| * Dans l'article "TOUFFE1,, subst. fém." TOUFFE1, subst. fém. Assemblage naturel de plantes, de productions organiques (poils, cheveux), de fils ou de brins rapprochés par la base. Touffe de cheveux, de crins, de fleurs, de plumes, de rejets, de soies, de tiges. Des rochers entassés jusqu'au ciel formoient des deux côtés de grands escarpements stériles, au haut desquels croissoient à peine quelques sapins, comme des touffes d'herbe sur des tours et des murailles en ruines (Chateaubr., Martyrs, t. 2, 1810, p. 186).Une légère touffe de poils, plantée dans une verrue, poussait au bas de sa joue droite (Druon, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 53).♦ En touffes. Les lianes retombant en touffes énormes, les lierres cramponnés aux fenêtres et aux portes, les lichens qui révèlent partout la pierre, donnent à ce beau monument du moyen âge l'apparence d'un château de mousse et de lierre (Lamart., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 268). − BOT. Pied d'un végétal présentant un grand nombre de tiges et fortement ramifié à sa base. Nous avons cueilli des fleurs de souvenir, des aconits salutaires pour le cœur, dressées de-ci, de-là, sur leur hampe parmi des touffes de bruyères (Pesquidoux, Livre raison, 1928, p. 28).Le lin ne peut se moissonner à la machine. Il faut l'arracher à la main, touffe par touffe (Van der Meersch, Empreinte dieu, 1936, p. 28). ♦ P. anal. Partie d'un bois, d'un bosquet, particulièrement épaisse. [Le vieillard, au jeune homme:] − (...) Tu connais les cieux, n'est-ce pas? Tu as vu ces myriades d'anges aux blanches plumes, aux sistres d'or qui tous tendent d'un vol égal vers le trône, et tu as admiré souvent leurs ailes qui, sous la voix de Dieu, s'agitent comme les touffes harmonieuses des forêts sous la tempête (Balzac, Proscrits, 1831, p. 33).Après la touffe d'arbres des Bastides, sur le chemin que suit Gagou, c'est la lande, nue comme la main, et qui monte légèrement vers le haut récif de Lure (Giono, Colline, 1929, p. 90). − P. métaph. ou au fig. [Pour désigner un ensemble formé de choses semblables] Synon. de bouquet1.Les touffes de prières qui s'élevaient du chœur (...) se paraient, en signe de fête, d'astragales (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 74).Olivier ne bouge plus. La mitrailleuse pioche à côté de lui. Un peu de calme. Le vent emporte une touffe de cris et de coups de pétards (Giono, Gd troupeau, 1931, p. 247). REM. 1. Touffette, subst. fém.Petite touffe. Le lapereau effrayé détalait à toutes pattes sous son nez [de Rroû], lui montrant ses semelles usées et la touffette de sa queue blanche (Genevoix, Rroû, 1931, p. 87). 2. Touffer (se), verbe intrans. et pronom.Prendre la forme d'une touffe, se former en touffes. Pauvres feuilles d'acacia, je les avais vues si fines et si vertes flotter, huit jours auparavant, sous le ciel et se touffer en ondoyant parasol (Nerval, Nouv. et fantais., 1855, p. 140). Prononc. et Orth.: [tuf]. Homon. touffe2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1352 touffes de fueillaiges (Comptes de l'argenterie, éd. L. C. Douët d'Arcq, p. 146); 1564 « partie épaisse d'un bois, d'une forêt » (Thierry); 2. ca 1393 « assemblage naturel de plantes rapprochées par la base » (Ménagier, II, 44 ds T.-L.); 1539 « ensemble de cheveux » (Est.). D'une forme aléman. *topf « touffe de cheveux, toupet », de même racine que l'a. b. frq. *topp-, all. Zopf « tresse » (v. toupet). Fréq. abs. littér.: 880. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 951, b) 1 579; xxes.: a) 1 378, b) 1 255. Bbg. Guinet 1982, p. 179. − Simoni-Aurembou (M.-R.). De l'espace au temps... R. Ling. rom. 1982, t. 46, pp. 359-360. |