| URAEUS, subst. masc. ANTIQ. ÉGYPTIENNE. Figure de cobra à la queue lovée, à la tête dressée, qui ornait au sommet du front la coiffure des pharaons, des divinités, ou les temples, les bijoux, etc.; symbole royal et divin. Autour du petit front (...), l'uraeus d'or s'enroulait, aux yeux d'émeraude, dardant au-dessus de la tête de la jeune femme sa double langue de rubis (Benoit, Atlant., 1919, p. 179).L'une [des plaques pectorales] de Sésostris II (...) montre (...) le cartouche du roi (...). De chaque côté, le faucon coiffé de la double couronne (...). Derrière la nuque de chaque faucon, un uraeus (= serpent sacré, de la famille des cobras), lové autour du disque solaire, porte au cou la croix ansée (C. Desroches-Noblecourt, L'Art égyptien, 1962, p. 97).Prononc.: [yʀeys]. Étymol. et Hist. 1529 ureus (G. Tory, Champfleury, foLXXIII vo[citant Horapollon]: celluy Serpent est dict et apelle des dicts Egyptiens Vreus. C'est a dire, Basilisc), attest. isolée; 1822 uréus (J.-F. Champollion, Lettre à Dacier ds Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, Paris, 1828, p. 69: [cartouche] soutenu par deux uréus ou aspics royaux); 1858 uraeus (Gautier, Rom. momie, p. 282). Forme latinisée du gr. ο
υ
̓
ρ
α
ι
̃
ο
ς, donné par Horapollon comme le nom égyptien du cobra (Horapollon, Hieroglyphica, éd. C. Leemans, Amsterdam, 1835, I, 1, p. 2: ο
́
φ
ι
ν [...] ο
́
ν
κ
α
λ
ο
υ
̃
σ
ι
ν
Α
ι
̓
γ
υ
́
π
τ
ι
ο
ι
Ο
υ
̓
ρ
α
ι
̃
ο
ν, ο
́
ε
̓
σ
τ
ι
ν
Ε
λ
λ
η
ν
ι
σ
τ
ι
̀
β
α
σ
ι
λ
ι
́
σ
κ
ο
ν; v. aussi Liddell-Scott et NED). Deux hyp. ont été proposées, concernant l'orig. égyptienne du gr. ο
υ
̓
ρ
α
ι
̃
ο
ς, la deuxième ayant la préférence des spécialistes (renseignements communiqués par P. Swiggers): − soit jr.t, part. actif fém. signifiant propr. « celle qui se dresse, qui s'érige » (Erman ds Z. für ägyptische Sprache 46, 1909, 99-103); − soit wrrj.t propr. « celle qui devient grande, qui croît », part. actif fém. de wrr « devenir grand » (le part. s'appliquant au serpent), d'apr. J. Osing, Die Nominalbildung des Ägyptischen, Mainz, 1976, p. 196, qui propose la reconstruction suiv.: wrér - j/wt. Fréq. abs. littér.: 11. |