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* Dans l'article "VACCINER,, verbe trans."
VACCINER, verbe trans.
A. − MÉDECINE
1. Vieilli. Inoculer la vaccine à un être vivant, pour l'immuniser contre la variole. La petite vérole fit le tour du quartier, elle n'entra pas chez nous. (...) Le père Chauvel (...) voulait vacciner tous les enfants du district, et se rendit exprès à Strasbourg, chercher du vaccin (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 485).Oseriez-vous tenter la même épreuve avec le vaccin de Jenner? Oseriez-vous, après avoir vacciné cent enfants, les inoculer par le virus de la variole noire? (Pasteur, Corresp., 1882, p. 345).V. cow-pox ex.
2. P. ext., usuel. Administrer un vaccin à un être vivant, à des fins préventives ou curatives. Vacciner un animal, un bébé; vacciner contre la coqueluche, la diphtérie, la grippe, la poliomyélite; vacciner au bras, à la cuisse; lancette à vacciner. Il faut éloigner des milieux contaminés tout porteur de cuti négative ou bien le vacciner au préalable (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946 [1943], p. 114).
Empl. abs. Quoique le danger représenté par la diphtérie ou le tétanos soit bien moindre que celui représenté par la coqueluche, l'immunité contre les deux premières pouvant aussi se développer dès le troisième mois de la vie, il est possible de vacciner à cette époque (R. Schwartz, Nouv. remèdes et mal. act., 1965, p. 126).
B. − Au fig. Immuniser, préserver quelqu'un (contre/de quelque chose). Il paraît que le quai d'Orsay vaccine à jamais contre les services à rendre aux amis qui font S.O.S. (L. Daudet, Ariane, 1936, p. 157).Cette promenade (...) vous cuirasse et vous vaccine contre le désespoir (Arnoux, Paris, 1939, p. 325).
Fam. [Fréq. à la forme passive] Être vacciné (contre qqc.). Être prévenu (contre quelque chose), préservé (de quelque chose), à la suite d'une expérience désagréable, fâcheuse. Raisonnons: quand une maison a sauté, elle ne saute plus; les anarchistes la laissent tranquille. Si donc je faisais sauter la mienne, un petit peu, un tout petit peu (...) ma maison serait vaccinée contre les explosions (Renard, Lanterne sourde, 1893, p. 24).De ces guerres prolongées, les peuples sortaient épuisés, hébétés et vaccinés pour un temps contre leurs penchants belliqueux (Beaufre, Dissuasion et strat., 1964, p. 24).
Prononc. et Orth.: [vaksine], (il) vaccine [-ksin]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. a) 1801 « inoculer la vaccine pour prévenir la variole » (Décade philos., no16, 10 ventôse an IX, p. 393); 1807 part. passé adj. subst. (Ph. Pinel, Nosographie philos., 3eéd., t. 2, p. 37); 1842 adj. vacciné (Stendhal, Lamiel, p. 39); b) 1852 p. ext. « inoculer avec une substance organique propre à créer une réaction immunitaire préventive ou curative contre une maladie » (Journ. de méd. et de chir. pratiques, XXIII, p. 387 ds Quem. DDL t. 8); 2. 1863 p. métaph. « donner l'expérience d'un sentiment ou d'une situation pour en prévenir les risques » (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 5, p. 7); 1880 « inoculer un microbe à l'état atténué » (Pasteur, Sur les maladies virulentes [...], Comptes rendus de l'Ac. des Sc., t. 90 ds Hist. de la lang. fr. 1880-1914, Paris, éd. du CNRS, 1985, p. 115); 1890 adj. vacciné « armé, résistant, qui ne peut plus se laisser surprendre ou étonner » (Bourget, Physiol. amour mod., p. 367). Dér. de vaccine*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 16.
DÉR. 1.
Vaccinable, adj.,méd. Susceptible d'être vacciné. (Dict. xixeet xxes.). [vaksinabl̥]. 1reattest. 1803 (Boiste); de vacciner, suff. -able*.
2.
Vaccinateur, -trice, adj. et subst.,méd. (Celui, celle) qui vaccine. Le nom de Chauvel se répandait, on le connaissait à dix lieues (...) comme ancien représentant du peuple et le vaccinateur (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 487). [vaksinatœ:ʀ], fém. [-tʀis]. 1resattest. 1801 subst. (Mercier Néol. t. 2, p. 304), 1803 subst. et adj. (Boiste); de vacciner, suff. -ateur, v. -eur2.