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TOURNAGE, subst. masc.
A. −
1. [Corresp. à tour2] Façonnage, usinage au moyen du tour; p. méton., résultat de cette action. Tournage sur bois, sur métaux. Cette coupe [de Chine] de forme élégante, à la gravure la plus nette, au tournage le plus parfait (E. de Goncourt, Mais. artiste, t. 2, 1881, p. 245).Edmond avait même poussé la complaisance jusqu'à lui donner, en toute hâte, quelques leçons de tournage. Romuald avait donc tourné des obus (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 251).V. rabotage dér. s.v. raboter ex. de Arts et litt.
2. Domaine du cin.Action de filmer, de manœuvrer la caméra. Synon. prise* de vues.Avant le tournage, chargement; pendant le tournage, mise au point; après le tournage, bout d'essai. Raccords (Cohen, Séat, Vocab. filmologie, 1946, p. 210). Jasset, qui débordait d'imagination, improvisait ses scénarios au cours du tournage (Sadoul, Cin., 1949, p. 80).
− P. méton. Réalisation d'un film. Le tournage de ce film dura près d'un an (Rob. 1985).
B. − MAR. Taquet, cabillot autour desquels on tourne et amarre les manœuvres (d'apr. Gruss 1952).
Prononc. et Orth.: [tuʀna:ʒ]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1773 mar. « taquet par lequel on tourne une manœuvre en sautoir pour la tenir tendue » (Bourdé de La Villehuet, Manuel des marins); 2. 1832 « action de tourner » (Raymond qui le qualifie de ,,fam.``); 3. 1842 « action de façonner au tour » (Ac. Compl.); 4. 1918 « action de tourner un film » (Diamant-Berger, Le Film, 18 févr. ds Giraud). Dér. de tourner*; suff. -age*; cf. 2 attest. isolées au xvies. 1501 le tournaige (de qqn) « fait de se retourner » (Destrees, Vie de Sainte Catherine, éd. H. Petersen, III, 259); 1588 « action de tourner quelque chose » (Notice sur les fondeurs de Rouen ds B. de la Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure, t. 10, p. 450).