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TOUT1, TOUTE, TOUS, TOUTES, adj. indéf. et pron. indéf.
I. − Adj. indéf.
A. − [Marque l'idée d'intégralité]
1. [Précède un déterm. du subst. (art. déf., art. indéf., adj. poss., adj. dém.) ou bien précède un pron. (dém., pers., poss.) ou encore un nom propre]
a) [Pour marquer l'intégralité d'un espace (au propre ou au fig.), d'un volume, d'une durée, d'un processus, d'une collection, d'une masse ou la plénitude d'une réalité]
[D'un espace, d'un volume] Tout l'univers; tout le pays; tout le long de; toute une partie de; sur toute la ligne*. Visite à la Princesse, qui est tombée hier dans l'escalier et qui a tout le bras droit ankylosé (Goncourt, Journal, 1894, p. 675).
[D'une durée] Toute la journée; tout cet été; tout un hiver; avoir tout son temps*. De tout le repas il ne prononça pas une parole (Châteaubriant, Lourdines, 1911, p. 248).
[D'un processus] Nous nous rendons avec lui chez M. Martin, à qui nous racontons toute l'histoire (Gide, Voy. Congo, 1927, p. 809).
[D'un ensemble, d'une collectivité] Toute la récolte; toute la classe; tout le quartier (« les habitants du quartier »); toute la population; toute la somme; tout le monde*. Tout l'hôtel, en un moment, fut sur pied. On courut chercher du secours (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 339).
Loc. Somme toute (v. somme1).
[D'une masse (concr. ou abstr.)] Toute la soupe; toute l'eau (est polluée); tout l'argent (a été remis); toute la chaleur. Expr. Pour tout l'or du monde (v. or1).
Tout ce qui, tout ce que. Proverbe. Tout ce qui brille/reluit n'est pas or (v. or1). Tout ce qui (désignant des pers.).Je suis avec tout ce qui a la peau brune. Gare à tout ce qui a la peau blanche! (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 392).
[Plénitude d'une réalité] Dire toute la vérité; tout son amour, son courage, son saoûl* ; toute son admiration, son ambition, son attention, son existence; donner toute sa mesure*. Les intrigues le mieux concertées, quoique tissues avec tout l'art et l'expérience possible, ont quelquefois, des suites fâcheuses (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 253).
De toute son âme; de tout son cœur; de tout son être; de toute sa force; de tout son poids; de tout son long*. Haynes, avait-il crié de toute sa voix, où êtes-vous? (Peisson, Parti Liverpool, 1932, p. 17).
[Pour terminer une énumération et exprimer la totalité d'une série] Tout ceci; tout cela; et tout le reste* ; et tout ce qui s'ensuit (fam., v. ensuivre (s')); (et) tout le bataclan* (fam.); et tout le bazar* (très fam.); et tout le bordel * (arg.); et tout le saint-frusquin (pop., v. frusquin); et tout le tremblement*; toute la lyre*. Synon. et cœtera, tutti quanti.
[Pour ne pas exprimer qqc. ou pour ouvrir une énumération] Tout ce que vous voudrez. Il avait l'air de tout ce qu'on voudra, d'un camelot, d'un ouvrier inoccupé, d'un fou (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p. 23).
Fam. [Pour résumer] Tout ça pour*; tout ça parce que. Tu ne comprends pas (...) que le trésor passe dans ses poches et que Mascaral continue à pourrir dans les moucherons, et tout ça parce qu'un licencié aura manqué d'estomac (Audiberti, Quoat, 1946, 2etabl., p. 60).
Lang. admin. De tout quoi. De tout quoi nous avons dressé le présent constat pour la requérante en faire tel usage que de droit (Courteline, Article 330, 1900, p. 269).
Littér. [Devant un pron. pers.] Tout mon/son être; toute sa personne; tout lui; de tout lui-même. Il sentait que ses épaules, ses jambes, tout lui, étaient pour elle, même quand il remuait trop par insomnie ou travail à faire (Proust, Guermantes 2, 1921, p. 349).
[Devant un titre d'œuvre et, p. méton., devant un nom propre d'aut.] L'intégralité de l'œuvre. Lire tout Molière, tout Madame de Sévigné. Une excellente musicienne qui me chanterait tout Gluck (Proust, Sodome, 1922, p. 1109).
Rem. Devant un titre ou un nom propre comportant un art., tout reste inv.; avec un subst. fém., l'accord est possible: lire tout(e) la Chartreuse de Parme. J'allai chercher de l'air pur au sommet du taxaudier, mon arbre favori, d'où l'on découvrait toute La Belle Angerie (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 137).
[Devant un nom propre de ville] La totalité matérielle de la ville. Mais Antide Boyer, il a fait des fontaines dans tout Aubagne, il a amené l'eau partout, alors les paysans n'ont d'amitié que pour lui (Barrès, Cahiers, t. 5, 1907, p. 246).[P. méton.] L'ensemble des habitants de (la ville). Tout Compiègne, ce dimanche, semblait être dehors. Antoine et Jacques se mêlèrent à la foule (Martin du G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 704).
Rem. 1. L'accord au fém. est rare et vaut pour la totalité matérielle de la ville: J'entre en quelque palais, je sors de quelque église, Ma gondole est là, son fer droit. Et, durant tout un jour, j'ai eu toute Venise, Venise tout entière à moi (Régnier, Choix de poèmes, Vestigia flammae, Paris, Mercure de France, 1932 [1921], p. 235). 2. L'art. déf. s'emploie lorsque le nom propre est suivi d'un compl. déterminatif: Un duel avec le comte, n'était-ce point attirer sur lui l'attention de tout le Paris élégant (...)? (Ponson du Terr., Rocambole, t. 3, 1859, p. 443). L'hiver dernier, au théâtre, Maryelle avait été l'objet, paraît-il, de l'attention d'un très jeune spectateur absolument inconnu du tout Paris des rues Blanche et Condorcet (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 335).
b) [Dans des tournures exprimant la ressemblance ou l'oppos., avec une valeur proche de la valeur adv.]
[Pour exprimer la ressemblance] Avoir tout l'air de; ça en a tout l'air (v. air2); c'est tout le portrait* de. Avise-le quand il rit. Avise: c'est tout le père Héricourt, ma chère! Tu l'as connu trop vieux pour le retrouver dans ce minois... mais c'est tout son aïeul. Voilà sa façon de porter la tête et de secouer les mèches de sa perruque (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 62).
[Pour exprimer l'oppos.] C'est tout le contraire, tout l'opposé*.
c) [Avec une valeur restr.] Seul, unique, essentiel. C'est toute la question, tout le problème; c'est toute la différence. Tu es malheureux? Le bûcheron eut un sanglot, qui fut toute sa réponse (R. Bazin, Blé, 1907, p. 324).P. iron. Bon à rien! Qu'à nous piller! Nous rançonner! Une infection! Nous écharper sans merci!... Voilà toute la reconnaissance! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 386).
d) [Avec une valeur de renchérissement]
α) [Avec un déterm. indéf.] C'est (en faire) tout(e) un(e) + subst. attribut (p. hyperb., le subst. de caractérisation désignant une chose importante).Véritable. C'est tout un art; c'est tout un programme*. Et sur ce tapis, il a vidé et étalé le contenu de ses poches. Et c'est tout un magasin qu'il couve des yeux avec une sollicitude de ménagère (Barbusse, Feu, 1916, p. 188).Loc. C'est toute une histoire*, tout un roman. Il préparait l'encre et le papier pour répondre. C'est toute une affaire et c'est tellement difficile (Peisson, Parti Liverpool, 1932, p. 39).
