp. à supra II] a) État de vedette. De Brassens, on retient (...) le refus de l'homme de participer au vedettariat, rejoignant la thématique de la marginalité maintes fois répétée sur le mode personnel dans les chansons (J.-P. de Beaumarchais, D. Couty, A. Rey, Dict. des litt. de lang. fr., Paris, Bordas, 1984, p. 321).b) Système fondé sur la promotion des vedettes. Vedettariat audiovisuel ; favoriser, rechercher le vedettariat. L'enseignement du Conservatoire, tel qu'il apparaît, cultive plus encore la tendance au vedettariat (Les Lettres fr., 14 juill. 1966, p. 15, col. 3).Loc. Faire du vedettariat. Attirer l'attention des media pour se mettre en valeur. « En réalité, aucune de ces attitudes n'est vraiment satisfaisante », nous a expliqué un des animateurs de M.l.e. [Le Mouvement de libération de l'école]: comme tous ses camarades, il refuse d'être cité nommément « parce qu'il n'est pas là pour faire du vedettariat (...) » (L'Express, 23 oct. 1972, p. 72, col. 3). [vədεtaʀja], [-de]. Le vedettariat [ləvdε-], [-vde-]. 1reattest. 1963 (Figaro, 21 juin, p. 22, 6 ds Blochw.-Runk.); de vedette, suff. -(ari)at*.
2.
Vedettisation, subst. fém.[Corresp. à supra II] Action de faire accéder au rang de vedette. Le dernier « Grand Échiquier » de 1980 (...) était consacré à Jean-Loup Dabadie (...). Cette vedettisation d'un écrivain de cinéma marque une évolution: le scénaristeque jadis on appelait « l'auteur » est en train de retrouver sa place d'authentique créateur aux côtés du réalisateur du film (Le Point, 19 janv. 1981, p. 115, col. 1). [vədεtizasjɔ ̃], [-de-]. La vedettisation [lavdε-], [-vde-]. 1reattest. 1969 (L'Express, 24 févr., p. 64, col. 3); de vedette, suff. -(isa)tion*.
BBG.Dauzat Ling. fr. 1946, p. 49. − Hope 1971, p. 226. − Quem. DDL t. 9, 15, 33. − Vincent (G.). D'Ambition à zizanie. Paris, 1983, pp. 449-453 (s.v. vedettariat).