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TIMBRE, subst. masc.
A. −
1. Dans une horloge, cloche immobile et sans battant frappée par un marteau (d'apr. Jossier 1881). Timbre d'un carillon, d'un jacquemart (Rob. 1985).
2. Cloche immobile et sans battant installée sur un pied, que l'on frappait avec un petit marteau pour appeler. Ali! cria-t-il, puis il frappa un coup sur le timbre de cuivre. Ali parut (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 676).Ma chambre est au-dessus de la tienne,dit-elle.Sur cette table, il y a un timbre de cuivre, tu n'auras qu'à frapper, si tu veux quelque chose (Benoit, Atlant., 1919, p 186).
3. Calotte métallique sur laquelle frappe un petit marteau ou un vibreur, faisant office de sonnerie ou de sonnette. Timbre d'une bicyclette, d'une machine à écrire, d'une pendule, d'un téléphone; timbre d'appartement; timbre électrique. On était au dessert, lorsqu'un coup de timbre fit tressaillir MmeCampardon (Zola, Pot-Bouille, 1882, p. 162).Par la rue de la Victoire, une voiture d'ambulance dont le timbre clair tintait sans arrêt, s'avança au trot de son petit cheval (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 553).
En partic. Appareil de ce type qui se pose sur les tables et les bureaux et que l'on met en mouvement en pressant un bouton. L'employé (...) du bureau frappa trois coups sur son timbre métallique (Céline, Voyage, 1932, p. 247).
Loc. fig., littér. Avoir le timbre brouillé, fêlé. Être un peu fou. L'Annoncier désespère définitivement de son auteur. Il lève les bras au ciel. On a le timbre un peu fêlé, c'est sûr! Et au moment de s'en aller, il dit: « Je m'en lave les mains. » (Claudel, Soulier, 1944, 1repart., 2ejournée, 8, p. 1020).
B. − MUSIQUE
1. ,,Tambour de forme arrondie`` (Wright Mus. 1941).
(Peau de) timbre. Membrane inférieure d'un tambour à deux peaux. La caisse roulante, en bois, est de forme cylindrique. Il est possible d'en modifier le timbre en agissant, grâce à des clés, sur une corde qui vibre contre la peau de timbre (D. Franck, Le Pt livre de l'orchestre et de ses instruments, Paris, éd. Mazarine, 1981, p. 177).(Corde de) timbre. Corde de boyau tendue en double contre la peau inférieure d'un tambour pour augmenter la résonance de celui-ci (d'apr. Rougnon 1935).
(Jeux de) timbres. Petit instrument composé de lames, coupes ou autres objets vibrants, mis en action par le frappement et produisant un son aigu et cristallin. À la Madeleine où j'assistais par hasard aux interminables funérailles d'un vieux banquier; on joua une marche guerrière avec accompagnement de violoncelles et de violons, de tubas et de timbres (Huysmans, En route, t. 1, 1895p. 20).Berlioz leur offrit [aux cloches] le « Dies irae » de sa Symphonie fantastique. Plus tard, les jeux de cloches, trop lourds, furent remplacés par des jeux de timbres et des cloches tubes (D. Franck, Le Pt livre de l'orchestre et de ses instruments, Paris, éd. Mazarine, 1981, p. 185).
2. Motif ou air connu sur lequel on ajoute un texte, pour créer une nouvelle chanson. Il trouvait des motifs d'un style franc, facile, naïf, que l'on a popularisés en en faisant des « timbres » (Pesquidoux, Livre raison, 1925, p. 127).Et voici que dans les voix qui grimpaient un peu fausses (...) Lamberdesc reconnut un timbre déjà connu (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 107).
C. − ACOUST. Qualité spécifique d'un son, indépendante de la hauteur, de la durée et de l'intensité, résultant essentiellement du concours des harmoniques qui accompagnent la note fondamentale jouée. Timbre d'un gong, d'une cloche. On avait vue (...) sur des clochers (...). Toutes les demi-heures, ou tous les quarts d'heure, les horloges sonnaient chacune avec un timbre distinct (Fromentin, Dominique, 1863, p. 62).Le seul timbre du violoncelle exerce chez bien des personnes une véritable domination viscérale (Valéry, Variété V, Cours de poét., 1944 [1938], p. 318).
[À propos de la voix] Timbre argentin, enfantin, métallique, voilé. Le timbre de sa voix dans le haut est céleste (Delécluze, Journal, 1824, p. 48).S'éloignant (...), elle lança d'une voix flûtée et moqueuse: « Un spécial à trente cennes! » Son timbre aigu porta jusqu'au fond du restaurant (Roy, Bonheur occas., 1945, p. 16).