Rem. Certains ne font pas l'accord au fém.: Sulphart (...) l'avait injurié tout une soirée (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 262).
β) Fam. Tout ce qu'il y a de plus + adj. ou subst. en empl. adj.V. plus I A 3 a.Tout ce qu'il y a de + adj.Tout le Café de la Paix nous avait acclamé quand on était venu avec tout ce qu'il y avait de chic, de jolies femmes et des drapeaux (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 252).
Tout ce qu'il y a de + subst.La totalité de. Mais qui vous dit qu'ils n'ont pas souffert autant qu'ils ont dédaigné? Qui sait tout ce qu'il y a de douleurs poignantes dans les profondeurs muettes du dédain? Qu'y a-t-il de plus révoltant que l'injustice, et quoi de plus amer que de recevoir une grande injure quand on mérite une grande couronne? (Hugo, Rhin, 1842, p. 392).
2. [Précède un subst. sans déterm.]
a) [Dans diverses loc.]
En tout bien tout honneur. V. bien3I B 2 a.
Loc. verb. Avoir toute latitude* de (faire qqc.), toute liberté* de/pour faire qqc., toute licence* de (faire qqc.); avoir tout intérêt* à (faire qqc.); avoir tout lieu de (penser qqc., croire qqc.) (v. lieu1); avoir toute confiance en qqn; donner toute satisfaction*.
Loc. adv. À toute allure; à toute(s) bride(s)* ; à toute bringue (arg., v. bringue1); à toute(s) pompe(s) (v. pompe2); à toute vapeur*; à toute vitesse*; à toute volée* ; de tout cœur* ; de toute éternité* ; de toute évidence* ; de tout repos* ; de toute urgence; en toute bonne foi* ; en toute connaissance de cause (v. cause1ex. 3); en toute conscience* ; en toute franchise; en toute hâte* ; en toute honnêteté*; en toute liberté; en toute modestie* ; en toute propriété* ; en toute sécurité, en toute simplicité* ; en toute sincérité; en toute vérité; selon toute apparence (v. apparence ex. 10).
En partic. [Avec valeur d'intensité qualitative, pour marquer le très haut degré dans l'absolu] Le tout début de; au tout début, à la toute fin de (empl. critiqué des puristes, v. Grev. 1975, § 457 rem. 2, p. 429). Que les premières pages de ce cahier remontent au tout début du printemps 1818, est prouvé par le fait que, dans les conversations avec un visiteur, il est question d'un concert qui a eu lieu le 1ermars 1818 (Rolland, Beethoven, t. 1, 1937, p. 204).Loc. adv. De toute beauté*. Loc. verb. Être à toute extrémité*.
Littér. [Devant un subst. abstr. évoquant une qualité (v. aussi toute-puissance)] L'être le plus souillé retrouve l'innocence Dans sa toute tendresse [de Dieu] et sa toute puissance (Hugo, Fin Satan, Paris, Hetzel-Quantin, 1886 [1885], p. 339).Ô masse de béatitude, Tu es si belle, juste prix De la toute sollicitude Des bons et des meilleurs esprits! (Valéry, Charmes, 1922, p. 141).
b) (Être) tout + subst.
α) [Accordé avec le subst. qui suit] Mon père était toute intelligence, toute clarté (É. Henriot, Livre de mon père, p. 110 ds Grev. 1986, § 616 b 1, p. 982).
β) [Fonctionne comme épith. à valeur d'adv. intensif] La nature l'y forcera, qui est toute alternances, qui est toute contractions et détentes (Montherl.,Aux fontaines du désir,p. 240, ds Grev. 1986, § 616 b 1, p. 982).
[Devant un nom propre] L'Angleterre est toute Shakespeare, et, jusque dans ces derniers temps, il a prêté sa langue à Byron, son dialogue à Walter Scott (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 504).
Rem. 1. Quand le genre et le nombre du suj. et du subst. qui suit sont les mêmes, les 2 empl. α et β se confondent: Eh bien, cœur à moi, je serai consolée par une pensée de femme. N'aurais-je pas possédé de toi l'être jeune et pudique, toute grâce, toute beauté, toute délicatesse (Balzac, Femme aband., 1832, p. 298). 2. Ailleurs, on ne peut pas faire le départ avec l'empl. adv. (v. tout2A 4): La merveille est l'encadrement, tout tiré de Rabelais. À votre droite, au plus haut, c'est l'enfant gâté, tout caprice, sensualité, gourmandise (Michelet, Journal, 1857, p. 365).
Fam., pop. C'est tout + subst. plur. sans art.[La série entière désignée présente tel caractère (exprimé par le subst.)] On rôde autour de fermes endormies, ou bien on va terrifier une femme qui montait coucher ses petits, une bougie à la main. Quand on parle de cela à la ferme, Monpoix grogne:C'est tout espions, dans ce pays, gamin (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 119).
[Avec valeur d'adv.] C'est tout bénéfice. Enfin, si les gens en ont assez d'être bien portants, et s'ils veulent s'offrir le luxe d'être malades, ils auraient tort de se gêner. C'est, d'ailleurs, tout bénéfice pour le médecin (Romains, Knock, 1923, iii, 3, p. 16).
c) Pour tout + subst. sans art.En fait de, pour seul, unique. Pour tout bagage; pour toute nourriture; pour toute réponse*. Bientôt, séduite par les promesses de son galant, elle débarquait avec lui quai de Jemmapes, ne possédant pour tout bien qu'une valise d'osier et des souvenirs d'orpheline (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p. 32).
Au fig. Pour tout potage*.
Rem. Pour tous + subst. plur.: Nos corps nus et glacés n'ont pour tous vêtements Que les haillons troués de la riche Angleterre (Barbier, Ïambes, 1840, p. 214). P. iron. Leurs jambes pour toutes montures, Pour tous biens l'or de leurs regards, Par le chemin des aventures Ils vont haillonneux et hagards (Verlaine, Poèmes saturn., 1866, p. 68). Il couve un vieux poignard tordu par cent batailles, Qui n'a pour tous joyaux qu'une rouille de sang (Samain, Chariot, 1900, p. 178).
3. [En fonction d'attribut]
(Être) tout(e) à qqc.Être entièrement pris par. Pour l'instant, elle était toute au rire qui l'avait saisie, quand, en sa présence, j'avais roulé à terre (Benoit, Atlant., 1919, p. 180).
(Être) tout(e) à qqn.Être entièrement à la disposition de quelqu'un, généralement en parlant d'une femme, dans des relations amoureuses. Pour rester libre, ne pas l'épouser si je ne voulais pas, pour pouvoir aller à Venise, mais pourtant l'avoir d'ici là toute à moi, le moyen que je prendrais ce serait de ne pas trop avoir l'air de venir à elle (Proust, Sodome, 1922, p. 1113).
