| * Dans l'article "TRILLE,, subst. masc." TRILLE, subst. masc. A. − MUS. Ornement musical réalisé par la répétition, rapide et alternative, d'une note principale avec une note auxiliaire supérieure d'un ton ou d'un demi-ton, produite par un instrument de musique ou par la voix. Synon. vieillis tremblement, trémolo.Pousser l'ut au-dessus de la portée, le bercer sur le trille pendant trois minutes (Suarès, Voy. Condottière, t. 3, 1932, p. 142).Dans la « Valse » [à la partie de flûte] Maurice Ravel emploie pour la première fois une articulation rapide (trille dental ou labial) qui porte simplement l'indication de tremolo. C'est une sorte de roulement serré qui donne une sensation de frémissement léger (E. Guiraud, Busser, Instrument., 1933, p. 37). B. − Tout bruit ou son évoquant cette exécution musicale. Aucune lueur ne révélait que ce fût l'aube, mais seulement ce trille interrompu de merle, une roulade encore endormie (Mauriac, Trois récits, 1929, p. 39).Et dans cet enfer de pierre, de brique et de métal, où pas une feuille d'arbre ne vient rafraîchir la vue, tous les matins, un oiseau chante; pas longtemps: quatre ou cinq notes seulement, c'est tout, mais il y a dans ce trille unique tout un monde de solitude (Green, Journal, 1943, p. 17). Rem. Certains aut. font de trille un mot fém.: Allons! maistre en herbe, n'étudiez plus la trille et la cadence avec votre gosier (Sand, Consuelo, t. 2, 1842-43, p. 300). Prononc. et Orth.: [tʀij]. Att. ds Ac. dep. 1835. Littré [tʀil] (p. anal. avec l'ital. [tʀillo]): ,,On écrit aussi tril ou trill``. Étymol. et Hist. 1753 trille (J.-J. Rousseau, Lettre sur la mus. fr. ds
Œuvres, éd. Hachette, t. 10, p. 194 ds Brunot t. 6, p. 1237, note 7; trille est souligné et commenté par Rousseau: ,,Je suis contraint de franciser ce mot``); 1768 trill (Rousseau), forme att. au xviiies.; 1811 à nouv. trille (Jouy, Hermite, t. 1, p. 301). Empr. à l'ital.trillo, att. comme terme de mus. dep. 1618 (Buonarroti il Giovane ds Tomm.-Bell.), d'abord « bruit produit par un corps sonore » (dep. 1remoit. xves., Burchiello, ibid.), d'orig. onomat. (cf. lat. trittilare « gazouiller »). Voir DEI et FEW t. 13, 2, p. 274. Fréq. abs. littér.: 109. DÉR. Triller, verbe.a) Empl. trans. Exécuter un trille. Triller des points d'orgue. Le trille se désigne [en musique] par deux lettres tr qu'on place au dessus de la note qu'il faut triller (Kastner, Gramm. mus., 1837, p. 103).b) Empl. intrans. Faire un, des trilles. [Reuter] remarqua (...) qu'il [le jeune Haydn] ne trillait pas, et lui en demanda la cause en riant. Celui-ci répondit avec vivacité: « Comment voulez-vous que je sache triller, si mon cousin lui-même l'ignore? » (Stendhal, Haydn, Mozart et Métastase, 1817, p. 27).Ils regardaient au ciel (...) une alouette suspendue au-dessus de la lande, point noir immobile et vibrant. Elle trillait dans un frisson d'ailes, se taisait brusquement, tombait à pic, sa chanson cassée comme un fil (Genevoix, Mains vides, 1928, p. 37).− [tʀije], (il) trille [tʀij]. Littré: [tʀile]. − 1reattest. 1817 (Stendhal, loc. cit.); de trille, dés. -er. BBG. − Hope 1971, p. 366. |