| TERRASSIER, subst. masc. Ouvrier employé aux travaux de terrassement. Équipe de terrassiers; pelle de terrassier; avoir des mains de terrassier. C'est notre bataillon qui releva le bastion du côté d'Albertsweiler. Chacun travaillait de son état: les maçons aux murs, les terrassiers aux glacis (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 6).Le terrassier est beau lorsqu'il saisit sa pelle; son regard sur le fossé et sur le tas de terre est digne de César (Alain, Propos, 1923, p. 516).− P. métaph. Courtes vacances du Rhône, du nerveux, du passionné, du dévaleur, du remueur d'alluvions et de roches, du fouisseur et du terrassier (Arnoux, Rhône, 1944, p. 90).V. fouilleur I A ex. de Pesquidoux.Empl. adj. Au bas du banc rocheux où s'opère l'acte d'amour de ses parents immédiats, il [un galet] a son siège au sol formé du grain des mêmes, où le flot terrassier le recherche et le perd (Ponge, Parti pris, 1942, p. 82). Prononc. et Orth.: [tε
ʀasje], [te-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1580 tarracier « ouvrier de terre (ici pour signifier: ignorant) » (B. Palissy, Discours admirables des eaux et fontaines ds Traité de l'or potable, p. 142) − 1611 (Cotgr.), terrassier « id. » 1611 (Cotgr.) − 1660 (Oudin Fr.-Esp.); 1690 terrassier « celui qui travaille la terre » (Fur.). Dér. de terrasser*; suff. -ier*; cf. terraceur « ouvrier qui terrasse » (1367 ds Delb. Rec. d'apr. DG) puis terrasseur « celui qui travaille à hourder des planchers et des cloisons » dep. 1752 Trév., encore ds Quillet 1965 et au fig. « celui qui jette à terre » 1957 (Philos., Relig., p. 54-06). Fréq. abs. littér.: 99. |