| TMÈSE, subst. fém. GRAMM. Disjonction des deux éléments d'un mot composé, en particulier en français, des éléments d'une locution conjonctive, par intercalation d'un ou plusieurs mots. Il convient de noter que la pratique de la tmèse trouve un adjuvant dans la commodité métrique. D'une part, on a vu que les groupes présentant une tmèse, tant pour les préverbes monosyllabiques (...) que pour les dissyllabiques (...), se trouvent fréquemment à l'initiale du vers, donnant l'impression de clichés commodes. D'autre part, on a remarqué qu'un bon nombre de tmèses ont pour effet de tourner une difficulté métrique (Marouzeau, L'Ordre des mots dans la phrase lat., t. 3, 1949, pp. 153-154).Rem. Dupré 1972 note que: ,,La tmèse n'est possible qu'à titre d'archaïsme, lorsqu'elle sépare deux éléments aujourd'hui soudés, mais jadis autonomes``. Voir ce procédé utilisé par Valéry pour quelque s.v. mortel ex. 5 et aussi lorsque (rem. gén.). Prononc. et Orth.: [tmε:z]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1564 tmesis (Rabelais, Cinquiesme Livre, éd. Marty-Laveaux, p. 117); 1704 tmêse (Trév.). Empr. au lat. gramm. tardiftmesis, transcr. du gr. τ
μ
η
̃
σ
ι
ς dér. de τ
ε
́
μ
ν
ω « couper ». Bbg. Morel (M.-A.). Pour une typologie des fig. de rhét. DRLAV. 1982, no26, p. 36. − Quem. DDL t. 28. |