Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
TOUJOURS, adv.
I. − [En empl. temp., marque une durée en soi illimitée (ou du moins indéf.) et sans discontinuité]
A. − [Marque l'idée de permanence; l'étendue de durée est déterminée par le temps gramm.]
1. [Effet de sens de continuité]
a) [Combiné avec un verbe au prés., à l'imp. ou au part. prés.] Il est toujours malade; il était toujours malade; étant toujours malade, il...
[Au prés.] Ce n'est plus cette richesse d'un fonds toujours inépuisable et toujours prêt à se répandre, qui fait que l'artiste trouve toujours sous la main ce qu'il lui faut (Delacroix, Journal, 1852, p. 455):
1. ... les hommes tombent, l'homme reste debout, enrichi de tout ce que ses devanciers lui ont transmis, couronné de toutes les lumières, orné de tous les présents des âges: Géant qui croît toujours, toujours, toujours et dont le trône, montant dans les cieux, ne s'arrêtera qu'à la hauteur du trône de l'Éternel. Chateaubr., Ét. ou Disc. hist., t. 1, 1831, p. CLII.
[À l'imp.] [La comtesse de Restaud] jouait si parfaitement la douleur, qu'elle obtint une sorte de célébrité (...). Mais elle avait toujours devant les yeux la misère qui l'attendait à la mort du comte (Balzac, Gobseck, 1830, p. 426).
[Au part. prés.] Froide, brave, calculatrice, méfiante, discutante, ayant toujours peur d'être électrisée par quelqu'un qui pourrait se moquer d'elle en secret (Stendhal, Amour, 1822, p. 274).
b) [Combiné avec le fut., le cond. et qqf. les temps simples du subj. (je veux que tu sois toujours avec nous), marque la durée à partir d'une limite init.] On ne pouvait pas savoir s'il était vieux avant le temps, ou s'il avait ménagé sa jeunesse afin qu'elle lui servît toujours (Balzac, Gobseck, 1830, p. 383).Tirant moi-même les déductions de ce que je venais d'avancer, je m'étais mis à anticiper le temps qui allait commencer le lendemain et qui durerait toujours (Proust, Prisonn., 1922, p. 353).
c) [Avec les temps comp., marque la permanence du procès jusqu'à la limite finale (mais sans exclure la persistance au delà de cette limite)] Malgré ma mine tranquille, j'ai toujours préféré la folie des passions à la sagesse de l'indifférence (A. France, Bonnard, 1881, p. 419).Une capacité, en un mot, qui est comblée de nos jours par la morale, et qui l'a toujours été et le sera toujours par quelque chose d'analogue (Renan, Avenir sc., 1890, p. 177).
d) [Avec le passé simple ou l'inf., la durée est inscrite entre une limite init. et une limite finale] Puis elle monta dans un wagon vide, et Morin la suivit toujours (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Morin, 1882, p. 845).Il déplut à la majorité, fut toujours de l'opposition (Renan, Souv. enf., 1883, p. 203).Nous vivons un moment et nous ne gagnerions rien à vivre toujours (A. France, Mannequin, 1897, p. 12).
2. [Effet de sens d'itér.]
a) [Avec un verbe transformatif] Et toujours, et du même pas, avec le même geste, il allait au nord, il revenait au midi (Zola, Terre, 1887, p. 11).Et l'heure des repas nous surprenait toujours (Barrès, Jard. Bérén., 1891, p. 55).Elle s'agaçait qu'il arrivât toujours en retard (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 182).
b) Plus rarement. [Avec un verbe non transformatif] Le dandy est donc forcé d'étonner toujours. Sa vocation est dans la singularité, son perfectionnement dans la surenchère (Camus, Homme rév., 1951, p. 73).
3. En partic. [Dans des énoncés à valeur générique, avec ou sans effet itér.]
[Avec le prés.] Quels effroyables tableaux ne présenteraient pas les âmes de ceux qui environnent les lits funèbres, si l'on pouvait en peindre les idées? Et toujours la fortune est le mobile des intrigues qui s'élaborent (Balzac, Gobseck, 1830, p. 429).Ce qu'on dit de soi est toujours poésie (Renan, Souv. enf., 1883, p. iii).