[P. réf. à saint Paul, I Cor. ix, 22] Se faire tout à tous. Se mettre, être au service de tous. Je voudrais bien répondre à ce monsieur du journal. Car, comme vous savez, j'aime assez causer. Je me fais tout à tous, et ne dédaigne personne; mais je le crois fâché (Courier, Pamphlets pol., Lettres partic., 2, 1820, p. 66):
1. On connaît le mot célèbre de saint Paul: « Je me fais tout à tous, grec avec les Grecs, juif avec les Juifs ». Mais, au fur et à mesure que la société et la civilisation chrétiennes prennent consistance, cette adaptation devient moins spontanée, parce qu'on va d'un noyau solide d'habitudes chrétiennes vers les ténèbres extérieures d'un monde païen. Philos., Relig., 1957, p. 46-2.
Être tout(e) à tous. Publiez votre pensée. Ce n'est pas un droit, c'est un devoir, étroite obligation de quiconque a une pensée, de la produire et mettre au jour pour le bien commun. La vérité est toute à tous. Ce que vous connaissez utile, bon à savoir pour un chacun, vous ne le pouvez taire en conscience (Courier, Pamphlets pol., Pamphlet des Pamphlets, 1824, p. 214).
(Être) tout(e) de (suivi d'un subst. sans art.).Entièrement formé de. Point de surprise. Dans notre vie, qui est toute d'attente, d'espérances, d'impatiences (Goncourt, Journal, 1860, p. 766).
Littér. [Après un verbe pronom.] Un autre jour, ces mêmes choses, ils en plaisantaient à demi-mot. Alors elle se détendait toute: un rien déridait sa jeunesse persistante (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 504).
B. − [Marque l'idée de totalité]
1. [Précède un déterm. au plur. ou bien un pron.]
a) Tous les, toutes les + subst. plur.L'ensemble de, la totalité de (personnes ou choses nombrables), sans exception. Tous les hommes; tous les siens; tous les autres; tous ceux-ci; de toutes ses forces. Il n'y a plus de maîtres; les titres sont abolis, tous les Français sont égaux et libres (Sandeau, Mllede La Seiglière, 1848, p. 9).Je le savais vainqueur à tous les sports, à la nage et au canotage surtout (Gide, Si le grain, 1924, p. 442).Proverbes. Tous les chemins mènent à Rome (v. chemin); la nuit tous les chats sont gris (v. chat1II B 4).
Expr. À tous les coups l'on gagne (v. coup); de tous les diables (v. diable1); aller à tous les diables (v. diable1); gagner sur tous les tableaux (v. tableau).
[Au sens de « n'importe lesquels, bons ou mauvais »] Tous les moyens sont bons (v. moyen2); (en dire, en faire voir) de toutes les couleurs (v. couleur).
b) [Pour marquer la périodicité, la fréquence] Toutes les fois* que ; tous les jours (v. jour); tous les ans; tous les mois; tous les matins; tous les soirs; tous les dimanches; tous les trente-six du mois*; toutes les vingt-quatre heures; tous les combien? (fam.); toutes les cinq minutes. On change d'étoile polaire tous les 26 920 ans (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 205):
2. Les canots-majors volaient sur l'eau; six ou huit paires d'avirons, rigoureusement synchrones, leur donnaient des ailes brillantes qui jetaient au soleil, toutes les cinq secondes, un éclair et un essaim de gouttes lumineuses. Valéry, Variété III, 1936, p. 235.
[Suivi d'une unité de longueur, pour exprimer l'idée d'intervalle] Tous les cent pas, un cimetière minuscule, serré entre deux logis, entasse les unes sur les autres ses trois douzaines de vieilles tombes (Farrère, Homme qui assass., 1907, p. 147).
2. [Sans autre déterm. du subst.]
a) [Devant un subst. sans art.] Toutes et quantes* fois; toutes sortes de; avoir tous pouvoirs sur; cesser toutes relations. L'hôtel-de-ville est composé de tous aristocrates qui s'entendent avec le roi (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 531).Les États Généraux implorent la paix à toutes conditions (Taine, Philos. art, t. 2, 1865, p. 79).
b) [Devant un subst. sans art. suivi d'un part., d'un adj. ou bien d'un adv. de lieu] Toutes affaires cessantes (v. affaire); tout compte fait, tous comptes faits (v. compte); tous frais payés (v. frais2); toutes proportions gardées (v. gardé); toutes choses égales d'ailleurs/par ailleurs (v. égal); toute(s) réflexion(s)* faite(s) ; toutes voiles dehors (v. voile2); toutes griffes dehors (v. griffe1). Au Vésinet, toutes lumières éteintes, impossible de se faire ouvrir aucune porte (Breton, Nadja, 1928, p. 108).Au bout de l'usine, un grand cabaret désert, comme abandonné, toutes fenêtres closes (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 180).
ADMIN., DR. Toutes choses demeurant en l'état*; tous droits réservés.
c) [Dans des tournures à fonction adj.]
DÉFENSE. Tous azimuts. Dans toutes les directions. La défense « nucléaire » de la France doit devenir, dans les prochaines années, une « défense tous azimuts », expression nouvelle et qui fera fortune, c'est-à-dire capable de se protéger de tous les côtés et de frapper n'importe quelle puissance sur le globe (L'Express, 4 déc. 1967ds Gilb. 1971).Au fig. Dans des domaines très divers; de toute sorte, en tous genres. Avec son humanisme tous azimuts, ses curiosités rares, (...) son goût des langues, la façon tout ensemble débonnaire et rugueuse dont elle administre une culture hors du commun, Marguerite Yourcenar pourrait apparaître, à un jeune lecteur français de 1978, comme une sorte particulièrement intimidante de monument historique (Le Point, 2 oct. 1978, p. 158, col. 1).[En parlant de pers.] De toutes catégories, de tous niveaux. Flaine et Val-d'Isère inaugurent des pistes pour skieurs tous azimuts (L'Express, 17 nov. 1969ds Gilb. 1971).Empl. adv. De tous côtés. Il se croyait si riche qu'il lançait tous azimuts des programmes de déve-loppement accéléré: complexes pétrochimiques, installations portuaires ultramodernes ou encore sites touristiques de rêve (Le Nouvel Observateur, 21 janv. 1983ds R. Trad. 1983 no19, p. 36).
Toutes catégories. Qui concerne toutes les catégories sportives. Au hit-parade des nouvelles vacances « musclées », trois champions toutes catégories dominent la scène: les randonnées, la voile et le tennis (Le Point, 11 avr. 1977, p. 71).
Tous publics. Adapté à tous les publics. Tous les grands quotidiens et grands magazines « tous publics » ont perdu de leur audience depuis 1965, tandis que la baisse d'influence des grandes chaînes de radio a commencé un peu plus tard et celle des chaînes de télévision en 1977 seulement (Le Nouvel Observateur, 27 sept. 1980, p. 116, col. 2).
