| TOURER, verbe trans. Région. (Berry). [À la lutte] Renverser. En Berry, à la campagne, tomber à la lutte se dit tourer (Comment parlent les sportifsds Vie Lang.1954, p. 375).Empl. pronom. Entre jeunes gens (...), il n'y a ni malice ni traîtrise. On se toure à bras-le-corps, on tape où l'on peut, sauf à la figure (Sand, Maîtres sonneurs, 1853, p. 74).Prononc.: [tuʀe], (il) toure [tu:ʀ]. Étymol. et Hist. 1853 se tourer, tourer (Sand, loc. cit. et p. 139). Mot du Berry (cf. Jaubert 1864) altér. sous l'infl. de tour3du berr. teurer « frapper de la tête (du bélier) », v. FEW t. 13, 2, p. 434a (cf. aussi fr.-comtois teûrai « donner des coups de tête (bêtes à corne) » ibid.) se rattachant à un gaul. *turra « éminence », d'où l'a. fr.-comtois turrer « frapper contre un mur avec une machine de guerre » ca 1290 (J. Priorat, Végèce, 9181 ds Jean de Meun, Art de Chevalerie, éd. U. Robert, p. XLII, v. aussi p. XLIII). Les formes en -u- att. au Moy. Âge sont passées à -ou- prob. sous l'infl. de tour3, cf. FEW t. 13, 2, p. 435a. |