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TIRAILLEMENT, subst. masc.
A. − Action de tirailler; résultat de cette action. Car nous reconnaissons que plus un cordon nerveux a de grosseur entre ceux de son espèce (...) et plus la sensation douloureuse causée par le tiraillement du cordon acquiert d'intensité (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 289).
P. métaph. Il y eut un moment,deux ou trois moments,où à voir les zigzags, les tiraillements en tous sens qu'on lui faisait subir [à la loi sur la presse], j'ai cru, en vérité, que je ne pourrais me décider à la voter (Sainte-Beuve, Prem. lundis, t. 3, 1868, p. 279).
B. − Sensation douloureuse due à des contractions à l'intérieur de certaines parties du corps. Ce pauvre homme prétend avoir dans la tête des animaux qui lui rongent la cervelle: c'est des élancements, des coups de scie, des tiraillements horribles dans l'intérieur de chaque nerf (Balzac, Aub. rouge, 1831, p. 310).Mais en même temps et sans laisser apercevoir ses tiraillements d'estomac, pour ne pas perdre une seconde de plus, de concert avec la duchesse il procédait aux présentations (Proust, Guermantes 2, 1921, p. 423).
C. − Au fig., gén. au plur.
1. Difficulté(s) due(s) à l'incertitude d'une situation. J'ai encore pour huit jours d'ouvrage avec la Muse du Département (...) Enfin, David Séchard, cette fin d'Illusions perdues, me semble de plus en plus difficile. Quels tiraillements! (Balzac, Lettres Étr., t. 2, 1843, p. 133).
2. Déchirement moral. Il se disputa lui-même à sa passion et voulut s'en arracher. Il passa par les angoisses, les tiraillements, les efforts suprêmes (...) qui finissent par briser l'énergie d'un caractère (Goncourt, Sœur Philom., 1861, p. 281).Elle semblait perplexe, en proie à des tiraillements de conscience (Aymé, Bœuf cland., 1939, p. 144).
3. Conflit résultant de volontés ou d'intérêts contradictoires. Mettez le même gouvernement en guerre avec la volonté, les intérêts de tous, et vous verrez aussitôt quel tapage, combien de tiraillements, de troubles, de confusion et surtout quel accroissement de crimes! (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 233).La publication de la revue cessa après quatre ou cinq numéros (...) la susceptibilité de Silbermann, son humeur changeante, avaient amené des tiraillements dans la rédaction (Lacretelle, Silbermann, Le Retour de Silbermann, 1946 [1929], p. 167).
Prononc. et Orth. : [tiʀ ɑjmɑ ̃], [-a-]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. a) 1625 « action de tirer à plusieurs reprises, en divers sens » (J.-P. Camus, Homélies festives, Lyon, P. Rigaud, p. 118); b) 1764 fig. (Rousseau, Lettres écrites de la Montagne, p. 704); 2. 1721 méd. (Trév., avec citat. d'aut.). Dér. de tirailler*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.: 112. Bbg. Baldinger (K.). Z. rom. Philol. 1982, t. 98, p. 213-216. − Gohin 1903, p. 348.