Tous risques. Qui couvre toutes les sortes de risques. Assurance tous risques. Assistance tous risques (L'Express, 29 mai 1981, p. 114, col. 1).
Tous temps ou, au sing., tout temps. Par tous les temps. Les systèmes d'atterrissage tout temps (ATT) permettent aux avions de se poser automatiquement (Le Point, 4 déc. 1978, p. 99, col. 2).
Tous terrains ou, au sing., tout(-)terrain. V. terrain A 1 d.
d) Littér. [Devant un subst. plur. sans art., servant à récapituler une suite de termes dans une énumération] Synon. de autant de.Toutes choses qui/que... Autour de lui et dans son conseil, on voyait Tanneguy-Duchâtel, Barbazan, le président Louvet, maître Robert-le-Masson, tous gens qui pouvaient espérer une haute fortune avec leur maître (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 196).
3. [Dans des loc. adv. et des tours prép., avec ou sans art., parfois au sing ou au plur.] À tous les coins de rue (v. coin2), à tous (les) coups (v. coup), à tous crins (v. crin); à tous égards (v. égard); à toutes mains (v. main); à toutes les sauces (v. sauce); à tous vents (v. vent); [valeur intensive, avec un subst. concr.] à toutes jambes (v. jambe); à toutes voiles (v. voile2); à toutes fins utiles (v. fin1); de tous côtés (v. côté); de tous les côtés; de toutes les façons; de toutes les manières; de toutes parts (v. part1); en tous points (v. point1); en tous lieux (v. lieu1); en tous cas, dans tous les cas (v. cas1); en tous sens, dans tous les sens (v. sens2); en toutes lettres (v. lettre); sous toutes réserves (v. réserve).
[Avec un subst. concr.] Sembrano arrivait à toutes pédales, agitant le bras droit (Malraux, Espoir, 1937, p. 497).
Rem. Parfois le sing. l'emporte sur le plur., ou l'usage hésite entre le sing. et le plur.: à toute(s) bride(s)* ; de toute(s) part(s) (v. part1); en tout point, en tous points (v. point1); à toute(s) pompe(s) (arg., v. pompe2).
4. [Devant un nom de nombre, avec ou sans art.] Tous deux; toutes trois; tous les quatre. La baronne de Bonmont offrit aux Gromance de les reconduire chez eux dans sa voiture (...)Montez! nous tiendrons bien tous les trois (A. France, Bergeret, 1901, p. 144).Tous quatre burent à la santé d'Olivier (Gide, Faux-monn., 1925, p. 1168).
C. − Au sing. [Marque l'idée de distributivité exhaustive, « intensionnelle » et virtualisante (dans ce sens, il est proche de chaque)]
Rem. 1. Tout est distributif: il signifie le parcours d'une classe et dit que le prédicat vaut exhaustivement pour les éléments, pris un à un, que cette classe comporte. Ainsi Tout homme est mortel s'oppose à L'homme est mortel. Dans L'homme est mortel, on parle de l'entité homme, conceptuellement définie. Dans Tout homme est mortel, on parle des éléments homme pris un à un. Comparez La soumission est humiliante (c'est une caractéristique de la soumission d'être humiliante) et Toute soumission est humiliante (« toute forme de, toute espèce de... »: à défaut d'individus, on parcourt l'ensemble des sous-classes que soumission détermine). 2. Comme le, tout est « intensionnel ». Il s'oppose en cela à tous les qui est extensionnel. Tous les hommes sont mortels est vrai extensionnellement des individus dénommés « hommes ». Tout homme est mortel signifie que si un individu x, quel qu'il soit, répond à la définition « être homme », alors cet individu est mortel, pour un individu quelconque, la propriété « être homme » entraîne celle de « être mortel ». Toutes les soumissions sont humiliantes, si cet énoncé est acceptable, signifie extensionnellement que tous les actes de soumission le sont, alors que Toute soumission est humiliante signifie intensionnellement que toutes les formes de soumission le sont. 3. Tout est virtualisant, en ce sens qu'il opère sur une classe virtuelle. C'est en cela qu'il s'oppose à chaque, qui suppose une classe fermée, actuelle si l'on préfère. Que l'on compare les deux énoncés Chaque candidat aura accès à son dossier et Tout candidat aura accès à son dossier. Dans le premier cas, on pose qu'il y a un nombre donné de candidats; ce qui est dit est vrai de chacun d'eux. Dans le second, ce qui est dit est vrai de quelque candidat que ce soit, sans qu'on se prononce sur leur existence effective dans une situation déterminée. En d'autres termes, le premier énoncé est actuel, le second virtuel. Une conséquence importante est qu'avec tout, on utilise difficilement les temps du passé (? Tout candidat a eu accès à son dossier; mais: Chaque candidat a eu accès à son dossier); c'est que, dans le passé, la classe de candidats est strictement finie, actuelle et non pas virtuelle. Tout retard sera sanctionné peut être vrai même s'il n'y a pas de retardataires: on envisage seulement la possibilité qu'il y en ait et s'il y en a, ce qui est dit est vrai de chacun d'eux. Tout marque ainsi une forte affinité avec les éléments virtualisants: auxiliaires de mode (une pure distraction, comme il peut en arriver à tout homme énervé), conditionnel (toute velléité de résistance disparaîtrait), négation (soucieux d'éviter tout éclat). Actuel, chaque se prête à l'énumération exhaustive (Chaque candidat, à savoir Pierre, Paul...), ce qui n'est pas le cas de tout (*Tout candidat, à savoir Pierre, Paul...). De même tout est impossible chaque fois que le mot chaque est commutable avec chacun des (où la possibilité d'inexistence est exclue): Chaque camarade lui offrira un cadeau (« chacun de ses... »)(v. G. Kleiber, R. Martin, La Quantification univ. en fr. ds Semantikos 1977 t. 2 no1, pp. 19-36 et R. Martin, Pour une logique du sens, 1983, pp. 176-183); tout est généralisant, chaque individualisant.
1. Tout homme; toute chose (v. chose1). Toute peine mérite salaire (v. mériter); à tout seigneur tout honneur*; à tout péché miséricorde*; faire flèche, faire feu de tout bois (v. flèche1et feu1). « Tout condamné à mort, dit le Code, aura la tête tranchée »; cela est net, sec et froid; cela ne laisse à l'entendement aucune alternative (Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p. 303).Aimer c'est aimer autre chose que soi. Et l'amour n'est pas si rare; il coule avec la vie; tout est amour; et la vie est un héroïsme de tout instant (Alain, Propos, 1914, p. 188).
[Avec une nég., la nég. portant sur tout et le subst., et non pas sur l'ensemble de la phrase] Toute vérité n'est pas bonne à dire (v. bon1). Je trouve permis de penser que toute architecture n'est pas concrète, toute musique n'est pas sonore (Valéry, Variété III, 1936, p. 158).
[Avec un subst. abstr.] Abandonner toute pudeur; perdre toute dignité; laisser toute espérance; avoir toute honte* bue. Un instant, elle avait cru se rattacher à une grande famille (...) Mais, aujourd'hui, tout espoir est perdu (Dumas père, Halifax, 1842, i, 7, p. 58).
