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TRANSPIRER, verbe
A. − Empl. intrans.
1.
a) Vx. Sortir du corps à la surface de la peau sous forme de liquide. Synon. s'exhaler, exsuder.Les humeurs transpirent au travers de la peau (Ac.).
P. anal. S'échapper, se répandre hors de quelque chose. Ainsi étendue (...), calme, belle encore, dans cette chaude odeur de pêcher qui entrait avec le soleil et transpirait autour d'elle (Sainte-Beuve, Volupté, t. 2, 1834, p. 239).
b) Au fig.
Être révélé, divulgué; commencer à être connu. Nouvelle qui transpire. [La] fruitière lui avait fait cent questions, sans obtenir d'autre réponse qu'un regard morne (...). Cosette n'avait rien laissé transpirer de tout ce qu'elle avait entendu et vu (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 671).Comment les secrets les mieux enveloppés, les plus parcimonieusement répartis transpirent-ils toujours? (Arnoux, Rêv. policier amat., 1945, p. 46).
Apparaître, se laisser deviner. La force d'anciennes habitudes, un certain dédain de l'agrément transpirent dans l'aménagement de ces villages agricoles lorrains: le jardin n'est qu'un potager; un toit commun abrite hommes, bêtes et granges (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 204).
2.
a) [Le suj. désigne une pers., une partie du corps] Sécréter et éliminer la sueur par les pores de la peau. Synon. suer.Transpirer abondamment, beaucoup, légèrement, profusément; transpirer des mains, des pieds; transpirer d'angoisse, d'anxiété, de chaleur; se mettre à transpirer. Il a les mains moites; il transpire. Il laissera une marque bleue sur ta robe (Sartre, Huis clos, 1944, 5, p. 166).
P. anal. [Le suj. désigne qqc.] Émettre, dégager un liquide qui s'écoule en fines gouttelettes, lentement. Synon. suinter.Mur qui transpire. Un morceau de gruyère, au haut d'une pile d'assiettes, transpire mélancoliquement (Courteline, Ah! Jeun., Théodore, 1898, II, p. 199).
b) Fam. [Le suj. désigne une pers.] Suer à force de travailler; travailler avec acharnement; faire quelque chose en se donnant beaucoup de mal. Toute l'affaire est de décider s'il y a lieu de transpirer sur son papier en vue de celui qui n'est pas fichu de faire des objections (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1901, p. 383).Il se donnait un mal énorme pour sa comptabilité... Il devait la montrer à sa femme. Ce contrôle l'exaspérait... Ça le foutait en rogne infecte... Il transpirait pendant des heures... Rien que des queues et des zéros (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 424).
B. − Empl. trans.
1. Rare. Émettre (un liquide) par transpiration. Il transpirait des si grosses gouttes que c'était comme s'il avait pleuré avec toute sa figure (Céline, Voyage, 1932, p. 613).
P. anal. [Les ruelles] glissaient sous ses pas, comme si leurs pavés eussent transpiré de l'huile brune, avec cette moiteur (La Varende, Valse Sibélius, 1953, p. 13).
2. Au fig., littér. Dégager, révéler. Cette maison qui transpire la saleté, la chaleur malpropre, l'ignoble misère, comment pouvez-vous rentrer tous les soirs là-dedans? (Rolland, J.-Chr., Maison, 1909, p. 931).
REM. 1.
Transpirable, adj.a) Vieilli. Qui peut s'éliminer par la transpiration. Liquide transpirable. Ces chimistes (...) ont confirmé par-là ce que l'expérience journalière avoit déjà appris (...) sur les rapports de la matière transpirable avec l'urine (Cuvier, Anat. comp., t. 5, 1805, p. 216).b) Qui peut donner passage à la transpiration. Pore transpirable (Besch. 1845-46). Membrane transpirable (Littré).
2.
Transpirant, -ante, part. prés. en empl. adj.Qui transpire, qui est en sueur. Elle sentit du froid sur sa face transpirante (Mauriac, Genitrix, 1923, p. 358).
3.
Transpiratoire, adj.Qui se rapporte à la transpiration. Phénomène transpiratoire. La soif latente ou habituelle est cet équilibre insensible qui s'établit entre la vaporisation transpiratoire et la nécessité d'y fournir (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 127).
Prononc. et Orth.: [tʀ ɑ ̃spiʀe], (il) transpire [-spi:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1503 réfl. « s'évaporer » ne se peult transpirer ne résouldre (Guidon en fr., 201b, éd. 1534 [Vaganay, Franç. mod.] ds Hug.); b) 1680 intrans. « sortir par les pores du corps » faire transpirer les humeurs (Rich.); 2. a) 1685 trans. « émettre par les pores de la peau » transpirer toutes les sérosités (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 3, p. 205); b) 1704 intrans. « éliminer la sueur par les pores de la peau » (Trév.: les jeunes gens transpirent plus que les enfants); 1901 id. transpirer sur qqc. (Valéry, loc. cit.); c) 1762 id. p. anal. « (des végétaux) émettre de la vapeur d'eau » (Bonnet, Consid. corps organ., p. 142); d) α) 1814 id. « s'exhaler » (Bern. de St-P., Harm. nat., p. 175); β) 1863 trans. « dégager, exhaler, laisser paraître » (Fromentin, Dominique, p. 221); 3. 1738 intrans. « être dévoilé, divulgué » rien ne transpira [d'une délibération du sénat romain] (Rollin, Hist. anc. Œuv., t. IX, p. 14 ds Littré [1718 impers. il transpire quelque chose d'une ... négociation secrète (Ac.)]). Empr. au lat. médiév.transpirare (FEW t. 13, 2, p. 215b) fait sur aspirare, aspirer*, exspirare, expirer*, préf. trans- « au-delà, par delà, par-dessus », v. élém. formant trans-. Fréq. abs. littér.: 205.