| TUQUE, subst. fém. Région. (Canada). Bonnet de laine à pompon et à bords roulés. Nous, pendant ce temps, nous nous gèlerons les oreilles parce que, trop bêtes pour mettre carrément la seule coiffure rationnelle, la tuque de nos pères ou à tout le moins le bonnet de fourrure (Ringuet, Confidences, 1965, p. 35 ds Richesses Québec 1982, p. 2381).Prononc.: [tyk]. Étymol. et Hist. 1. 1671 mar. « espèce de tente ou d'abri élevé à l'arrière d'un vaisseau, au devant de la dunette » tuque de charpente sur les dunettes (Ordonnances du Roy, datée de Tournay, le 13 juin 1671; Ordres du Roy, fol. 101 vo, Arch. de la Mar. ds Jal 1848); encore ds Guérin 1892; 2. 1726 canadianisme « bonnet de laine de forme conique et surmonté d'un pompon » (Champlain, Archives judiciaires de Trois-Rivières, gr. D. Normandin, doc. 7 févr. ds M. Juneau, Probl. de lexicol. québécoise, Québec, 1977, p. 229). 1 issu du pré-indoeuropéen *tukka « courge, colline » surtout conservé dans les dial. où il désigne un pic, une colline, cf. FEW t. 13, 2, p. 398b, et dans la lang. de la mar. où il est prob. un empl. métaph. − malgré FEW t. 23, p. 102a qui le range dans les orig. inc. Déjà en 1667, var. teu « espèce de dôme sous lequel les pêcheurs de morue de Terre-Neuve s'abritent de la pluie » (Fournier Hydrographie), teuge en 1687 (Desroches ds Jal 1848). 2 mot can., var. de toque* prob. sous l'infl. du fr. tuque, fam. aux nouv. colons venus en Nouvelle-France déb. xviiies., la forme du bonnet rappelant celle d'une colline pointue, voire d'une tente ou d'un abri sur le pont d'un bateau (v. M. Juneau, op. cit., p. 224). |