Loc. Tout un chacun*, tout chacun* (fam.); toute sorte* de, toute espèce* de (suivi d'un subst. sing. ou plus souvent plur.).Tout(e) autre. N'importe quel(le) autre. Tout le monde vit alors cette femme si réservée et on la trouva charmante. Avec toute autre, j'aurais fait une haute imprudence (Michelet, Journal, 1857, p. 348).
Rem. À distinguer de l'adv. tout (à fait) autre: Mais c'est toujours l'opération qui me l'a complètement bouleversée!... Ah! C'était une tout autre femme!... Ah! Si tu l'avais vue avant!... Autrefois! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 498).
Expr. Pour solde de tout compte*.
2. [Après prép., formant des loc. adj. ou des loc. adv.] À tout âge; à tout coup; à toute heure* (du jour, de la nuit); à tout hasard* ; à toute épreuve* ; à toute occasion; à tout point de vue, à tous points de vue; à tout prix* ; à tout propos* ; à tout venant*, à tous venants; contre toute attente*; de tout côté* ; de toute façon*; de toute manière* ; de tout point (v. point1); de toute sorte* ; de tout temps* ; en tout temps* ; en tout cas (v. cas1); en tout genre*; en tout lieu (v. lieu1); en toute occasion; en tout état de cause*; avant toute chose; sur toute chose (v. chose1). M. Honoré Fortier, s'il ne l'exprimait pas, prouvait cependant, en toute occasion, la confiance qu'il avait dans l'expérience et dans la probité de son premier domestique (R. Bazin, Blé, 1907, p. 60).
II. − Pron. indéf.
A. − Au plur. Tous, toutes. [Marque l'idée de totalité sans exception]
1. [Comme pron. représentant]
a) [Reprenant un pron. pers. ou un subst. désignant des pers. ou des choses] Ils oublient cette maxime de l'apôtre: « Ne méprisez aucune doctrine, éprouvez-les toutes, et retenez celles qui sont bonnes » (Bonald, Législ. primit., t. 1, 1802, p. 9).Une nuée de femmes enveloppa le maître (...) il (...) disait à toutes des choses faciles et jolies qui les enchantaient (A. France, Barbe-Bleue, Chemise, 1909, p. 281).
[Renforçant un pron. pers. tonique] Pour la nuit, d'abord, il leur avait trouvé un endroit à peu près sec, entre deux rigoles, où ils s'étaient allongés, n'ayant plus, à eux tous, qu'une toile (Zola, Débâcle, 1892, p. 442).
Loc. Une fois* pour toutes. [Comme compl. d'un superl.] Le premier, le dernier de tous; la pire, la dernière de toutes. [Renforcé] Tous ensemble; tous à la fois; tous en même temps; tous tant que nous sommes.
[Dans des tours attributifs] Moins cinq, dit Tchen. Les hommes de son groupe attendaient. C'étaient tous des ouvriers des filatures, vêtus de toile bleue; il portait leur costume. Tous rasés, tous maigres,tous vigoureux: avant Tchen, la mort avait fait sa sélection (Malraux, Cond. hum., 1933, p. 243).
[Pour récapituler] Sur les douze jurés, il y a trois cultivateurs, deux officiers retraités, un médecin d'Aygueperse, deux boutiquiers, deux propriétaires, un manufacturier, un professeur, tous des braves gens, des hommes de famille et qui voudront un exemple (Bourget, Disciple, 1889, p. 228).
b) [Désignant des pers. ou des choses suggérées par le cont.] Tous [les paysans du contingent de Fougères] avaient sur l'épaule un gros bâton de chêne noueux (Balzac, Chouans, 1829, p. 4).Je ne veux que votre bonheur à tous et à toutes (Hugo, Corresp., 1862, p. 410):
3. « Encore faut-il que tu me dises tes péchés. Quels sont tes péchés? » Il me regarde étonné et me répond: « Mais tous! » « Comment, tous? » « Oui, tous. J'ai fait tous les péchés. » Je secoue la tête: « Tous, mon ami, c'est beaucoup!... » A. France, Orme, 1897, p. 77.
[Dans des tours attributifs] C'est heureux qu'il n'ait pas rencontré Ganache, il était capable de tirer dessus. C'est tous la même race, qu'il dit (Alain-Fournier, Meaulnes, 1913, p. 164).
[En fonction de compl. prép.] « Bonne chasse, monsieur Alexandre? » À tous et à toutes Alexandre répondait, le ton détaché, négligent, comme il avait entendu dire au château: « Non, je n'ai rien vu » (A. Daudet, Pte paroisse, 1895, p. 312).
2. [Comme nominal] Tous les hommes, tout le monde; en partic., toutes les personnes d'une catégorie, d'une collectivité. Qui produit le blé, c'est-à-dire le pain pour tous? Le paysan! (R. Bazin, Blé, 1907, p. 107).[En corrél. avec chacun] V. part1I B 1 ex. de Hugo.Loc. Envers et contre tous (v. envers1). Tous les mêmes! (v. même I B 1 loc.). [Dans une tournure subst.] On s'expliquerait le tous à tous, dans l'immense fraternité des affections apprises au centre de la famille (Blondel, Action, 1893, p. 263).
B. − Au sing. Tout, pron. ou nom.
1. [Marque l'idée d'intégralité] Tout dans sa physionomie était délicatesse, effacement, demi-teinte, depuis la nuance de ses cheveux châtains jusqu'à celle de ses prunelles, d'un gris un peu brouillé, dans un visage ni trop pâle ni trop rose (Bourget, Disciple, 1889, p. 121).Jamais je ne signe un effet de commerce. Je paye tout comptant (Hermant, M. de Courpière, 1907, iii, 5, p. 24).
Tout ou partie* de. En tout ou en partie. Les articles 1048, 1049 et 1050 du Code civil sont formels: « Les biens dont les père et mère ont la faculté de disposer pourront être par eux donnés, en tout ou en partie, à un ou plusieurs de leurs enfants, par actes entre vifs ou testamentaires (...) » (Jaurès, Ét. soc., 1901, p. 200).
Tout ou rien. Pas de milieu, pas de gradation. Pas de moyen terme. La grâce ou la mort... (...). La justice du XVIesiècle? Tout ou Rien. Et quand la justice a dit Tout, ou bien Rien, le Roi intervient. Pour nuancer, lui? pour doser? Non. Le Roi donne librement non pas sa justice mais sa pitié. Elle peut tomber sur un indigne (L. Febvre, La Sensibilité et l'hist., [1941] ds Combats, 1953, p. 228).Empl. subst. masc. Solution extrême, radicale, sans compromis. Pour l'élève, c'était le « tout ou rien ». S'il manquait l'objectif prescrit, il n'avait pas de recours à un stade inférieur (Encyclop. éduc., 1960, p. 284).
PHYSIOL. Loi du tout ou rien. ,,Loi selon laquelle les impulsions nerveuses sont toutes d'égale amplitude, leur fréquence seule variant avec l'intensité du stimulus`` (Mill. Vision 1981). Loi du tout ou rien, lorsqu'une fibre se contracte, elle se contracte au maximum de sa capacité, et par ailleurs, le nombre de fibres ou de fibrilles qui entrent en action est d'autant plus important que l'excitation a été plus intense (Quillet Méd.1965, p. 371).
