| * Dans l'article "TRÉMOUSSER,, verbe" TRÉMOUSSER, verbe A. − Vieilli 1. Empl. intrans. S'agiter sans repos. Ces oiseaux trémoussent de l'aile (Ac. 1835-1935). [Le chanoine] jubile!... Il gambade!... Il trémousse autour de la table (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 664).V. luron ex. 2. 2. Empl. trans. Secouer, agiter. Néanmoins, la joie me trémoussait (Fabre, Chevrier, 1867, p. 333).On prend soin de l'épée, fit-elle; et respectueusement, se dandinant un peu, ce qui trémoussait ses falbalas brillants, elle la porta bien horizontalement sur ses deux mains ouvertes, jusqu'à la table de la salle-à-manger (La Varende, Roi d'Écosse, 1941, p. 313). B. − Empl. pronom. 1. S'agiter avec de petits mouvements rapides et irréguliers. Synon. se tortiller, frétiller, gigoter.Se trémousser en dansant. Avec sa façon d'attacher sa serviette, de remplir les verres jusqu'au bord, de rire en se trémoussant sur une chaise (...), elle l'exaspéra (Huysmans, Sœurs Vatard, 1879, p. 216).[Les œufs] étaient près d'éclore, et, de l'un d'eux que nous crevâmes, sortit un petit lézard tout formé mais ayant encore au côté sa poche nutritive non résorbée. Il se trémoussa quelques minutes (Gide, Journal, 1941, p. 91). ♦ Se trémousser de + subst. désignant un sentiment.Se trémousser d'aise. Une foule exclusivement composée de noirs, dont on voyait les masques tendus et les corps se trémoussant de joie, formait cercle autour de deux nègres (...) qui se poursuivaient (...), se frôlaient, en un délire cadencé, à la fois guerrier et lascif (Martin du G., Thib., Belle sais., 1923, p. 999). ♦ P. métaph. Là, sur les blancs cailloux, le ruisseau se trémousse (Pommier, Colifichets, 1860, p. 272). − En partic. [Le suj. désigne une femme qui se sait regardée] Remuer des hanches en marchant. Synon. se dandiner.En la croisant, Chaque passant, S'arrête et dit: Dieu! qu'elle est belle! Ce compliment, Elle l'entend, Et suit son chemin toute fière, Se balançant, Se trémoussant, D'une façon particulière (Meilhac-Halévy, Vie paris., 1867, III, 9, p. 73). 2. Au fig., fam. Se démener, se donner beaucoup de mal pour arriver à ses fins. Synon. s'agiter, se manier (pop.).Donnez ordre à tout, trémoussez-vous un peu (Ac.1835-1935). REM. Trémoussoir, subst. masc.a) Vx. Fauteuil à ressorts servant à se donner du mouvement et de l'exercice. L'automne venu, ils se mirent à la gymnastique de chambre; elle les ennuya. Que n'avaient-ils le trémoussoir ou fauteuil de poste, imaginé sous Louis XIV par l'abbé de Saint-Pierre. Comment était-ce construit, où se renseigner? (Flaub., Bouvard, t. 2, 1880, p. 65).b) Hapax. Lieu où l'on se trémousse en dansant de façon inconvenante. Je regarde, par une fenêtre ouverte, sauter au casino les gandins qui dansent (...). Tous les hommes de lettres passeraient ici, que pas un n'oserait figurer dans ce trémoussoir (Goncourt, Journal, 1866, p. 273). Prononc. et Orth.: [tʀemuse], (il) trémousse [-mus]. Ac. 1694, 1718: tremousser; dep. 1740: trémousser. Étymol. et Hist. 1. 1532 réfl. « s'agiter, se remuer » (Rabelais, Pantagruel, éd. V.-L. Saulnier, XXII, 14, p. 170); 1556 intrans. « id. » (Ronsard, Nouv. Continuation des Amours, L'Alouette, 10 ds
Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 7, p. 289); 1583 trans. tremousser son corps (E. Pasquier, La Puce [de MmeDes Roches] ds Gdf. Compl.); 2. 1549 intrans. « trembler, frémir » (Est.); 1575 (Paré, Introd., chap. 18 ds Hug.); 3. av. 1672 réfl. « se donner beaucoup de mouvement pour le succès d'une affaire » (Gui Patin, Lett., t. 2, p. 496 ds Littré). Prob. dér. de mousse2« écume »; préf. a. fr. tres- (lat. tra(n)s « au delà, par dessus »; Nyrop t. 3,500); dés. -er (FEW t. 16, p. 568b). Fréq. abs. littér.: 107. DÉR. Trémoussement, subst. masc.Action de se trémousser; résultat de cette action. Les trémoussements d'un danseur; des trémoussements lascifs. Au son du tambour et de la même phrase musicale (...) tous tournent en formant une vaste ronde, les uns derrière les autres, avec une extrême lenteur et un trémoussement rythmique de tout le corps (Gide, Voy. Congo, 1927, p. 787).Au fig. Agitation. Ma mémoire s'affaisse aussi irrésistiblement que ma volonté. Les mois et les années passent et je n'achève rien, et je finis par oublier tout. Je m'use en futilités et en trémoussements stériles (Amiel, Journal, 1866, p. 239).− [tʀemusmɑ
̃]. Ac. 1694, 1718: tremoussement ; dep. 1740: tré-. − 1reattest. 1573 « action de se trémousser » (J. Louveau et P. Larivey, Facetieuses nuits de Straparole, VIII, fable V, Paris, P. Jannet, t. 2, 1857, p. 163); de trémousser, suff. -(e)ment1*. − Fréq. abs. littér.: 24. BBG. − Baist (G.). Trémousser... Z. rom. Philol. 1900, t. 24, p. 405. − Spitzer (L.). « Trance » - « trémousser »... Mod. Lang. Notes. 1944, t. 58, p. 247. |