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TOUILLER, verbe trans.
A. − Fam. Agiter, remuer pour mélanger. Synon. brasser1, mélanger.Touiller son café; touiller les cartes; touiller la lessive, la peinture; touiller la salade. Pendant qu'il touillait le vin, la cassonade, le poivre et le pain dans le bol à punch, Angélo, qui contenait une furieuse envie de boire, avait la salive à la bouche (Giono, Hussard, 1951, p. 36).
P. métaph. Jany Holt touille ses rancœurs de bigote maladive avec la hargne idiote requise (La Croix, 19 mars 1972, p. 13, col. 5).
B. − TECHNOL. Touiller la fécule. La brasser pour la blanchir, la nettoyer. (Dict. xixeet xxes.). Touiller la soude. ,,Dissoudre la soude brute et décanter la liqueur quand elle est devenue claire`` (Chesn. t. 2 1858).
REM.
Touille, subst. fém.a) Technol. Pelle creuse avec laquelle on brassait les fécules. (Dict. xixeet xxes.). b) Ichtyol. Lamie, variété de squale qui remue l'eau. (Dict. xixeet xxes.).
Prononc.: [tuje], (il) touille [tuj]. Étymol. et Hist. 1176-81 soi tooillier « s'agiter » (Chrétien de Troyes, Chevalier Lyon, éd. M. Roques, 4529); ca 1200 trans. touellier « remuer » (Aliscans, éd. F. Guessard, 3650) − 1611, Cotgr.; répertorié comme ,,vieux mot`` par Trév. 1752-71 et Gdf.: ,,s'est conservé dans tous les patois avec le sens général de remuer, mélanger, salir, souiller``; ne subsiste que dans certains empl. 1. ca 1393 toullier art culin. (Ménagier de Paris, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, p. 256,264, 33); 2. 1842 technol. « agiter pour épurer » (Ac. Compl.). Terme dial. du Nord, cf. FEW t. 13, 2, pp. 392-393, remontant au lat. tudiculare « broyer, triturer », dér. de tudicula, -ae « machine à écraser les olives », de tundere « écraser, piler », d'abord « frapper, battre à coups répétés ».
DÉR. 1.
Touillage, subst. masc.,fam. Action de touiller. (Dict. xixeet xxes.). Technol. ,,En génie chimique: action de purifier la soude brute`` (Peyroux Techn. Métiers 1985). [tuja:ʒ]. 1reattest. 1793 (A. Loysel, Descr. de div. procéd. pour extraire la soude, p. 63); de touiller*, suff. -age*.
2.
Touilleur, -euse, adj. et subst.,fam. (Celui, celle) qui touille. [Dans un cont. métaph.] Celui qui venait de parler (...) touilleur en chef de soupes empoisonnées, versées toutes fumantes chaque lundi dans les cervelles droguées, en état de manque, des six cent mille lecteurs de son hebdomadaire si joliment nappé (J. Raspail, Le Camp des saints, Paris, R. Laffont, 1973, p. 93). P. anal., subst. masc. [Désigne un dragueur] Un touilleur, ces sortes de remorqueurs qui circulent en embobinant et en désembobinant sur leur roue à aubes comme sur un cabestan central inclus dans leur machine à vapeur une chaîne sans fin coulée au fond du lit de la Seine (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 314). [tujœ:ʀ], fém. [-ø:z]. 1reattest. 1906 (Claudel, Part. midi, I, p. 1010); de touiller*, suff. -eur2*; cf. déjà en 1573 touilleur « homme qui embrouille les choses » (Chesneau, Dictionariolum latinograecogallicum d'apr. FEW t. 13, 2, p. 394a), 1660 (Oudin Fr.-Esp.).
BBG.Dauzat Ling. fr. 1946, p. 295. − Meier (H.). Aufsätze und Entwürfe zur rom. Etymologie. Heidelberg, 1984, p. 91. − Thomas (A.) Nouv. Essais 1904, p. 272.