Absol. Voix qui a du timbre. Voix dont la sonorité est pleine, riche. − « Ah... Eh... Ah... Oh... », fit-il debout devant la glace, pour essayer sa voix. Elle restait rauque, mais elle avait retrouvé du timbre, et il sentait son larynx momentanément dégagé (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 819).
PHONÉT. Qualité acoustique des voyelles résultant du renforcement et de l'audibilité de certaines harmoniques lors du passage de l'onde sonore à travers les différentes cavités du chenal phonatoire. Timbre oral, nasal, aigu, grave; timbre ouvert, fermé. Dans toutes les questions touchant l'acoustique, et, en particulier, le timbre des voyelles françaises d'après la prononciation parisienne, nul n'est plus averti que M. Robert de Souza (Bremond, Poés. pure, 1926, p. 11).
D. − P. anal. (de forme avec la cloche ou le tambour appelé timbre)
1. Vx. Bassin évasé et peu profond. (Dict. xixeet xxes.).
Timbre (d'office). Petit évier, ou meuble avec bassin, où on lave les verres et les couverts (d'apr. Lar. mén. 1926). Timbre en grès, en étain, en acier inoxydable (Rob. 1985).
Timbre (à glace). Glacière destinée à la conservation des aliments. Sur les timbres dont la glace frappait l'air, gisaient en bel alignement les soles (Hamp, Marée, 1908, p. 65).
2. ,,Partie arrondie du casque couvrant le haut de la tête, de la nuque au front`` (Leloir 1961).
3. HÉRALD. Casque et, p. ext., ornement surmontant l'écu et servant à désigner la qualité de la personne qui le porte. Le timbre, malgré un édit de François Ier(...) ne fut jamais réservé à la noblesse (ThiébaudBlason1982).
E. − Marque, cachet ou vignette correspondant au paiement d'une taxe ou constituant une garantie.
1. ADMIN., COMM. Marque, cachet qu'une administration, un établissement public, une entreprise privée ou un particulier appose sur un document pour en garantir l'origine. Apposer son timbre sur une facture; timbre humide (marqué à l'encre); timbre sec (marqué par la pression d'une estampe métallique, sans encre). J'ai trouvé sur ma table le manuscrit du Sexe faible très bien enveloppé et cacheté, avec le timbre du Ministère des Beaux-Arts (Flaub., Corresp., 1874, p. 157):
Il me tendit deux enveloppes cachetées. Je reconnus le timbre du Conseil de Surveillance, dont dépend à Orsenna la conduite des affaires de haute police − il faisait pressentir quelque grave affaire... Gracq, Syrtes, 1951, p. 142.
2. DR. FISCAL
a) Marque imprimée, cachet apposé sur un acte juridique, un document officiel et qui donne lieu à la perception d'un droit au profit de l'État; ce droit lui-même, l'impôt qu'il constitue. Faire mettre le timbre sur un acte; (droit de) timbre sur les effets de commerce, les contrats d'assurance, les passeports, les cartes grises; dispense, exemption du timbre; machine à timbre; visa pour timbre. Aussi bien, depuis ce matin, je ne fais que donner! Huissier par-ci, greffier par-là, guichetier, geôlier, timbre, quittance, levée d'écrou (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 440).Le prêt s'élevait en principe à la somme de dix mille francs. Nous prenions à notre charge les frais de timbre, assez peu considérables (Duhamel, Notaire Havre, 1933, p. 198).
Timbre de dimension. Timbre dont le coût varie suivant le format du papier utilisé. Le timbre de dimension est fixé à 72 F pour un papier registre (...), à 36 F pour un papier normal (Roland-Boyer1983, p. 321).
P. méton. Synon. de papier timbré (v. timbré B 1).Rédiger sur timbre (transcrire un acte sur papier timbré); extrait de naissance sur timbre. Un soir, un huissier laisse à mon adresse un de ces grimoires sur timbre que, par euphémisme, on nomme des exploits (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 213).On échangea des lettres recommandées, des sommations, du timbre (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 491).
b) Timbre fiscal ou timbre mobile ou, p. abrév., timbre. Vignette apposée sur les papiers destinés à la rédaction d'actes juridiques, attestant le paiement du droit de timbre. L'impôt s'acquitte au moyen de l'emploi de papier ou d'impressions timbrées vendus par l'administration (...), par apposition de timbres mobiles fiscaux, à l'aide de machines à timbre de types agréés par l'administration, au moyen du visa pour timbre donné par le receveur des impôts (Roland-Boyer1983, p. 321).
