| TORÉER, verbe intrans. TAUROM. Affronter, combattre le taureau selon les règles de la tauromachie. Art de toréer. Qu'est-ce que ces histoires des manuels, qu'il faut toréer droit! Il faut toréer courbé, pour se rapprocher de la bête, pour lui communiquer de plus près sa volonté, qui se précipite hors de soi par les yeux, pour qu'elle voie de près votre masque terrible (...); il faut toréer de si près qu'on doive lutter, tellement on a soif d'un contact plus intime (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 559).− Empl. trans. Toréer un taureau. Pour parfaire ses attitudes et améliorer l'effet plastique de son jeu de cape ou de muleta, le torero, devant des amis, des conseillers... ou un miroir, torée un toro imaginaire (...). C'est parce qu'il excellait dans cet exercice, que ses amis poussèrent (...) « Curro Romero » à affronter des toros réels et non plus imaginaires (Cas.-DupuyTaurom.1981). ♦ P. iron. Il fut très médiocre. Le taureau toréa Alban comme il voulut (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 451). ♦ P. métaph. Il y a une autre nouvelle de Robert Crégut, dans laquelle on voit, dans les arènes de Bayonne, toréer le vide, une bête invisible, absente, créée par la tauromachie même, cernée par le matador, luttant pour la présence (Les Lettres fr., 21 févr. 1968, p. 12, col. 3). REM. Toreo, subst. masc.,taurom. Art, technique de celui, de celle qui torée. Synon. tauromachie.Les principes du toreo sont demeurés et demeureront sans doute inchangés car ils résultent des particularités immuables de la bête et des moyens fondamentaux que l'intelligence et le courage de l'homme mettent en œuvre pour la dominer avec aisance (Cas.-DupuyTaurom.1981). Prononc.: [tɔ
ʀee], (il) torée [-ʀe]. Étymol. et Hist. 1926 (Montherl., op. cit., p. 400). Empr. à l'esp.torear « combattre un taureau selon les règles de la corrida » (dep. 1554, Chacón d'apr. Al.), dér. de toro « taureau », du lat. taurus « id. » (v. taureau). Fréq. abs. littér.: 22. |