| TOUSSAINT, subst. fém. [Avec majuscule] A. − RELIG. CATH. Fête d'obligation, célébrée le 1ernovembre en l'honneur de tous les saints qui n'ont pas été canonisés et précédant le jour de la commémoration des fidèles défunts ou fête des morts avec laquelle elle est parfois confondue. Fête, jour de la Toussaint; la Toussaint est un jour férié; la Toussaint tombe un vendredi. 1ernovembre. La Toussaint. − Admirable Office. Cette immense et paisible assemblée, ce chœur rempli des louanges de Dieu, c'était bien très vivement l'image du ciel (Dupanloup, Journal, 1853, p. 171).Le lendemain, 1ernovembre, (...) je me suis rendu au mont Valérien, au cimetière d'Ivry et au château de Vincennes pour rendre l'hommage de la Toussaint aux morts de la résistance (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 40). ♦ Les fêtes, les jours de la Toussaint. Le jour de la Toussaint et le jour des morts. Les fêtes de la Toussaint, chacun sait quel est, pour Paris, cette cité vivante par excellence, à cette date le souvenir des défunts! (Mallarmé, Dern. mode, 1874, p. 784).V. fête B 1 c ex. de Flaubert. B. − Époque de la célébration de cette fête. À la Toussaint; vers la Toussaint; vacances de Toussaint. − « (...) Et d'abord, quel âge a-t-il? » − « Quinze ans, monsieur le docteur, depuis la Toussaint. » (Bourget, Actes suivent, 1926, p. 139). − De Toussaint. Propre à cette époque. Sur la tête, un ciel de Toussaint, lourd de nuées (Van der Meersch, Empreinte dieu, 1936, p. 8). ♦ Temps de Toussaint. Temps froid et brumeux. Il faisait un temps gris, les femmes n'avaient pas chaud avec ce petit vent dans les jambes, sous les manteaux. Une voix s'éleva derrière eux: − Un vrai temps de Toussaint (Nizan, Conspir., 1938, p. 40). Prononc. et Orth.: [tusε
̃]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. Ca 1135 feste Toz Sainz (Couronnement de Louis, éd. Y. G. Lepage, réd. AB, 1994); 1180-1205 a la Toz Sains (2eContinuation de Perceval, éd. W. Roach, mss Ak, 19943); ca 1260 le jour de la Touz Sainz (Récits Menestrel de Reims, 15 ds T.-L.). Issu, par réduction, de l'a. fr. feste de Toz Sainz, trad. du lat. médiév. festum, festivitas omnium sanctorum (fin xies.-déb. xiies., Honorius d'Autun ds Du Cange, s.v. festum), le génitif lat. étant rendu par le cas régime empl. sans prép., v. fête, tout1et saint subst. Pour l'hist. de cette fête remontant à la consécration à tous les saints de l'église du Panthéon à Rome (ca 607-610) − la célébration alors fixée au 13 mai ayant été transférée au 1ernov. en 835 par Grégoire IV, et s'étant peu à peu répandue dans toute l'Europe lat. −, v. Archéol. chrét. et Du Cange, s.v. festum [omnium sanctorum]. Fréq. abs. littér.: 169. |