Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
TRACASSER, verbe
A. − Empl. intrans., vx
1. Se démener inutilement, s'agiter vainement. La montagne est une sorte d'éléphant où se sont nichés des insectes humains qui grattent et tracassent (Taine, Voy. Ital., t. 1, 1866, p. 41).Lorsqu'on a bien tracassé à cheval et à pied tout le jour, et qu'on n'a le soir... pour table que ses genoux, il n'est pas aisé d'écrire (Mérimée, Lettres L. Vitet, 1841, p. 44).
2. Rare. S'ingénier à provoquer des difficultés, à susciter des soucis. La médisance sévit de préférence chez les conservateurs, parmi lesquels se recrutent trop souvent les oisifs, dont le seul métier est de tracasser et de jacasser (L.Daudet, Sylla, 1922, p. 259).
B. − Empl. trans.
1. Qqn ou qqc. tracasse qqn
a) Donner du souci à quelqu'un, lui causer des difficultés. Synon. ennuyer, tarabuster.Ce serait une innovation très-goûtée en France que d'imiter l'Angleterre dans sa méthode de laisser les gens aller et venir, selon leur bon plaisir, sans les tracasser, sans leur demander à tous moments des papiers (Balzac, Député Arcis, 1847, p. 380).Il est venu me voir au laboratoire, ce qu'il fait parfois quand il a non certes du temps à perdre, mais une pensée qui le tracasse (Duhamel, Maîtres, 1937, p. 259).
Empl. pronom. réfl. Se tourmenter, s'inquiéter. Non, c'est dans votre caractère... il ne faut pas vous en vouloir... Il n'y a que les mères pour se tracasser... Ah! si vous étiez comme moi... si vous aviez à chaque instant devant les yeux tout ce qui peut arriver à un jeune homme... (Goncourt, Mauperin, 1864, p. 64).
b) Être sollicité, tiraillé par des désirs impérieux. Quand ça le tracassait, il allait à Marseille, où tout est fort bien arrangé. Parce qu'à Sérianne, dont il était devenu maire, ça n'était pas commode de visiter le « Panier Fleuri », où il y avait déjà eu un scandale avec un conseiller municipal conservateur, un adversaire (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 48).
2. Qqn tracasse qqc. (vieilli).Ne pas cesser de remuer, d'agiter, de solliciter quelque chose. Un mari n'est qu'une espèce de manœuvre qui tracasse le corps de sa femme, ébauche son esprit et dégrossit son âme (Chamfort, Max. et pens., 1794, p. 64).Ah! Si j'avais un frère, un bon frère. Mais quoi? S'il ne me ressemblait pas, nous ne pourrions pas nous comprendre et, s'il me ressemblait, je ne l'estimerais pas. D'ailleurs, inutile de tracasser ce rêve: je n'ai pas de frère (Duhamel, Confess. minuit, 1920, p. 157).
REM.
Tracassant, -ante, part. prés. en empl. adj.Qui tracasse. Synon. préoccupant.J'aurai aussi à vous parler de plusieurs affaires monumentales plus ou moins tracassantes (Mérimée, Lettres L. Vitet, 1843, p. 76).En attendant, le travail dénoue le corps, vide la tête. Ce qui était petit, compliqué, tracassant, tombe. Tout est remis d'aplomb à présent (Pourrat, Gaspard, 1931, p. 204).
Prononc. et Orth.: [tʀakase], (il) tracasse [-kas]. V. tracas. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Verbe intrans. 1. 1remoit. xves. « traquer les bêtes » (Vie de Saint Eustache, ms. B.N. 24951, éd. H. Petersen, p. 194, vers 82); 2. ca 1475 « aller, courir çà et là comme en traquant » (Guillaume Alexis, Le Martyrologue des faulses langues, 134, éd. Piaget et Picot, t. 2, p. 316); 3. ca 1480 « traîner, s'agiter pour peu de choses » (Guillaume Coquillart, Le Monologue du puys, 35, éd. M.-J. Freeman, p. 302); 4. 1680 « être irrésolu, hésitant » (Rich.). B. Verbe trans. 1. ca 1480 « imaginer, inventer » (Guillaume Coquillart, Le Monologue de la goutiere, 35, éd. M.-J. Freeman, p. 355); 2. 1562 « parcourir un endroit en tous sens » (Calvin, Serm. sur Job, 89 ds Hug.); 3. 1566 « transporter çà et là » (Estienne, Apol. Herod., ch. 37, II, 286, ibid.); 4. 1588 « inquiéter, tourmenter » (Montaigne, Essais, II, 17, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 644). C. 1. Verbe réciproque 1670, 6 juill. « se tourmenter » (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 128); 2. verbe réfl. 1762 (Diderot, Lettres à Sophie Volland, p. 57). Dér. de traquer* ou de trac1* (FEW t. 13, 2, p. 194a); suff. -asser*. Fréq. abs. littér.: 284. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 213, b) 499; xxes.: a) 331, b) 556.