TECHNOL. (automatique). Commande par tout ou rien. ,,Commande dont seule intervient la présence ou non du signal, son intensité n'intervenant pas`` (Peyroux Techn. Métiers 1985). Réglage par tout(-) ou(-)rien. Depuis cinquante ans, la plupart des émissions sont constituées de signaux télégraphiques, donc manipulés par tout ou rien, en ondes entretenues pures depuis l'abandon des ondes amorties (Decaux, Mesure temps, 1959, p. 106).
Tout compris*.
2.
a) Toute chose. Il est le seul Dieu vivant; créateur de tous les aliments, dont toutes les créatures sont bonnes, et qui a mis abondamment toutes choses à notre usage (...). Dieu a tout créé, et il s'est reposé le septième jour (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 1021).
Proverbes. Tout passe, tout lasse, tout casse (v. lasser). Il y a un commencement* à tout.
P. ext. Beaucoup de choses; la plupart des choses en question. Avoir des clartés de tout (v. clarté). Lui, qui avait été l'homme unique dans l'hôtel, et bon à tout (...) se voyait réduit présentement à la seule toilette du maître, sèche, contrainte, silencieuse (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 154).Mademoiselle Philippine Gobelin, bonne ménagère et grande liseuse, d'une étendue d'esprit qui allait de la prudence à la folie, comique et mélancolique, qui avait tout lu et tout retenu (A. France, Vie fleur, 1922, p. 503).
Proverbes. Tout vient à point à qui sait attendre*; tout est bien qui finit bien (v. bien2) ; tout est pour le mieux dans le meilleur* des mondes; quand le bâtiment* va tout va; tout est perdu fors l'honneur* ; tout y va, la paille* et le blé.
Loc. Tout s'explique (v. expliquer); tout va très bien Madame la marquise* ; c'est la fin de tout (v. fin1). Fam. Envoyer tout promener, tout paître. Nous prîmes congé, avec des vœux et la promesse de nous revoir bientôt à Paris, le portier jurant d'envoyer tout valser et de rentrer dare-dare prendre sa retraite dans son village natal des Carpathes (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 46).
SYNT. Savoir tout; avoir réponse à tout; tout dire à qqn; avoir tout entendu; tout va (très) bien; tout n'est pas rose; tout essayer; tout s'est bien passé; acheter, vendre (un peu) de tout.
b) L'essentiel. Avoir tout; avoir tout pour plaire, pour être heureux; manquer de tout; avoir tout à gagner*, à perdre*. Et voilà pourquoi ce magasin ne travaille plus comme autrefois: c'est parce que je n'avais personne à nourrir. Mais maintenant, Sainte-Bonne Mère, ça change tout... Une femme et un petit, à moi? (Pagnol, Fanny, 1932, ii, 6, p. 137).
Être tout pour qqn. Être le centre exclusif d'intérêt pour quelqu'un; en partic., être pour quelqu'un un objet d'affection exclusif. Mes soldats et mes tambours ne m'étaient plus de rien (...). Cette poupée était tout pour moi (A. France, Bonnard, 1881, p. 286).Il était touché de ce dévouement; il savait qu'elle lui était la meilleure des amies, le seul être pour qui il fût tout, et qui ne pût se passer de lui (Rolland, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1491).
Être tout. Être quelque chose de très important. Ne peut-on pas espérer que l'humanité reviendra un jour à cette belle et vraie conception de la vie, où l'esprit est tout, où personne ne se définit par son métier, où la profession manuelle ne serait qu'un accessoire auquel on songerait à peine (...)? (Renan, Avenir sc., 1890, p. 395).
Tout est là. Là réside l'essentiel, l'important. Gagner du temps, tout est là, dans la vie! (Feydeau, Dame Maxim's, 1914, ii, 8, p. 46).Tout est dans + subst.Le bourreau: Le métier c'est le métier. Tout est dans la délicatesse du nœud et la distance des pieds au bûcher (Salacrou, Terre ronde, 1938, iii, 2, p. 247).
c) Loc. et expr.
Tout se passe comme si. Non seulement il [le fénech] s'adresse, pour un seul repas, à une centaine de ces touffes brunes, mais il ne prélève jamais deux coquilles voisines sur la même branche. Tout se passe comme s'il avait la conscience du risque (Saint-Exup., Terre hommes, 1939, p. 226).
Loc. adv. à valeur conclusive. Tout est dit; pour tout dire; c'est tout dire. On ne peut rien dire de plus. Une fois le coup de scie donné, tout est dit (Vallès, Réfract., 1865, p. 30).Une âme vive, émue, expansive, passionnée et généreuse, magnanime pour tout dire (Barrès, Cahiers, t. 5, 1906, p. 58).À tout prendre* ; tout bien pesé. Le ressort intime et profond du développement des sociétés occidentales à l'âge industriel est, tout bien considéré, la visée de valeurs sans prix, qui défient les plus ingénieux des comptes (Univers écon. et soc., 1960, p. 407).
C'est tout. Il n'y a rien d'autre à ajouter. Vous serrerez cela soigneusement dans la poche intérieure de votre dolman, reprit le sous-officier comptable. C'est tout. Vous pouvez vous retirer (Courteline, Train 8 h. 47, 1888, p. 52).[À la fin d'une énumération, ou d'une déclaration catégorique] Un point c'est tout (v. point1).
Ce n'est pas tout. Il y a encore autre chose d'important. Nous avons une comptable, une cuisinière, une repasseuse, deux servantes, les trois commises de la boucherie. Mais ce n'est pas tout! Ce n'est pas tout! (Audiberti, Femmes Bœuf, 1948, p. 114).
Ce n'est pas tout (que) de + inf.Il ne suffit pas de. Ce n'est pas tout d'avoir la foi, que d'avoir la foi, il faut faire de bonnes œuvres (Ac. 1798-1878). Synon. plus usuel ce n'est pas le tout de (v. tout3).Ce n'est pas tout que + subj.Ce n'est pas tout que la France soit sauvée par les armes, il faut qu'elle trouve son équilibre et sa reconstitution (Barrès, Cahiers, t. 12, 1919, p. 198).Fam. Ce n'est pas tout ça. Ce n'est pas tout ça, s'écria Rodays, comme frappé d'une idée subite. Qui va faire l'article? (L. Daudet, Brév. journ., 1936, p. 22).
Voilà tout. [Pour marquer que ce qui est ainsi fini n'était pas très important] (...) La petite Clément m'a dit que l'an dernier, ici même, vous aviez échangé des paroles qui pouvaient lui faire croire...C'est bien possible, dit Vial. Cette année, c'est changé, voilà tout (Colette, Naiss. jour, 1928, p. 50).
Pop., fam. Avoir tout de suivi d'un subst. au sing. avec l'art. déf. et valeur péj..Avoir toutes les caractéristiques de, ressembler en tous points à. V. cuistancier dér. s.v. cuistance ex. de Barbusse.Arg. Avoir tout de la vache. Être méchant. Il t'donne un bon conseil et tu l'envoies ch... T'as tout d'la vache (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 74).
