| THÉOLOGAL, -ALE, -AUX, adj. et subst. I. − Adj., THÉOL. A. − Rare. Qui se rapporte à la théologie. Dans ce livre où le ciel se déploie, rien de théologal au milieu de tant de préceptes; pas un dogme, nulle exigence que la pureté du cœur (Flaub., Bouvard, t. 2, 1880, p. 113). − Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. V. abstinence ex. 21. B. − Qui a Dieu pour objet. Vertu théologale. La foi, l'espérance et la charité sont appelées vertus théologales parce qu'elles se rapportent immédiatement à Dieu (Péguy, Porche Myst., 1911, p. 174).V. espérance ex. 3. − P. plaisant. Voilà, se dit-il, un homme qui aura certainement employé mon argent à satisfaire les trois vertus théologales du troupier: le jeu, le vin et les femmes! (Balzac, Chabert, 1832, p. 70). II. − Subst., HIST., RELIG. CATH. A. − Subst. masc. Membre d'un chapitre cathédral ou collégial, chargé d'enseigner la théologie et de prêcher en certaines occasions. Les trois sermons que M. Habert, théologal de Notre-Dame et docteur jusque-là estimé, prononça en pleine chaire de la cathédrale (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 97). B. − Subst. fém. Charge, dignité de théologal. En 1665, il lui fut proposé de se rendre dans le diocèse d'Aleth pour remplir la théologale de Saint-Paul de Fenouillèdes (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 6, Append., Paris, Hachette, 1922 [1867], p. 293). REM. Théologalement, adv.Synon. rare de théologiquement.Elle n'avait d'autre beauté que celle-ci improprement nommée la beauté du diable, et qui consiste dans une grosse fraîcheur de jeunesse que, théologalement parlant, le diable ne saurait avoir (Balzac, Vieille fille, 1836, p. 311). Prononc. et Orth.: [teɔlɔgal], plur. masc. [-o]. Ac. 1694, 1718: theo-, dep. 1740: théo-. Étymol. et Hist. A. 1375 [impression 1486] vertu theologalle (Raoul de Presles, Cité de Dieu, IV ds Gdf. Compl.); ca 1389 vertuz theologales (Philippe de Mézières, Songe vieil pelerin, éd. G. W. Coopland, I, 7, p. 212). B. 1. a) 1498, mars prebendes theologales (Ordonnances rois 3erace, t. 21, éd. J. M. Pardessus, p. 178); 1680 empl. subst. fém. « prébende de théologal » (Rich.); b) 1566 par dérision vin theologal « le meilleur vin, capiteux » (Estienne, Apol. Hérod., ch. 22 [II, 34] ds Hug.); 2. 1671 subst. masc. « chanoine chargé d'enseigner la théologie [institué par l'ordonnance d'Orléans, janv. 1560, art. 8, Isambert, Rec. gén. des anc. lois fr., t. 14, 1829, p. 67] » (Pomey). Dér. de théologie*; suff. -al*. B 2 est rendu en lat. médiév. par theologus « prêtre chargé d'expliquer l'Écriture sainte » (1215, Concile de Latran, Innocent III ds Du Cange). Fréq. abs. littér.: 306. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 79, b) 63; xxes.: a) 1 858, b) 80. |