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TROUVAILLE, subst. fém.
A. −
1. Fait de trouver avec bonheur, d'une manière fortuite ou non. La découverte des bécasses l'avait amené bientôt à la trouvaille dans un petit lac voisin d'écrevisses que personne ne mangeait (Goncourt, Journal, 1894, p. 542).Plus les trouvailles de fossiles humains se multiplient, plus leurs caractères anatomiques et leur succession géologique s'éclairent (Teilhard de Ch., Phénom. hum., 1955, p. 203).
Loc. Faire une trouvaille. Trouver, découvrir d'une manière heureuse et fortuite. Faire une trouvaille aux Puces. Chaque région de Paris est célèbre par les trouvailles intéressantes qu'on peut y faire. Il y a des perce-oreilles dans les chantiers des Ursulines, il y a des mille-pieds au Panthéon (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 687).Bréval, en déroulant sa couverture, faisait des trouvailles dans la paille: « Un journal de chez nous! s'écria-t-il joyeusement... Je vais lire au lit, comme dans le temps... » (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 154).
2. Chose considérée comme intéressante ou exceptionnelle, découverte fortuitement ou non. Milord, milord, le sarcophage est intact! (...) Bonheur inouï! chance merveilleuse! trouvaille inappréciable! (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 174).Un berger (...) vous trouva jadis, sur une colline, exposé aux bêtes féroces. Il était pauvre; il porta sa trouvaille à la reine qui pleurait de n'avoir pas d'enfant (Cocteau, Mach. infern., 1934, IV, p. 125).
B. −
1. Dans le domaine intellectuel ou artist.Fait de découvrir par un effort de l'esprit ou de l'imagination ou grâce à une heureuse inspiration. Trouvaille d'une épithète. Les costumes donnés, il reste véritablement si peu de soie à découvert, que cette garniture presque ancienne nécessite la trouvaille de dessins et d'un mode tout autres de l'appliquer (Mallarmé, Dern. mode, 1874, p. 729).Ta vérité se fera lentement car elle est naissance d'arbre et non trouvaille d'une formule (Saint-Exup., Citad., 1944, p. 652).
P. anal. (dans un autre domaine). Il avait le goût de l'entreprise et puis le béguin des inventions... de toutes les trouvailles mécaniques, ça le turlupinait (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 350).
2. Image, idée, mot ainsi inventé(e). Trouvailles d'expression; trouvaille de laboratoire; trouvailles de l'imagination; trouvaille charmante, exquise, ingénieuse. La sainte Thérèse, telle que le peintre l'a représentée (...), est une des plus heureuses trouvailles de la peinture moderne (Baudel., Salon, 1845, p. 34).Aussi bien la plupart de ces sectaires de la forme (singulièrement Gide) valent-ils bien davantage par des trouvailles de mots que par des constructions de phrases (Benda, Fr. byz., 1945, p. 123).
3. P. antiphr., péj. Idée saugrenue. Synon. invention.Quelle trouvaille! en voilà une trouvaille! quelle est sa dernière trouvaille? Que prétends-tu faire? Séduire une jeune fille en huit jours? Faire le galant sous un nom supposé? La belle trouvaille! (Musset, Il ne faut jurer, 1840, I, 1, p. 112). − (...) Et si vous voulez me permettre d'exprimer un avis, je garde de notre entretien (...) l'impression que... que votre infortuné malade est moins...Moins fou qu'il ne le veut paraître, acheva le docteur d'une voix sarcastique. Admirable trouvaille! Singulière pénétration! (Bernanos, M. Ouine, 1943, p. 1523).
REM.
Trouvailleur, subst. masc.,péj. Inventeur de choses insignifiantes. Les inventeurs, dans leur ensemble, ça peut se répartir par marotte (...) Les petits trouvailleurs ménagers c'est pas une race très dure non plus (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 463).
Prononc. et Orth.: [tʀuvɑ:j], [-a:j]. V. -aille. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1175 trovaille « chose trouvée par un heureux hasard » (Chronique Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 27539); 2. 1834 iron. ou péj. « découverte ridicule, imagination folle, projet, expédient insensé » (Boiste); 3. 1843 « idée heureusement trouvée, originale » (Sainte-Beuve, Corresp., t. 5, p. 286); 1880 trouvailles de mots (H. Céard, Soir. Médan, La Saignée, p. 218); 4. 1931 « personne que l'on découvre, que l'on guide » (L. Daudet, Dev. douleur, p. 120). Dér. de trouver*; suff. -aille*. Fréq. abs. littér.: 420. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 149, b) 635; xxes.: a) 1 003, b) 714.