| TRACHÉE, subst. fém. A. − ANAT. [Chez l'homme et les vertébrés à respiration aérienne] Conduit aérifère fibro-cartilagineux qui relie le larynx aux bronches. Inflammation, obturation de la trachée; orifice de la trachée; incision de la trachée. D'autre part, l'injection de virus frais, dans la trachée de deux vaches grasses (...), n'a été suivie d'aucun accident et les animaux ont acquis l'immunité (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux, 1896, p. 257).V. laryngospasme s.v. laryngo-. B. − ZOOL. [Chez les insectes et certains arachnides] Organe respiratoire en forme de petit tube membraneux et chitineux qui amène l'air à partir d'un stigmate à travers tout le corps de l'animal. L'insecte parfait n'a que deux ailes; son suçoir est armé de soies ou de lancettes, et ils ont souvent en outre une trompe charnue à deux lèvres; les trachées donnent dans des sacs à air, qui occupent souvent la plus grande partie de l'abdomen (Cuvier, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 85).Les insectes respirent par des trachées, c'est-à-dire des tubes ramifiés dans tout le corps, remplis d'air (Coupin, Animaux de nos pays, 1909, p. 318). ♦ Trachée aérifère (synon. vieilli). Aussi les trachées aérifères des insectes constituent-elles le plus imparfait des organes qui respirent l'air (Lamarck, Philos. zool., t. 2, 1809, p. 140). C. − BOT., au plur. Vaisseaux spiralés, annelés ou réticulés des tissus ligneux dont ils forment le système aquifère. L'eau pompée par les racines s'appelle liqueur lymphatique, parce qu'elle diffère fort peu de l'eau pure. Elle monte d'abord au moyen des trachées ou tuyaux aériens en spirales, rangés le long des fibres longitudinaires du bois (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 180). REM. 1. Trachée-artère, subst. fém.,anat., synon. désuet (supra A).La trachée-artère, au dessus de laquelle tous nos aliments passent (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 188).Les deux poumons de la grenouille sont de simples sacs à paroi plissée, appendus directement à une courte trachée-artère (Camefort, Gama, Sc. nat., 1960, p. 139). 2. Trachéole, subst. fém.,zool. Ramification extrême des trachées des insectes et des arachnides. Les trachées sont des tubes internes servant à la respiration; elles se ramifient à travers les organes, et les appendices du corps, les branches les plus fines sont appelées trachéoles (Séguy1967). Prononc. et Orth.: [tʀaʃe]. Auj. seul trachée est prononcé avec [-ʃ-]. Les dér. plus sav. le sont avec [-k-]: trachéal, trachéen, trachéide, trachéite, trachéo-, mais Littré les transcrit encore avec [-ʃ-]. Voir G. Straka ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 no1 1981, pp. 222-223. Ac. 1762: trachée-artère; 1798-1878: trachée-artère en vedette et trachée (hist. nat.) dans l'art.; 1935: trachée-artère et trachée sous deux vedettes autonomes. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1240 anat. la trachie arterie « portion du conduit aérifère comprise entre l'extrémité inférieure du larynx et l'origine des bronches » (Roger de Salerne, Chirurgie, éd. D. J. A. Ross ds Z. fr. Spr. Lit. t. 86, p. 259); b) ca 1370 trachée (Jean Lefèvre, Lamentation Matheolus, I, 217 ds T.-L.); 2. 1734 zool. « appareil respiratoire de la plupart des arthropodes » (Réaumur, Hist. nat. des Insectes ds Brunot t. 6, pp. 577-578, note 5); 3. 1746-48 bot. (James, Dict. de méd. ds Trév. 1752). 1 a empr. au gr. τ
ρ
α
χ
ε
ι
̃
α
α
̓
ρ
τ
η
ρ
ι
́
α littéral. « artère raboteuse » appelée ainsi à cause de ses anneaux, le gr. dit aussi simplement α
̓
ρ
τ
η
ρ
ι
́
α (v. aussi artère) comp. de τ
ρ
α
χ
ε
ι
̃
α, fém. de τ
ρ
α
χ
υ
́
ς « rude, raboteux » et de α
̓
ρ
τ
η
ρ
ι
́
α « artère » (v. ce mot); b empr. au b. lat. trachia « trachée artère » (du gr. τ
ρ
α
χ
ε
ι
̃
α) et étendu à la lang. de la bot. Fréq. abs. littér.: 298. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 420, b) 39; xxes.: a) 21, b) 21. DÉR. Trachéen, -enne, adj.,anat. a) [Chez les oiseaux] Qui appartient au système respiratoire et vocal. [Le syrinx] peut se former aux dépens de la trachée, et c'est alors un syrinx trachéen (E. Perrier, Zool., t. 4, 1928-32, p. 3211).En compos. Il y a de plus dans cet oiseau une sixième paire de muscles; ce sont les cérato-trachéens (Cuvier, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 248).Il y a deux paires de muscles abaisseurs de la trachée, Les sterno-trachéens (Cuvier, Anat. comp., t. 4, 1805, p. 466).b) [Corresp. à trachée B] Qui appartient aux trachées des insectes et des arachnides. [L'abeille] ne sort de la ruche que huit jours après sa naissance, pour accomplir son premier « vol de propreté » et remplir d'air ses sacs trachéens qui se gonflent (Maeterl., Vie abeilles, 1901, p. 168).Les arachnides sont des Arthropodes terrestres à respiration trachéenne ou cutanée (Brumpt, Parasitol., 1910, p. 482).En partic. Qui respire par des trachées. Arachnides trachéens; arthropodes trachéens. (Dict. xixeet xxes.). − [tʀakeε
̃], fém. [-εn]. − 1resattest. a) 1805 muscles sterno-trachéens « muscles relatifs à la trachée et au sternum » (Cuvier, op. cit., t. 3, p. 488), b) 1842 « qui respire par les trachées » (Ac. Compl.); de trachée, suff. -éen, v. -ien. |