Timbre proportionnel. Timbre figurant sur les effets négociables de commerce et dont le montant varie suivant la valeur énoncée de l'acte. Les timbres proportionnels (...) sont collés et doivent être oblitérés par l'apposition de la date ou de la signature de celui qui donne quittance (Cida1973).
Timbre de quittance ou timbre-quittance ou, p. abrév., timbre. Vignette apposée sur un acte reconnaissant un paiement ou la remise de valeurs ou d'objets (une quittance, un reçu, une décharche). Tantôt il [l'État] frappe, non la marchandise elle-même, mais l'acquittement de son prix, comme il le fait par le timbre des quittances et des effets de commerce (Say, Écon. pol., 1832, p. 523).Un papillotement extraordinaire d'hommes en habits noirs qui se disputent des timbres de quittance (Artaud, Théâtre et son double, 1938, p. 55).
En compos. Timbre-amende. Vignette qui, collée sur la fiche constatant une infraction, atteste du paiement de l'amende forfaitaire pour contravention aux lois et règlements sur la circulation routière. Pour payer la contravention, il faut coller sur une carte perforée, un timbre-amende de 10 F, en vente dans les bureaux de tabac (L'Express, 14 sept. 1967ds Gilb. 1980).
3. POSTES ET TÉLÉCOMM.
a) Cachet apposé par le Service des Postes sur une lettre, un colis postal et qui indique le lieu, la date et l'heure de départ, et parfois d'arrivée. Synon. cachet.Grand, petit timbre; le timbre de la Poste faisant foi. Mais c'est une lettre pour MmeCommanville. Timbre illisible et écriture de femme inconnue (Flaub., Corresp., 1874, p. 156).Mais on a recueilli, dans la chambre de sa maîtresse, les morceaux d'une carte postale de son écriture, qui porte le timbre du Havre du 30 octobre, jour où le vol a été commis (Gide, Souv. Cour d'ass., 1913, p. 622).
b) Timbre-poste ou, p. abrév., timbre. Vignette imprimée vendue par l'administration des Postes, que l'on colle sur une lettre, un colis afin de les affranchir. Carnet, feuille de timbres; distributeur de timbres; acheter des timbres à la poste, au bureau de tabac; coller un timbre à deux francs sur une enveloppe; timbre oblitéré par la poste; collectionner les timbres-poste. Tu trouveras sous ce pli une lettre pour le Précurseur d'Anvers. Lis-la, puis cachette-la, mets-y un timbre poste, et envoie-la à Anvers (Hugo, Corresp., 1865, p. 486).Rien ne m'agace comme ces timbres collés la tête en bas (...). Ça n'est pas grand'chose, mais ça indique toujours qu'on n'a pas naturellement le sens de l'ordre (Martin du G., Taciturne, 1932, ii, 8, p. 1295).
4. TECHNOL. Marque (poinçon, plaque) que l'Administration appose, après épreuve, sur un appareil à vapeur pour indiquer la pression maximale qu'il peut supporter; chiffre qui exprime cette pression. Le timbre varie de 8 kg (petite chaudière) à 15 kg (grande chaudière cylindrique) et 20, 28 et 35 kg/cm2(Gruss1978).
F. − P. anal.
1. Vignette collée sur une carte d'adhérent (à un groupement, une association, un syndicat, un parti) et attestant le paiement d'une cotisation. (Dict. xxes.).
2. Timbre-prime, timbre-escompte, timbre-cadeau, timbre-réclame, etc. ou, p. abrév., timbre. Vignette correspondant au montant d'une marchandise achetée, qui est susceptible d'être collectionnée et échangée contre un cadeau, une prime ou un escompte proportionnel au montant total des achats. Voici les avantages dont je bénéficie au Club: 1) Pour chaque enregistrement acheté au Prix-Catalogue, je reçois un timbre « Prix-Cadeau » qui me permet de commander un enregistrement à 50 pour cent du Prix-Catalogue (Le Nouvel Observateur, 2 janv. 1982, p. 39, col. 2).
3. Vignette émise au profit d'une œuvre quelconque. Timbre antituberculeux. (Dict. xxes.).
4. MÉD. Timbre (tuberculinique) ou timbre-test. Pastille adhésive imbibée de tuberculine appliquée sur la peau, qui permet de mettre en évidence la sensibilité tuberculinique; test effectué par ce moyen. Le timbre est collé sur la peau et laissé 2 jours; on l'enlève et on attend encore 2 jours pour faire la lecture (Pt Lar. Méd.1976).