[Avec le passé simple] Et le mieux, Monsieur Letondu, fut toujours l'ennemi du bien (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, p. 171).
[Avec le subj.] Voudrait-on que la vie fût toujours bonne aux méchants? (Blondel, Action, 1893, p. xiv).C'est cependant une loi de l'histoire que de l'excès du mal naisse toujours un grand bien (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 195).
4. [Introd. par les prép. pour, à, depuis, de ou par les conj. et, comme, ainsi que]
Pour toujours. [Suggère la permanence de l'état résultant d'un procès] Synon. à jamais.Elle a existé vingt ans, pas plus, et elle a disparu pour toujours, pour toujours, pour toujours! (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Tombe, 1884, p. 968).
À toujours. Synon. rare de pour toujours.L'Espagne est un satellite qui doit à toujours rester dans notre sphère, pour la régularité de ses mouvements et des nôtres (Chateaubr., Congrès Vérone, t. 1, 1838, p. 368).À toujours, si seulement vous savez lire, l'apparence militaire vainement se reformera (Alain, Propos, 1928, p. 796).
Depuis toujours. [Suggère une permanence sans limite init. (d'où l'impossibilité d'employer cette combinaison avec le passé simple ou le fut.)] Ils vont de plaine en plaine, Depuis toujours, à travers temps (Verhaeren, Camp. halluc., 1893, p. 18).Sa mère elle-même, la vieille Montaine, sa femme Sandrine ne l'appelaient que Raboliot; une sornette qui était sienne depuis toujours, depuis les premiers mois de sa vie (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 25).Ils me connaissent depuis trente ans, ils me connaissent depuis toujours comme vendeuse et comme commerçante (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 362).
[Avec le part. passé, depuis toujours peut être remplacé par de toujours] Elles étaient terriblement froides, et simples, et connues de toujours (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 222).
Comme toujours. [Suggère l'itér. d'un procès qui s'est produit immanquablement jusqu'au moment envisagé] Ce fut, comme toujours, Huret qui arriva en retard (Zola, Argent, 1891, p. 140).Mais aujourd'hui, comme hier, comme toujours, ce n'est qu'un rêve (Bernanos, M. Ouine, 1943, p. 1355).
Ainsi que toujours. Synon. rare de comme toujours.Il ne s'agit pas, ainsi que toujours, de traits sonores réguliers ou vers (Mallarmé, Coup dés, 1897, p. 455).
De toujours, loc. adj. [Introd. une idée de permanence] Nous voilà hors du temps, dans ces lieux et ces moments dramatiques où l'on construit le bûcher d'Hercule, où le vautour s'élance sur Prométhée, où Vénus sort de la vague marine. Nous sommes au pays de toujours (Barrès, Mystère, 1923, p. 111).D'où les connaissez-vous? lui demandai-je.Ce sont des amies de toujours (Céline, Voyage, 1932, p. 269).Malgré tout, on entendait de temps en temps fuser une de ces réflexions de toujours, une de ces réflexions que nous ferons encore dans dix mille ans (Duhamel, Maîtres, 1937, p. 19).
[En corrél. avec d'autres loc. adj.] Les yeux, les chers yeux, les grands yeux terribles de jadis, de toujours, d'au delà! (Milosz, Amour. init.1910, p. 56).
[Empl. comme attribut] Cela est de toujours, cela est de partout, puisque l'homme est faillible (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 494).
Rem. Pour nier l'idée de permanence, on fait précéder toujours de la nég. pas, plus rarement, p. arch., de point, voire de mie: Il est curieux de constater qu'il n'en fut pas toujours ainsi (Maeterl., Vie abeilles, 1901, p. 22). Notre indifférence au changement d'année n'a point toujours une cause aussi romanesque (Mauriac, Journal 1, 1934, p.7). Mais je suis plus forte que toi et tu ne m'auras mie toujours! (Claudel, J. d'Arc, 1939, 9, p. 1222). La conj. ni peut également nier l'idée de permanence exprimée par toujours: Et mon ami sait bien que le vert ne couronne La ramée toujours, mais ni toujours l'automne (Moréas, Sylves, 1896, p. 220). De même la nég. renforcée non pas: Tant de gestes pressés et hasardeux d'une vie toujours frénétique, mais non pas toujours sincère (Guéhenno, Journal « Révol. », 1937, p. 11). P. oppos. à parfois ou souvent: − Mais vous trouvez toujours? lui demandai-je.Souvent, pas toujours (Bosco, Mas Théot., 1945, p. 200).