Pop., fam. Adj. + comme* tout.Extrêmement. [En compl. de compar. ou de superl.] Plus que tout; le pire de tout. Les journées se suivaient, mauvaises. Le pire de tout, peut-être, c'était cette menace multiforme, imprécise, qui traquait Raboliot partout, qu'il traînait nuit et jour, collée à lui (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 170).
À tout faire (v. faire1). Bonne à tout faire (v. bon1). À tout casser*.
d) N'importe quoi de bon ou de mauvais. Être capable de tout, décidé à tout, prêt à tout; s'adapter à tout; s'habituer à tout; s'attendre à tout; tout lui est bon. Point de compromis surtout! Vous m'entendez tous! Que j'aille à présent cajoler mes bourreaux?... Le fer! Le fer! Le feu plutôt!... Tout! Mais pas ça! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 546).
Loc. verb.
Faire argent* de tout. Faisant argent de tout, par exemple, même de sa beauté à l'occasion (Loti, Mon frère Yves, 1883, p. 128).Faire arme* de tout. J'ai des parents engagés dans cette terrible carrière de la politique, où l'on se fait arme de tout, où l'on ne trouve aucun état assez relevé, paraît-il (Vogüé, Morts, 1899, p. 329).
On aura tout vu! [Pour s'indigner d'un acte, d'un comportement] Je suis pacifiste, dit Philippe prêt à pleurer.Pacifiste! répéta Maurice avec stupeur. On aura tout vu! (Sartre, Sursis, 1945, p. 153).
e) [Avec une valeur récapitulative, servant à reprendre les termes d'une énumération] Sans même avoir pris garde, semble-t-il, que le mulet en question n'était plus le sien et qu'on le lui avait changé (de taille, de robe, d'âge, de tout) (Ramuz, Gde peur mont., 1926, p. 93).[Pour récapituler des actions] Crainquebille: Qu'est-ce que tu bricoles pour vivre? La souris: (...) je crie les journaux, je fais les commissions. Tout, quoi! (A. France, Crainquebille, 1905, 1ertabl., 3, p. 245).Là il s'est alors dépêché... Deux jours après on les a reçus les exemplaires... Expédiés, bandés, collés, timbrés, tout! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 516).
[Pour annoncer une énumération] Ce millionnaire, le père Labille, qui avouait avoir tout eu, fortune, santé, bonheur de ménage (Goncourt, Journal, 1860, p. 732).
[Comme pron. de renforcement, de reprise, d'insistance] Je regarde la mer bleue de Tunis, au bout des avenues blanches, et tout m'est égal, tout, jusqu'aux jugements que ne manqueront point de porter sur moi mes meilleurs amis (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p. 239).
Fam. Et tout (et tout). [Pour renchérir sur un terme, dans la conversation] Et quantité d'autres choses du même genre. Dans cette turne de sous-off' que je partage avec deux autres ronfleurs, toute la nuit, sur mon plafond à la chaux éclairé de lune, j'ai vu défiler toute notre enfance, toute notre vie commune, le lycée, après, et tout, et tout (Martin du G., Thib., Mort père, 1929, p. 1369).C'était d'ailleurs une bonne nature, Alcide, serviable et généreuse et tout (Céline, Voyage, 1932, p. 191).
Vx. [Avec valeur récapitulative ou non, désignant la totalité d'un groupe de pers., d'êtres vivants] Synon. de tout le monde (v. monde1).À l'instant tout s'assemble; Diversement armés, ils accourent ensemble (Delille, Énéide, t. 3, 1804, p. 49).
Proverbe. Il faut de tout pour faire un monde (v. monde1).
f) [Dans des loc. adv. ou adj., après une prép.] Après* tout ; au-dessus de tout; par-dessus tout (v. dessus1); malgré* tout.
Au-dessous de tout. Très médiocre. Être un homme moderne, nuance États-Unis, expliquait aussi pourquoi la table du baron était systématiquement au-dessous de tout (un homme d'affaires doit avoir l'esprit libre, et par conséquent l'estomac libre; la gourmandise est d'ailleurs un goût « du passé ») (Montherl., Célibataires, 1934, p. 771).
Avant tout. Principalement. Je suis Français, mon pays avant tout! (Dumas père, Noce et enterrement, 1826, 3etabl., 2, p. 108).
En tout
À tous égards, en tous points. Je vous en prie, faites-moi le plaisir de ne pas toucher les boutons de l'ascenseur, vous ne savez pas le manœuvrer, il faut être prudent en tout (Proust, Guermantes 2, 1921, p. 314).Proverbe. L'excès* en tout est un défaut.
Au total. Il est pion à Tunis: 3.080 francs par anet professeur suppléanten tout: 4.000 francs (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1907, p. 37).
En tout et pour tout. Seulement. La grande bâtisse était éclairée, en tout et pour tout, par une seule lampe, très faible, qui se trouvait cachée derrière un pilier de ciment (Duhamel, Suzanne, 1941, p. 217).
Ne... rien* du tout; ne... pas du tout (v. pas1).
REM.
-tout, élém. de compos.[Le 1erélém. est un verbe au prés., à la 3epers. du sing.] V. essuie-tout (rem. 1 d β s.v. essuyer), fait-tout, fourre-tout, mange-tout, risque-tout, va-tout.