G. − Instrument qui sert à apposer la marque appelée timbre. Synon. cachet, tampon.Timbre de cuivre; timbre dateur, numéroteur. Il a joliment arrangé le cousin; quelle poigne! Il l'a marqué comme avec le gros timbre sec du syndic des drapiers (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 93).Mon ami Berton, typographe de son métier (...), envoyé dans une fabrique de timbres en caoutchouc, utilisa le propre cachet du commissaire de police, qu'on lui donnait à reproduire, pour se confectionner les plus authentiques des faux-papiers (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 295).
REM.
Timbre-, élém. de compos. entrant dans la constr. de qq. subst. masc.; le 2eélém. est un subst.a) [Élém. représentant le subst. timbre au sens de « vignette correspondant au paiement d'une taxe ou constituant une garantie »] V. timbre-amende (supra E 2 b), timbre-poste (supra E 3 b), timbre-quittance (supra E 2 b).b) P. ext. [Élém. représentant le subst. timbre au sens de « vignette adhésive »] V. timbre-cadeau (supra F 2), timbre-escompte (supra F 2), timbre-prime (supra F 2), timbre-réclame (supra F 2), timbre-test (supra F 4).
Prononc. et Orth.: [tε ̃:bʀ ̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1170 tinbre « tambour en usage au moyen-âge » (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 1998); 2. a) 1374 « cloche immobile frappée par un marteau » (Jean Goulain, Trad. du Ration. de G. Durant, B. N. 437, fo23d ds Gdf. Compl.); 1858 « calotte de métal qui frappée par un petit marteau ou un vibreur, joue le rôle de sonnette » (Chesn. t. 2); b) 1608 « cerveau » (Schelandre, Tyr et Sid., 1rejourn., IV, 10 ds Gdf. Compl.: Ma femme a le tymbre mal sain); 1668 avoir le timbre brouillé (Racine, Plaideurs, I, 1); 1672 avoir le timbre fêlé (Molière, Femmes savantes, II, 7); 3. 1680 « nom de la membrane inférieure d'un tambour à deux peaux, ainsi que des cordes tendues au contact de cette membrane » (Rich.); 4. 1762 « caractère particulier du son d'un instrument ou d'une voix » (J.-J. Rousseau, Émile, V ds Littré). B. 1. 1352 hérald. (Douet d'Arcq, Comptes de l'argenterie, p. 184 ds Gay t. 2); 2. 1530 « récipient évasé, peu profond, bassin, vasque » (J. Bouchet, Noble dame, fo92 vods Gdf.); 3. 1867 « salle dans un restaurant où l'on conserve la viande et les poissons sur les dalles maintenues fraîches par de la glace » (P. Chavette, Restaurateurs et restaurés ds Rigaud, Dict. arg. mod., p. 364); 1890 « sorte de glacière pour conserver les aliments » (Havard t. 4); 1904 timbre d'office (Nouv. Lar. ill.); 4. 1872 « partie du casque en usage au moyen-âge, qui s'appliquait sur la tête » (Littré). C. 1. a) 1680 « marque, cachet que doivent porter certains actes officiels et qui représente l'impôt dû au fisc » (Rich.); b) 1881 timbre à quittance (Jossier); 1890 timbre de quittance (Lar. 19eSuppl.); 1904 timbres fiscaux (Nouv. Lar. ill.); 1967 timbre-amende (Elle, 14 sept. ds Gilb. 1980); 2. a) 1798 « cachet que la poste apposait sur une lettre au bureau d'origine et au bureau d'arrivée pour indiquer le lieu, la date et l'heure » (Ac.); b) 1848 « vignette émise par l'administration des postes et servant à l'affranchissement des lettres, paquets » (Décret-loi du 24 août ds B. des lois); 1858 timbre-poste (Chesn. t. 2); 3. 1881 « marque, initiales, cachet particulier d'une personne, d'une maison de commerce, etc. », « instrument qui sert à apposer cette marque » (Jossier); 4. 1880 technol. (supra E 4); 5. 1958 timbre-test (Garnier-Del.). Altér. d'une forme *timbne « timbre », du gr. τ υ ́ μ π α ν ο ν « tambour, tambourin ». Fréq. abs. littér.: 1 057 (timbre-poste: 54). Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 652, b) 1 476; xxes.: a) 1 569, b) 2 203. Bbg. Dick (F.). Bezeichnungen für Saiten- und Schlaginstrumente in der altfr. Literatur. Giessen, 1932, pp. 135-139. − Duchác̆ek (O.). L'Homon. et la polysém. Vox rom. 1962, t. 21, p. 53. − Heur (J.-M. d'). La Mort de Balzac... Marche rom. 1979, t. 29, no1-2, p. 96. − Quem. DDL t. 10, 28, 31 (comp.).