| TRANSCRIPTION, subst. fém. Action de transcrire; résultat de cette action. A. − [Corresp. à transcrire A] Reproduction exacte, par l'écriture, de ce qui a déjà été écrit; résultat de cette action. Le texte des mémoires et des correspondances posthumes est souvent défiguré (...) par des erreurs de transcription et de ponctuation (Langlois, Seignobos, Introd. ét. hist., 1898, p. 52).Ce n'est pas une lettre: une simple transcription d'un poème de Whitman (Martin du G., Thib., Sorell., 1928, p. 1169). − DR. ,,Formalité de publicité de certains actes juridiques, qui consiste à recopier totalement ou partiellement l'acte sur un registre officiel``(Jur. 1985). Transcription d'un contrat, d'un jugement, d'une obligation; transcription immobilière. La transcription d'un acte sur les registres publics ne pourra servir que de commencement de preuve par écrit (Code civil, 1804, art. 1336, p. 241).Le régime de la transcription s'est (...) maintenu en matière d'état civil (Roland-Boyer1983). ♦ Transcription (hypothécaire). ,,Formalité consistant dans le dépôt, au bureau de la conservation des hypothèques, d'un exemplaire de tous les actes translatifs, déclaratifs ou modificatifs de propriété ou de droits réels immobiliers, entre vifs ou par décès soumis à la publicité`` (Cap. 1936). Défaut de transcription; délais, formes de la transcription. Domaine de la transcription (Réau-Rond. 1951). B. − [Corresp. à transcrire B] Reproduction exacte par écrit à l'aide d'autres signes, d'un système de notation différent, d'un autre code. 1. LING. Représentation d'unités phoniques ou graphiques au moyen de signes, d'un alphabet, d'une écriture différents. Transcription étroite; transcription large ou phonologique; système de transcription; transcription graphique, orthographique. Transcription française des termes grecs (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 321).Nous ne parlerons pas ici des fautes de lecture qui se sont parfois glissées dans la transcription moderne des noms propres contenus dans les chartes postérieures au XIIIesiècle (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 702). ♦ Transcription phonétique. Représentation d'unités phoniques au moyen d'un alphabet phonétique. Texte indigène parlé. Il devra toujours être accompagné d'une transcription phonétique établie d'après le document lui-même et avec le concours de l'informateur (Griaule, Méth. ethnogr., 1957, p. 90). ♦ Représentation graphique par d'autres moyens que l'écriture. Une transcription cartographique de l'aire de culture du mil (...) est plus parlante qu'une liste des villages (Griaule, Méth. ethnogr., 1957, p. 77). 2. INFORMAT. Conversion de données d'un langage, d'un code ou d'un support à un autre, opération comprenant la lecture, la traduction, l'enregistrement (d'apr. Luca Micro-informat. 1984). Système de transcription. Code de transcription : code pouvant toujours se ramener à un code original (Coyaud, Introd. ét. lang. docum., 1966, p. 13). 3. ARTS PLAST. Fait de traduire un élément non linguistique par une représentation plastique; son résultat. Les artistes florentins dédaignent la transcription de l'humble intimité de la vie de chaque jour (Gilles de La Tourette, L. de Vinci, 1932, p. 14).On devra nécessairement rencontrer dans les rites et dans les usages les plus répandus du deuil la transcription et la transposition du mouvement (J. Vuillemin, Essai signif. mort, 1949, p. 256). C. − Au fig., littér. [Corresp. à transcrire C] Reproduction, représentation de souvenirs. Ainsi à peine la sensation délicieuse que Swann avait ressentie était-elle expirée, que sa mémoire lui en avait fourni séance tenante une transcription sommaire et provisoire (Proust, Swann, 1913, p. 209). D. − MUS., CIN. 1. MUS. [Corresp. à transcrire D] a) ,,Rédaction en notation usuelle ou remise en partition d'œuvres musicales anciennes`` (Mus. 1976). Il faut plus qu'une transposition, il faut une transcription, c'est à dire modification de certaines notes de la mélodie: modifications qui déterminent de nouvelles fonctions « accentives » (d'accent) sur les notes modifiées (Migot, Lex. termes, 1935, p. 20).Gide parlait de mélodies nègres; il a affirmé que les sons employés ne correspondent pas à notre gamme et la transcription, avec nos signes, qu'il a tentée, n'est (...) qu'approximative (Gds cour. pensée math., 1948, p. 497). b) ,,Arrangement ou adaptation d'une œuvre musicale pour des instruments ou des voix pour lesquels elle n'a pas été écrite originellement`` (Mus. 1976). Vous avez joué l'autre jour la transcription au piano du XVequatuor, ce qui est déjà absurde parce que rien n'est moins pianistique (Proust, Sodome, 1922, p. 1009).J'ai acheté sous l'Odéon les transcriptions des mélodies de Schubert par Liszt (Gide, Journal, 1927, p. 860). 2. CIN. Adaptation généralement fidèle à l'original. La transcription (du Dernier des Mohicans, par Maurice Tourneur) est exacte, pittoresque (Landry, Cinéa, 6 mai 1921ds Giraud 1956).La transcription pure et simple d'une pièce de théâtre à l'écran (I. Goll, dsGiraud1956). E. − BIOL., GÉNÉT. [Corresp. à transcrire E] 1. a) ,,Synthèse d'un brin d'acide ribonucléique à séquence complémentaire en face d'un brin d'acide désoxyribonucléique`` (L'Hér. Génét. 1978). Transcription génétique. La transcription constitue la première étape du transfert d'information qui conduit de l'ADN aux protéines (L'Hér. Génét. 1978).Un signal de fin de transcription sur la molécule d'ADN détermine l'arrêt de la transcription (Lend.-Delav.Biol.1979). b) Synthèse d'acide ribonucléique messager dirigée par un brin d'acide ribonucléique, qui s'observe dans le cycle des virus à matériel génétique ARN (d'apr. L'Hér. Génét. 1978). 2. Transcription inverse. ,,Synthèse d'un brin d'acide désoxyribonucléique à séquence complémentaire en face d'un brin d'acide ribonucléique`` (L'Hér. Génét. 1978). Prononc. et Orth.: [tʀ
ɑ
̃skʀipsjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) 1518 « action de copier un acte, copie » (Cart. de Cysoing, p. 545 ds Gdf. Compl.); b) 1558 « action de copier un texte quelconque » (S. Fontaine, Histoire catholique, 299b ds Fr. mod. t. 6, p. 176); c) 1765 « action de reporter un compte d'un livre dans un autre » (Encyclop. t. 16); d) 1828 mus. (Mozin-Biber); e) 1888 (Le Maître Fonétique [suppl. au Journal l'Instituteur sténographe, 3eannée, no1, p. 1]: transcripsion fonétique); 1890 transcription phonétique (P. Passy, Ét. sur les changements phonét., p. 76). Dér. de transcrire* d'apr. inscrire/inscription*; le lat. transcriptio est att. chez les juriste au iies. au sens de « transfert (de propriété, de dette) » (v. OLD) et au iiies. au sens de « copie de manuscrits » (v. Souter Later Latin). Fréq. abs. littér.: 102. |