Prononc. et Orth. Tout: [tu] devant cons.: tout signe [tusiɳ], [tut] devant voy. et h muet: tout art [tuta:ʀ], tout habitat [tutabita]. Fém. toute: [tut]. Plur. tous: adj. [tu]; pron. auj. [tus], prononc. encore condamnée ds Littré: ,,Quelques-uns font sentir l's du pluriel même devant une consonne: tous' viendront, ils y sont tous'; c'est une mauvaise prononciation``. Pour Littré: ,,la prononciation de tout et de tous n'est pas la même: ou dans le premier a un son moins grave que dans le second: tout et toû`` (l'accent grave indique une durée longue résultant de l'amuïssement de s finale). Fém. plur. toutes: [tut]. Homon. toue, toux, formes de tousser. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Mot indéf. I. en fonction de pron. 1. 881 plur. masc. cas suj. (Ste Eulalie, 26 ds Henry Chrestomathie, p. 3: Tuit oram que por nos degnet preier); fin xes. cas régime (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 471-472: Et qui venra toz judicar A toz rendra e ben e mal); 1174-87 fém. cas suj. (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 6523: Ensi tuit et totes disoient), v. S. Andersson, Ét. sur la synt. et la sém. du mot fr. tout, 1954, p. 249, sqq.; 2. 937-52 neutre, désigne la totalité, cas régime (Jonas, éd. G. de Poerck, 207: seietst unanimes in Dei servicio et en tot); 2emoit. xes. (St Léger, éd. J. Linskill, 88); 1174-76 cas suj. (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 4405). II. En fonction d'adj. empl. avec un déterm. A. sing., signifie la totalité dans le domaine du déterminé 1. a) 2emoit. xes. avec un dém.; masc., régime (St Léger, 148: vol li preier Quae tot ciel miel laisses por Deu); b) avec l'art. déf. α) fin xes. masc. régime (Passion, 76); ca 1050 suj. [sing. coll.] (St Alexis, éd. Chr. Storey, 308: E tut le pople [...] Depreient Deu); β) fin xes. fém.; suj. [sing. coll.] (Passion, 33); c) ca 1050 avec un poss. ca 1050 masc., fém.; régime (St Alexis, 91: Tut sun aveir qu'od sei en ad portet; 442: Or vei jo morte tute ma porteüre); d) ca 1179 avec un indéf.; masc. sing.; régime (Renart, éd. M. Roques, 2097: Ce fu la dame dant Renart Qui vint poingnant tout un essart); 2. 2emoit. xes. empl. en appos. [avec un pron. pers.] (St Léger, 106: Ciel' ira grand et ciel corropt, Cio li preia, laissas lo toth; 126), v. S. Andersson, op. cit., p. 147, sqq. B. Plur., signifie la totalité des êtres, des éléments déterminés d'une communauté, d'un tout 1. avec l'art. déf. a) 2emoit. xes. masc.; suj. (St Léger, 211: Tuit li omne de ciel païs); ca 1100 fém.; régime (Roland, éd. J. Bédier, 2691); b) associé à un adj. numéral; valeur de distributif déb. xiiies. tous les uit jours (Fille du comte de Ponthieu, éd. Cl. Brunel, 407), v. aussi S. Andersson, op. cit., pp. 41-47; 2. avec un poss. fin xes. masc.; régime, suj. (Passion, 112: Contrals afanz que an a padir Toz sos fidels ven en garnid; 274: tuit soi fidel); ca 1100 (Roland, 2196); 3. avec un dém. ca 1050 masc.; suj. (St Alexis, 328: Iloc esguardent tuit cil altre seinors). III. En fonction de déterm. A. plur. 1. signifie la totalité d'une notion laissée indéterminée fin xes. fém., masc.; régime « toute espèce de » (Passion, 65: Li toi caitiu per totas gens Menad en eren a tormenz; 481: Per toz lengatges van parlan); 2. signifie (plus rarement) la totalité d'une notion déterminée; ca 1100 masc. suj. (Roland, 2476: Quant Carles veit que tuit sunt mort paiens); 1119 (Philippe de Thaon, Comput, éd. E. Mall, 2300); 3. fin xes. devant un numéral cardinal (Passion, 140: Terce ves lor o demanded, A totas treis chedent envers); 1174-76 tuz quatre (Guernes de Pont-Ste-Maxence, op. cit., 5218 [cf. tuit li doze 1176, Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 1128; sur ces 2 constr., v. S. Andersson, op. cit., pp. 180-190]); 4. ca 1100 devant une unité de temps, marque la périodicité tuz jurz « tous les jours » (Roland, 1882, 2927). B. Sing. 1. valeur de qualificatif; signifie l'intégralité d'une notion a) fin xemasc. tot per ver « en toute vérité » (Passion, 272); ca 1100 fém. (Roland, 391: Seit ki l'ociet, tute pais puis avriumes); ca 1280 (Adenet le Roi, Cleomadès, éd. A. Henry, 3335: bien cuida Que ce fust toute verité, Que ele leur avoit conté); fin xiiies. (Dits de l'âme, éd. E. Beschmann, A 25 k: Amis, tu es toute doucheurs), v. aussi S. Andersson, op. cit., p. 32, sqq.; b) ca 1100 spéc. devant un topon. tute Espaigne; tute Flandres (Roland, 224, 2327), v. aussi S. Andersson, op. cit., pp. 119-120; c) id. exprime la durée (ibid., 1780: tute jur; 2528: tute noit [cf. ibid., 2644: tute la noit]), v. aussi S. Andersson, op. cit., pp. 123-127; 2. ca 1050 signifie la totalité d'une notion indéterminée « toute espèce de; n'importe quel » masc.; suj., régime (St Alexis, 10: tut bien vait remanant; 58: sun seinor celeste Que plus ad cher que tut aveir terrestre). Tout (a. fr. sing. masc.: cas suj. toz, tous; cas régime tot, tout; fém.: cas suj., cas régime tote, toute; neutre: cas suj., cas régime tot, tout − plur. masc.: cas suj. tuit; cas régime toz, tous; fém.: cas suj., cas régime totes, toutes) est régulièrement issu de l'adj. lat. tōtus (d'où l'esp. port. todo), devenu à basse époque tōttus (forme blâmée comme barbarisme par le grammairien Consentius, ves., Vään., § 112) prob. par gémination expr. (de même ital. tutto). Seule la forme tuit fait difficulté. L'explication par la var. b. lat. tutti (viiies., Gl. de Cassel, éd. P. Marchot, 163; issue de tōtti par fermeture de en u par dilation sous l'infl. de i final) dans un groupe tel que tutti (homines) > *tutty(omines) > tuit, se heurte au fait qu'il n'y a régulièrement pas d'apparition de y devant un groupe occlusive géminée + yod (*mattia > masse). L'explication par *tuti (homines) > *tuiz refait en tuit, fait difficulté parce qu'en ce cas, seul le cas suj. masc. plur. reposerait sur une forme non géminée, v. cependant l'essai d'explication de J. Bourciez ds Mél. Hoepffner (E.) 1949, pp. 42-43; cf. Fouché, p. 398. Totus « entier, tout entier », s'est, dans la lang. vulg., confondu avec omnis « chaque, tout », d'abord au plur. dès Plaute (Miles, 212: totis horis) et plus fréquemment à basse époque (iiies. Tertullien; fin ives. Peregrinatio Aetheriae, 2, 6: toti illi montes; Löfstedt, p. 69; nombreux ex. ds Blaise Lat. chrét.); totus sing. équivalent de omnis, quivis, relevé dep. Apulée (Lat. Gramm., 1963, p. 203) devient également plus fréq. à basse époque (Blaise op. cit.); totus est à ce moment relevé comme équivalent de summus (ives. Vopiscus, Ammien Marcellin ds Löfstedt, p. 69; v. aussi Lat. Gramm., loc. cit.). Bbg. Andersson (S.). Ét. sur la synt. et la sém. du mot fr. tout. Lund-Copenhague-Paris, 1954, 275 p. − Attal (P.). Tout le monde n'est pas beau: essai sur les rapp. sém. entre tous et ne pas. Rech. Ling. Vincennes. 1972, no1, pp. 3-34. − Beyer (B.). Über den Gebrauch von tout im Alt- und nfrz. Rom. Forsch. 1907, t. 20, pp. 641-712. − Clédat (L.). Les Emplois de tout. R. Philol. fr. 1899, t. 13, pp. 42-63. − Ibrahim (A. H.). Effets argumentatifs de l'oppos. un/le. Semantikos. 1980, t. 4, no2, pp. 1-15. − Jonasson (K.). L'Art. indéf. générique... Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1986, t. 24, no1, pp. 312-314. − Kalepky (Th.). Syntaktisches: tous les deux und tous deux. Z. fr. Spr. Lit. 1912, t. 39, pp. 112-118. − Kayne (R. S.). Synt. du fr. 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