5. [Toujours se combine]
[Avec d'autres adv. de temps (d'abord, autrefois, maintenant, longtemps, jamais)] Ces naïves croyances ont elles-mêmes leur source dans le culte des morts, qui autrefois, maintenant et toujours, conserve le souvenir des meilleurs, et purifie leurs vertus (Alain, Propos, 1921, p. 312).Il parlait beaucoup d'abondance... toujours, et tout le temps (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 419).
[Avec des adv. de manière (sans cesse, nécessairement)] Je compte toujours et sans cesse (ce qui est très fatigant parfois) (Gide, Journal, 1943, p. 190).C'est toujours et nécessairement quelque formule ou affirmation détachée (Valéry, Variété V, 1944, p. 242).
[Avec des mots ou des loc. exprimant la totalité dans un autre ordre que le temps (partout, surtout, de toutes parts)] Je t'ai, tu m'as... Mais où? Partout, toujours (Laforgue, Complaintes, 1885, p. 178).Je n'y puis rien, sinon me condamner pour n'avoir pas en tout et toujours été prophète (Breton, Manif. Surréal., 1erManif., Préf., 1929, p. 10).Parfois la mode, qui cherche toujours et de toutes parts de quoi nourrir son lendemain, rencontre quelques nouveautés (Valéry, Variété II, 1929, p. 50).
[Il peut être combiné avec lui-même] Nous serions très jeunes, très purs et très nobles, toujours, toujours! (Zola, Rêve, 1888, p. 50).
[Modifié par presque] J'ai toujours admiré avec une surprise nouvelle que les intentions secrètes et les idées que portent en eux deux adversaires [dans un procès] sont presque toujours réciproquement devinées (Balzac, Gobseck, 1830, p. 428).
[Coordonné à des expr. adversatives (malgré tout, quand même)] Des mots qui (...) renfermeraient aussi l'espérance obstinée, toujours et malgré tout, d'une réunion céleste sans fin (Loti, Rom. enf., 1890, p. 23).
B. − [En combinaison avec un verbe au prés., à l'imp., au part. prés., rarement au fut. ou au cond., peut marquer l'idée de persistance]
1. [Avec un verbe non transformatif, sans idée d'itér.] J'ai réfléchi, murmura-t-il. Tu es la meilleure et la plus sage... Mais je t'aime toujours, je t'aime comme j'ai aimé maman (Zola, Joie de vivre, 1884, p. 1040).Elle était la femme d'un architecte qui vivait toujours (Barrès, Cahiers, t. 13, 1920, p. 13).Il s'en fut au placard chercher le porto et les verres, puis revint à moi, souriant toujours:Nous arrosons ça. Tu verras, ça marchera bien (Saint-Exup., Terre hommes, 1939, p. 143).
2. [Avec effet itér., surtout si le verbe est transformatif] Voyons, et il sourit,me trompez-vous toujours avec un faux moi-même? (Huysmans, Là-bas, t. 2, 1891, p. 88).
Rem. Pour marquer la persistance d'un procès nég., toujours est suivi de la nég. et non pas précédé par elle comme dans l'effet de permanence: Il soupirait: « Charlotte n'est toujours pas bien (...) » (Bourget, Disciple, 1889, p. 171). Avec rien ou personne: Tirer sur qui? Puisqu'on ne voyait toujours personne, à l'horizon vide! (Zola, Débâcle, 1892, p. 245).
3. [P. ell. du verbe, avec un adj., un part. passé, un pron. ou un autre adv.] Un antique mobilier habitait seul les pièces toujours fermées (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Réveillon, 1882, p. 49).Très humble, il n'eût pas voulu de cet honneur. C'est Vincent de Paultoujours lui!qui le décide à l'accepter (Bremond, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 554):
2. Harriet était vraiment agréable à regarder: toujours jolie, toujours fraîche et vive, toujours bien coiffée, sans mèches folles, elle avait l'air d'une fleur blanche et rose. Elle s'habillait très simplement, mais elle était toujours nette. Maurois, Ariel, 1923, p. 75.
