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TEINTURE, subst. fém.
A. −
1. Action de teindre (un textile ou un matériau), opération ayant pour but de fixer, par pénétration, un colorant, dans la matière traitée; résultat de cette action. Teinture des étoffes, de la laine, de la soie, du cuir, de la fourrure, de tissus synthétiques, du papier; teinture à la cuve; art de la teinture; bonne, mauvaise teinture; procédés de teinture, teinture par imprégnation mécanique ou chimique, par oxydation. Les techniciens et commerçants experts en teinturerie, ont créé un panonceau professionnel qui garantit leur compétence et les désigne à votre choix pour tous vos travaux de nettoyage, teinture et apprêt (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p. 5, col. 1-2-3).La teinture des bois a été pratiquée très anciennement. Dès le XVIesiècle, à l'imitation des Italiens du Quattrocento, nos artisans ont imité des bois coûteux par des teintures: le poirier noirci remplace l'ébène (Viaux, Meubles Fr., 1962, p. 4).
2. COIFF. Teinture des cheveux. Action de teindre les cheveux. (Dict. xxes.).
B. − P. méton.
1. Substance colorante et soluble, solubilisée ou dispersée, composée de matières végétales ou chimiques, servant à cette opération. Plonger une étoffe dans la teinture. C'est sur les rivages des mers que l'homme trouva la riche teinture de la pourpre (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 197).Le souffle fétide de l'usine, ce relent de laine, de suint et de teinture chimique que soufflent les regards des égouts, les écœurait (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 453).
Vx. Bois de teinture. Bois fournissant une substance colorante rouge. On a envoyé autrefois des charpentiers couper à grands frais le bois de teinture de la baie de Campêche, et le préparer pour le commerce (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 84).
2. COIFF. Substance colorante servant à teindre les cheveux (synon. coloration) et la barbe. La teinture luisante des moustaches et des favoris faisait ressortir les ravages de la chair violette [de ce sexagénaire] (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 54).Les teintures pour cheveux provoquent parfois des érythèmes (Quillet Méd.1965, p. 299).
C. − P. anal.
1. PHARM. Solution médicamenteuse obtenue par action prolongée de l'alcool sur des substances végétales ou animales le plus souvent desséchées. Teinture d'aconit, d'arnica, de belladone, d'hamamélis, de noix vomique, de tournesol; teinture simple (obtenue à partir d'une seule substance médicamenteuse); teinture composée (obtenue à partir de plusieurs substances médicamenteuses). On frottera aussi la cuisse avec la teinture de cantharide, jusqu'à siccité (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 416).Breuvages calmants à base de teinture d'opium ou de laudanum (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 59).
Teinture d'iode.*.
HOMÉOP. Teinture-mère. Teinture très concentrée utilisée pour la préparation des dilutions. 1 goutte de teinture-mère du médicament à préparer et 99 gouttes de solvant (alcool ou eau) sont mélangées (A.-E.-M. Valette,Homéop. infantile prat.,1978,p. 24).
2. P. anal. ,,Dissolution alcoolique d'un parfum artificiel`` (Duval 1959).
D. − Au fig.
1. Vieilli. Marque, empreinte laissée par un mode de vie. Il a été nourri parmi des gens de mauvaise vie, il lui en est resté une teinture, quelque teinture de libertinage (Ac.1835, 1878).
2. Connaissance superficielle de quelque chose. Synon. vernis.Avoir une teinture d'histoire, de philosophie. M. Brunetière est fort savant; il a mieux qu'une teinture de toutes choses. Sur le XVIIeet le XVIIIesiècle, son érudition est imperturbable (Lemaitre, Contemp., 1885, p. 218).J'étais ce que l'on appelle un imaginatif; j'avais quelque teinture de lettres; je maniais le vers aisément (Milosz, Amour. init., 1910, p. 40).
E. − Vx. Synon. de teinturerie (v. ce mot A).Belle vue du Tarn et du faubourg (usines, teintures) (Michelet, Journal, 1935, p. 120).Le grand chimiste Claude Berthollet (1748-1822) surtout, directeur des teintures des Gobelins (P. Rousseau, Hist. techn. et invent., 1967, p. 204).
REM.
Teinturer, verbe trans.,rare. a) Synon. pop. de teindre.On li teinture ses cheveux vec le henné arabe (Musette, Cagayous chauffeur, 1909, p. 65).b) Synon. fam. et péj. de peindre.La peinture ne se conçoit (...) que pour de très petites chapelles, mais teinturer de bigarrures variées les murs d'une cathédrale, pourquoi? (Huysmans, Cathédr., 1898, p. 405).
Prononc. et Orth.: [tε ̃ty:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Une graph. archaïsante teincture ds Cendrars, Lotiss. ciel, 1949, p. 65, att. de cette graphie ds Littré au xvies. Étymol. et Hist. 1. a) 1174-1200 tainture « matière colorante » (Renart, éd. M. Roques, 2295); b) 1490 id. spéc. « préparation destinée à donner aux cheveux, à la barbe une nuance artificielle » ([Guillaume Yvoires, trad. de] Lanfranc, [La Chirurgie], fo38 ds Littré); 2. 1260 « action de teindre » par tainture ne par painture (Étienne Boileau, Métiers, éd. R. de Lespinasse et Fr. Bonnardot, titre XXX, XI, p. 62); 3. 1erquart xiiies. « couleur laissée par un liquide sur un corps quelconque » ici fig. (Reclus de Molliens, Miserere, 87, 10); déb. xives. au propre tains de sanguine tainture (Ovide moralisé, éd. C. de Boer, IV, 1190, t. 2, p. 37); 4. 1516 pharm. (Les Remonstrances... de Nature à l'Alchymiste errant, 1029 ds Rose, éd. Méon, t. 4, p. 166); 5. a) 1588 « impression, trace qu'une personne ou une chose conserve de quelque chose » (Montaigne, Essais, III, 13, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 1091); en partic. b) 1640 prendre la teinture de quelque science (Oudin Curiositez); 6. 1632 « apparence légère, caractère peu marqué de quelque chose » (La Fontaine, Contes et nouvelles, Préface ds Œuvres, éd. H. Régnier, t. 4, p. 14). Du lat. d'époque impériale tinctura « teinture » formé sur le supin tinctum de tingere, v. teindre. Fréq. abs. littér.: 147. Bbg. Sculpt. 1978, p. 657.