| * Dans l'article "TERRINE,, subst. fém." TERRINE, subst. fém. A. − 1. Récipient de terre cuite, de faïence, rond, à fond plat, qui s'évase vers le haut et qui sert à divers usages. Terrine vernie, vernissée, émaillée. Un mobile (...) tenait une terrine de faïence grossière dans laquelle trempaient des linges ensanglantés. Un médecin militaire (...) était penché sur le blessé (Feuillet, Veuve, 1884, p. 29).On vit la vaisselle, depuis l'écuelle, les pots et les casseroles de tout acabit jusqu'aux vastes terrines avec ou sans bec, le tout de terre grise de Samadet, dans les Landes, rugueuse au dehors, vernie au dedans (Pesquidoux, Livre raison, 1928, p. 159). ♦ P. méton. Contenu de ce récipient. Elle se revit elle-même, comme autrefois, écrémant avec son doigt les terrines de lait dans la laiterie (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 59). − En partic. Récipient de terre cuite, de porcelaine, et, p. ext., de métal, assez profond, à côtés droits, muni d'un couvercle dans lequel on fait cuire et on conserve des pâtés. Pâté en terrine. Tout près d'elle, sous sa main, étaient le veau piqué, le pâté de foie, le pâté de lièvre, dans des terrines jaunes (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 656). ♦ P. méton. Contenu de ce récipient, pâté cuit dans une terrine. Terrine de gibier, de volaille, de grives, de lièvre, de poisson; terrine du chef. Marceline dut descendre en ville chercher une conserve, un pâté de n'importe quoi. Elle revint bientôt avec une petite terrine que je dévorai presque entière (Gide, Immor., 1902, p. 385).L'aimable pâtissière du cours Napoléon (...) qui confectionne de si succulentes terrines de merles (Lorrain, Heures Corse, 1905, p. 22). − Vieilli. Récipient, souvent luxueusement décoré, de forme ovale, muni d'un couvercle et présenté sur un plateau, dans lequel on servait ragoûts et légumes. Une grande terrine d'argent avec anses à cygnes, exécutée par Seethaler d'Augsbourg, sur la demande de la cour de Bavière (1808 (..)) (Grandjean, Orfèvr. XIXes., 1962, p. 78). 2. HORTIC. ,,Récipient de culture, à fond percé, large et peu profond, utilisé pour le semis ou le repiquage de plantes délicates de faible encombrement`` (Lar. agric. 1981). B. − Arg., pop. Tête, face, crâne. Synon. arg., pop. cafetière, tronche.Les malins donnent des conseils et raisonnent sur la valeur des coups. Allons tape lui sur la terrine, mouche lui le quinquet (Gautier, Français peints par eux-mêmes, Le Maître de chausson, t. 5, 1842, p. 263).Salut Max, m'a dit Larpin [le policier] (...) on ne te dérange pas trop? Derrière lui, Maffieux, son équipier, se fendait doucement la terrine (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 32). Rem. V. aussi terre rem. 6. Prononc. et Orth.: [tε
ʀin], [te-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1412 therine « récipient de terre » (17 mai, Exécut. testam. des époux Hediart Aubry, A. Tournai ds Gdf. Compl.); p. ext. 1684 « ce qui a été cuisiné dans une terrine et qu'on sert froid » (Sév., Lettre, 18 sept., éd. R. Duchêne, t. 3, p. 138). Subst. au fém. de l'anc. adj. terrin « de terre » d'un lat. pop. *terrinus, pour le class. terrenus « formé de terre, de terre », v. terrain d'où l'a. fr. terrin adj. « souterrain » fin xiies. Orson de Beauvais, 1206 ds T.-L., « terrestre » xiiies., v. T.-L., att. comme subst. en m. fr. au sens de « pot de terre » 1363 (Compt. de Valenciennes, no20, p. 18 ds Gdf.) − 1555 ibid. dans des textes fr.-flamands. Fréq. abs. littér.: 118. DÉR. Terrinée, subst. fém.Contenu d'une terrine; en partic., région. (Normandie), riz au lait sucré et parfumé à la cannelle, cuit dans une terrine, au four. La cuisson de la terrinée dure 5 heures au moins; on la faisait jadis cuire dans le four du boulanger. Elle se caractérise par une épaisse croûte dorée et savoureuse (CourtineGastr.1984, p. 972).− [tε
ʀine], [te-]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1reattest. 1582 « contenu d'une terrine » (R. et A. d'Aigneaux, Bucol., fo16 rods Gdf. Compl.); de terrine, suff. -ée*. BBG. − Chautard Vie étrange Argot 1931, p. 148 (s.v. terrinée). − Quem. DDL t. 19, 38. |