| THURIFÉRAIRE, subst. masc. A. − LITURG. CATH. Clerc qui est chargé de l'encensoir et de la navette au cours des cérémonies solennelles. Ensuite, parurent deux thuriféraires, qui allaient à reculons et balançaient à petits coups les encensoirs (Zola, Rêve, 1888, p. 119).V. acolyte ex. 2, navette2A 2 ex. de Zola. − P. anal. Celui qui porte l'encensoir dans un culte païen. Les thuriféraires (...), marchant à reculons, balançaient dans les airs leurs encensoirs, où fumaient les parfums de l'Yémen (Nerval, Voy. Orient, t. 3, 1851, p. 127). B. − P. anal., littér. Personne sans mesure dans la louange de quelqu'un ou de quelque chose. Synon. flatteur, flagorneur, laudateur, louangeur; anton. détracteur.Les thuriféraires d'un chef, du pouvoir. La publication d'un second livre assomma ses thuriféraires, fit le vide autour de lui (Bernanos, Imposture, 1927, p. 426).Les thuriféraires de Corneille s'acharneront à quereller Racine sur ses Romains et sur ses Turcs (Mauriac, Vie Racine, 1928, p. 85). REM. Thuriférariat, subst. masc.,rare. Attitude, fonction de thuriféraire (supra B). De jeunes intrigants (...) qui encensaient comédiens, poètes, peintres, persuadés qu'on fait son chemin par le thuriférariat (Champfl., Avent. MlleMariette, 1853, p. 57). Prononc. et Orth.: [tyʀifeʀ
ε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1690 « clerc qui, dans les cérémonies de l'Église, a la fonction de porter l'encensoir et la navette » (Fur.); 2. 1801 « flatteur, flagorneur » (Mercier Néol.). Empr. au lat. médiév.t(h)uriferarius (xiies. ds Du Cange, 1296 ds Latham) dér. du lat. t(h)urifer « qui offre l'encens aux faux dieux », comp. de t(h)us « encens » et fero « porter ». Fréq. abs. littér.: 25. |