4. [Dans une loc. subst.] La réaction émotive (...) établit le sujet dans le « toujours vibrant ». En le faisant vulnérable, elle le rend attentif (Mounier, Traité caract., 1946, p. 230).L'émotif est un « toujours ouvert » (Mounier, Traité caract., 1946, p. 230).
5. Empl. autonymique. Comm' l'amour Rime avec toujours, Comm' plus tard Rime avec trop tard (...) Toi, Tu rimes avec moi (J. Dréjac, Ma petite rime, 1954ds P. Saka, La Chans. fr. à travers ses succès, Paris, Larousse, 1988, p. 197).
II. − [Dans des empl. dits pragmatiques]
A. − [Marque la prise en charge d'une conclusion jugée acquise en tout état de cause, ne serait-ce que par le fait qu'elle engage fort peu]
Rem. La conclusion en cause ,,ne soulève pas elle-même d'objection sérieuse; elle ne coûte rien, ou bien, si elle consiste en une action, cette action ne comporte pas de risque important ou encore est réversible, annulable`` (Modèles ling. t. 7, 2 1985, p. 117). Dites toujours. Passons toujours prendre le café au salon (A. Daudet, Tartarin Alpes, 1885, p. 225).− Faut pourtant que je l'achète, le petit café (...)Achetez-le toujours. Si ce n'est pas moi... ce sera une autre (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 215). Je viens de lire une offre d'emploi qui m'intéresserait bien, mais ça n'a pas l'air sérieux.Écris toujours! (Modèles ling. t. 8, 2 1986, p. 124).
En partic. (notamment avec l'auxil. pouvoir). [Marque l'idée que ce qui est envisagé n'aura, en tout état de cause, aucune sorte d'effet; signifie l'indifférence ou le refus] MmeRenard l'interrompit: « Cause toujours; rira bien qui rira l'dernier » (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Trou, 1886, p. 576).Tu peux toujours courir*.
B. − [Marque la prise en charge d'un argument, sans doute faible, mais considéré comme acquis et qui restera valable quoi qu'il arrive]
Rem. Dans ce sens, toujours ,,introduit dans un argument, indique pourquoi il faut prendre en considération cet argument, en mettant en œuvre le principe: « si faible que soit un argument, il reste un argument et il faut le suivre si on n'a pas d'argument plus fort en sens inverse »`` (Modèles ling. t. 7, 2 1985, p. 122). La valeur est proche de en tout cas, de toute façon, quoi qu'il en soit: Angélique donna son aumône.Voilà toujours un pain.Oh! du pain, reprit la mère (Zola, Rêve, 1888, p. 84). ,,On y sera toujours au chaud (dans un contexte comme: « Allons au bistro! », « Qu'est-ce que tu penses du bistro? »)`` (Modèles ling. t. 7, 2 1985, p. 105). Ça leur a toujours fait un quart d'heure de bon. Alors vous autres vous en profitez pour que ça vous fasse encore un quart d'heure de mauvais. C'est toujours ça de pris (Péguy, Myst. charité, 1910, p. 19).
C. − Toujours est-il que. [Sert à introduire un fait ou un jugement que l'on pose comme indéfiniment vérifié, en oppos. à d'autres faits ou jugements qui viennent d'être présentés]
[Sous forme d'hyp.] Je crois que le brave capitaine s'est un peu perdu; à moins qu'il n'ait d'abord essayé d'un des bras du Chari, bientôt reconnu impraticable... toujours est-il que, de nouveau, nous devons mettre cap au nord (Gide, Voy. Congo, 1927, p. 845).
[Sous forme d'interr.]
[dir.] De quelle nature, cette rencontre? Mystère. Toujours est-il que le jeune Œdipe entre à Thèbes en vainqueur et qu'il épouse la reine (Cocteau, Machine infern., 1934, p. 26):
3. L'avait-elle dit seulement pour brouiller Jupien avec moi, peut-être pour qu'on ne prît pas la fille de Jupien pour la remplacer? Toujours est-il que je compris l'impossibilité de savoir d'une manière directe et certaine si Françoise m'aimait ou me détestait. Proust, Guermantes 1, 1920, p. 67.
