| TESTON, subst. masc. NUMISM. Monnaie d'argent frappée à l'effigie d'un monarque, d'abord en Italie, puis en France sous le règne de Louis XII, et qui valait à l'origine environ dix sols. Il faut attendre la fin du XVesiècle pour voir resurgir le portrait monétaire, en Italie, sous la forme des pièces que l'on appelle pour cette raison des « testons », et qui vont être imitées dans tout l'Occident (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 361).− P. ext., vieilli. Toute pièce d'argent; argent en général. Synon. sou (fam.), rond2(pop.).N'avoir pas un teston. Gorenflot (Il jette en l'air une pièce de monnaie). Chicot: Ah! de l'argent... Gorenflot: Rends moi mon teston. Chicot: Tiens! la drôle de monnaie! (Dumas père, Dame Monsoreau, 1846, III, 7, p. 214).Elle s'arrêta devant l'aveugle (...) cherchant dans sa pochette une pièce de monnaie blanche pour la donner au mendiant. Mais elle ne trouva pas sa bourse, et, se retournant vers Sigognac, le pria de lui prêter un teston ou deux (Gautier, Fracasse, 1863, p. 364). Prononc. et Orth.: [tεstɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) 1499-1500 désigne une monnaie du duché de Lorraine (Compte de René II ds Mém. de la Sté d'Archéol. lorr., 3esérie, t. 3, 1875, p. 20); b) 1514 désigne une monnaie frappée sous le règne de Louis XII (mandement du roi Louis XII sur les monnaies, 14 mai ds Ordonn. des rois de France, t. 21, p. 535). Empr. à l'ital.testone, n. d'une anc. monnaie att. dep. la 2emoit. du xiiies. (Jacopone da Todi ds Tomm.-Bell.), propr. « grosse tête », ainsi nommée en raison de l'effigie gravée sur cette monnaie, dér. de testa (tête*). Bbg. Hope 1971, p. 225. − Vidos (B. E.). Archivum Romanicum. 1930, t. 14, p. 134. |