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VACILLER, verbe intrans.
A. −
1. Être animé de mouvements oscillatoires irréguliers qui peuvent entraîner un déséquilibre et provoquer la chute. Mille fois le cœur me faiblit en la voyant [ma sœur] vaciller au-dessus des précipices (Renan, Ma sœur, 1862, p. 52).
[Le suj. est un inanimé] Perdre sa stabilité, sa fermeté. Synon. fléchir.Des successions d'escaliers (...) dont les marches vacillaient sous la semelle (Courteline, Ah! Jeun., Chev. Hanneton, 1895, III, p. 65).
P. métaph. Voici que tes appas, sirène, vacillent, et que s'éraille ta voix (Toulet, Almanach, 1920, p. 153).
2. Être pris d'un mouvement qui dénote un manque d'équilibre, de stabilité, de fermeté et dénonce un moment de faiblesse, de vertige. Synon. chanceler, chavirer.Dès qu'il s'était levé et avait voulu se tenir debout, [le duc de Guermantes] avait vacillé sur des jambes flageolantes comme celles de ces vieux archevêques sur lesquels il n'y a de solide que leur croix métallique (Proust, Temps retr., 1922, p. 1047).Il saignait papa à pleine pipe... Ça dégoulinait dans le vomi... Il a vacillé le long du mât... Il a fini par s'écrouler (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 148).
[Dans une tournure factitive] Leur parfum violent [des roses] (...) fait vaciller les têtes et les jambes (Maupass., Sur l'eau, 1888, p. 263).
P. métaph. Cette épée brûlante rongeait mes cils et fouillait mes yeux douloureux. C'est alors que tout a vacillé (Camus, Étranger, 1942, p. 1166).
B. − [Le suj. désigne une flamme, une source de lumière] Être agité de mouvements irréguliers provoquant des variations d'intensité. Synon. clignoter.Flamme qui vacille. Il travaillait à la lueur des lampes, remuant ses foules en tumulte dans l'ombre où vacillent des feux (Faure, Hist. art, 1914, p. 447).
[Dans une tournure factitive] Un fort coup de vent fait vaciller la lumière et l'éteint (Renard, Poil Carotte, 1894, p. 3).Le vent qui sort des portes fait vaciller la flamme de ma lampe; s'il arrivait qu'il aille l'éteindre? (Montherl., Port-Royal, 1954, p. 1013).
C. − Au fig. Manquer d'assurance, de fermeté, faire preuve d'hésitation. Synon. balancer, hésiter.Le gouvernement, composé des éléments hétérogènes, a toujours vacillé dans sa marche depuis un an: il n'y a eu aucun plan fixe, beaucoup d'imprévoyance et de faiblesse (Maine de Biran, Journal, 1815, p. 56).Et puis, je pars (peut-être) mercredi pour Toulon, où Borel m'offre un petit périple sur cuirassé. On va à Naples, etc. Pas encore décidé, je vacille (Valéry, Corresp.[avec G. Fourment], 1925, p. 189).
Prononc. et Orth.: [vasije], (il) vacille [-sij]. Littré: [-sille]; Barbeau-Rodhe 1930: [-si(l)le], [-sije]; Lar. Lang. fr.: [-sije]; Rob. 1985: [-sije], vx [-sile]; mais Warn. 1987: [-sije] parfois [-sile]. Même évolution pour les mots de la famille sauf pour vacillation (moins cour.) ds Martinet-Walter 1973: [-(l)l-] 8/17. V. scintiller. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 2emoit. xives. « être remué par une sorte de tremblement (d'un édifice) » (Vie de Saint Evroul, éd. F. Danne, 1482); b) 1687 « subir des variations (de la lumière) » (Fénelon, Traité de l'Education des filles, p. 29); 2. a) ca 1350 « devenir faible, incertain » (Gilles li Muisis, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 1, p. 381); b) 1455 « être irrésolu (d'une personne) » (Mielot, Advis directif de Brochard, Hist. armén. des crois., II, 369 ds Gdf. Compl.); 3. 1609 « fourcher (de la langue) » (M. Regnier, Satires, p. 70). Empr. au lat.vacillare « chanceler » au sens propre et fig. Fréq. abs. littér.: 403. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 313, b) 436; xxes.: a) 706, b) 786.