| TIN(-)TIN, TINTIN,(TIN TIN, TIN-TIN) onomat. et subst. masc. I. A. − Onomatopée 1. [Onomat. évoquant le bruit d'une cloche ou d'un grelot; dans ce cas, l'onomat. peut être répétée trois fois ou plus] Tin, tin, tin! C'est la sonnette qui appelle tous les matins les enfants près de leur mère (Goncourt, Journal, 1858, p. 530). − Empl. subst. masc. Tin-tin ou tintin. Le tintin d'une cloche, d'un grelot. J'écoute ces grandes sonneuses et pense à la clochette d'Andillac, dont le tin-tin est si joli! (E. de Guérin, Lettres, 1838, p. 238).Le brouhaha des voix, les détonations des carabines, le tintin des cloches, allaient s'affaiblissant (Huysmans, Sœurs Vatard, 1879, p. 92).V. hâter ex. 3. 2. [Onomat. évoquant le bruit de verres qui s'entrechoquent; souvent dans les chans. à boire] Trinquons, et toc, et tin, tin, tin! Jean, tu bois depuis le matin (Béranger, Chans., t. 2, 1829, p. 30). B. − Subst. masc., arg., p. anal. (avec le bruit métallique d'une pièce de monnaie). Argent, sous, espèces (sonnantes). J'entends souvent tintin pour argent: des tintins; un mec aux tintins (J. Demeure, au 8eGénie, 1918-1919 ds Esnault, Notes compl. Poilu, [1919], 1956). II. − Subst. masc., loc., arg., pop. Faire tintin. Être privé de quelque chose, ne rien obtenir. [Le Renard se hausse vers les raisins]. Mais, étant trop mignard, il tombe sur un bec L'obligeant d'faire tintin et de passer la pogne (Marcus, Quinze fables, 1947, p. 10).Pétardant d'avoir fait tintin [lors du baptême de la princesse], une viocque (...) radina (...) pour lui balanstiquer [jeter] un sort (Stollé, Contes, Belle au bois dormant, 1947, p. 1).P. ell., en interj. Tintin! Rien du tout. Synon. bernique! de la peau! ceinture!La voix [de l'inconnu qui téléphonait] semblait familière; seulement pour l'accoler à un visage, tintin! (Simonin, Cave se rebiffe, 1954, p. 25). − Arg. Faire tintin ballon. Être privé d'alcool. Des clopinettes en bois! J'vas pas faire tintin ballon (c'est-à-dire être privé de vin), j'vas pas m'taper (Fombeure, Soldat, 1935, p. 157). Prononc.: [tε
̃tε
̃]. Étymol. et Hist. Ca 1200 « bruit; cliquetis » (Adam de La Halle, Roi de Sicile ds Rutebeuf,
Œuvres, éd. A. Jubinal, t. 3, p. 137); 1680 « bruit des verres qui s'entrechoquent » (Rich.); 1935 faire tintin ballon « être privé de vin » (Fombeure, loc. cit.); 1938 tintin! « rien à faire » (ds Esn.). Redoublement onomat. de tint « bruit, tintement » (ca 1225 ds T.-L.), tiré de tinter1*. Fréq. abs. littér.: 41. |