[indir.] Quelqu'un, hier, a ouvert la barrière de l'enclos de MmeFreger. Malveillance, incurie... on ne sait. Toujours est-il que les sept génissons qui paissaient dans l'enclos, sont sortis (Gide, Journal, 1916, p. 583).
[P. oppos. à une prop. prise en charge par l'interlocuteur et jugée sans conséquence sur ce que l'on affirme soi-même] On ne va pas sortir, regarde cette pluie!C'est comme tu voudras, toujours est-il que tu es bien sorti l'autre jour par une pluie battante (Modèles ling.t. 8, 21986, p. 123).
Rem. Dans l'usage dit « pragmatique », la nég. est toujours pas, comme dans le sens temp. de persistance: S'ils n'y sont pas, ils sont toujours pas loin (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 151). Faut toujours pas qu'il ay'e idée de v'nir à ç'monde (Martin du G., Gonfle, 1928, I, 6, p. 1194). Prosper: Et il faut voir l'effet que ces choses-là font en province, quand on les raconte. L'Huissier: Qui est-ce qui les raconte? Ce n'est toujours pas les députés (A. Capus, Les Favorites ds Dam.-Pich. t. 7 1940, p. 190, § 2974).
Prononc. et Orth.: [tuʒu:ʀ]. Ac. 1694, 1718: tousjours, 1740: toûjours, dep. 1762: toujours. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 tuzjurz marque la permanence « sans cesse » (Roland, éd. J. Bédier, 1822); ca 1165 a toz jorz mais « à jamais » (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 3928), rare, supplanté par l'expr. pour toujours 1668 (La Fontaine, Fables, VIII, 1); 2. 1666 toujours explétif « en tout cas, de toute façon » (Molière, Médecin malgré lui, III 1); 1681 toujours est-il que (Boss., Hist. III, 3 ds Littré); 3. 1667 indique la persistance à un moment donné « encore maintenant » (Racine, Andromaque, I, 1). Comp. du plur. de tout1* et de jour*; a éliminé l'a. m. fr. sempre de même sens, lat. semper, 881 (Eulalie 10 ds Henry Chrestomathie, p. 3), qui a très tôt évolué vers le sens « tout de suite » (cf. Gdf.), encore en 1466 ds Du Cange, et l'autre comp. tousdis « toujours » ca 1100 (Roland, 1254) qui survit encore en pic. (v. Cotgr. 1611) et wall. (v. Gdf.). Fréq. abs. littér.: 77 994. Fréq. rel. littér.: xixes. a) 108 119, b) 112 131; xxes.: a) 105 659, b) 115 819. Bbg. Cadiot (A.), Ducrot (O.) ... Sous un mot, une controverse: les empl. pragmatiques de toujours. Modèles Ling. 1985, t. 7, no2, pp. 105-124. − Franckel (J.-J.). Aspects et énonciation. In: Ling., énonciation: aspects et détermination ... Paris, 1983, pp. 139-140; Toujours. Colloque. 1980. 10-11 mai. Besançon, 1981, no8, pp. 135-184. − Nef (F.). Sém. de la réf. temp. en fr. mod. Bern, 1986, pp. 220-237. − Nguyen (T.). À propos des empl. pragmatiques de toujours. Modèles ling. 1986, t. 8, no2, pp. 123, 139; Toujours est-il. R. rom. 1986, t. 21, pp. 192-207; Toujours en position finale ... R. rom. 1988, t. 23, pp. 36-46. − Pott (H.). Der Ausdruck der Konzessivität im Frz. Bern, 1976, pp. 44-45. − Quem. DDL t. 19, 38. − Spillner (B.). Semantische Determination ... Poetica. An international journal of linguistic-literary studies. 1976, no5, pp. 23-34. − Spitzer (L.). Toujours. Z. fr. Spr. Lit. 1912, t. 36, pp. 721-722. − Togeby (K.). Gramm. fr. Vol. 4: les mots inv. Copenhague, 1984, p. 220. − Vet (C.). Temps, aspects et adv. Le temps en fr. contemporain ... Genève, 1980, p. 28, 114, 150, 158.