| * Dans l'article "TARTAN1,, subst. masc." TARTAN1, subst. masc. INDUSTR. TEXT. ET VESTIM. A. − [En Écosse] 1. Étoffe de laine à grands carreaux de diverses couleurs que les Écossais utilisent pour la confection de certains vêtements. Le plaid bariolé de tartan et la toque dissimulent la jupe et le béguin à coque (Gautier, Albertus, 1833, p. 130).D'immenses étoffes de soie bariolée d'incarnat, de vert et de jaune, à la façon du tartan écossais (Gobineau, Nouv. asiat., 1876, p. 94). − En partic. Étoffe dont le dessin caractérise un clan écossais particulier. Je vous reverrai souvent dans cette petite robe de mousseline de laine aux couleurs d'un tartan de je ne sais quel clan d'Écosse (Balzac, Pts bourg., 1850, p. 72). 2. P. méton. Vêtement écossais coupé dans du tartan, généralement un châle, un kilt ou un grand manteau. Mervyn, ce fils de la blonde Angleterre, vient de prendre chez son professeur une leçon d'escrime, et, enveloppé dans son tartan écossais, il retourne chez ses parents (Lautréam., Chants Maldoror, 1869, p. 327). B. − P. anal. 1. Étoffe de laine ou d'une autre matière dont le dessin imite le tartan écossais. Un vêtement en/de tartan. Une vieille femme enveloppée d'étoffe dite tartan, et qui ressemblait à une portière endimanchée (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 345).Elle portait une misérable robe en lambeaux, dont la jupe déchiquetée et trop courte, montrait ses pieds chaussés de vieux souliers d'homme; un châle de tartan était noué autour de son corps, et ses bras sortaient de ce châle, demi-nus, violets de froid (Zola, M. Férat, 1868, p. 210). − En appos. Flanelle tartan. Flanelle à dessin écossais utilisée pour doubler certains vêtements. La flanelle tartan à grands carreaux de couleurs sert surtout de doublure (Doresse, Tissus fém., 1949, p. 106).Absol. Un nombre considérable de manteaux gabardine pure laine, beige, richement doublés (...) tartan (Le Figaro, 1er-2 déc. 1951, p. 5, col. 1). 2. Vêtement et, plus spécialement, châle ou plaid fait d'un tissu généralement semblable au tartan écossais. Elle roula son mari dans un grand tartan et l'emporta sous son bras comme une vieille momie entourée de bandelettes (A. Daudet, Pt Chose, 1868, p. 213).Il est entendu que ta famille a le droit de se servir du tartan rouge à carreaux blancs, mais que personne ne doit toucher au tartan vert à carreaux bleus et jaunes. - Le tartan vert, je le mets sur les jambes de la petite quand elle est malade (Colette, Mais. Cl., 1922, p. 159). − En appos. Châle tartan. Elle jeta sur ses épaules un châle tartan à carreaux gris et blancs (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 110).De durs bras de laboureurs (...) m'enlevaient et me déposaient au fond de la voiture (...) bien roulée dans le châle tartan rouge (Colette, Mais. Cl., 1922, p. 71). Prononc. et Orth.: [taʀtɑ
̃]. Homon. et homogr. tartan3. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. a) 1792 « étoffe de laine à larges carreaux de différentes couleurs utilisée dans le costume écossais » (P.-N. Chantreau, Voyage dans les trois royaumes d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande, v. philibeg étymol.); b) 1843 « étoffe de même genre, en France » (Sue, Myst. Paris, t. 7, p. 14); 2. par identification du tartan au plaid* séparé du kilt et porté comme une écharpe sur l'épaule a) 1819 (Boiste: Tartan [...] vêtement des Écossais); b) 1842 en France « sorte de châle fait d'un tissu de même genre que le tartan écossais » (Reybaud, J. Paturot, p. 77). Empr. à l'angl.tartan, terme d'orig. obsc. att. dep. le déb. xvies. et désignant un tissu écossais dont le dessin des couleurs est caractéristique de chaque clan et qui est notamment utilisé pour constituer le plaid et le kilt et, p. méton., désigne le dessin du tissu ou celui qui en est revêtu (v. NED). Rien ne confirme l'hyp. d'une orig. dans le fr. tiretaine*, à partir de la forme tertaine att. en 1487 ds Gdf. Compl., ni dans l'a. fr. tartaire, tartaine (FEW t. 19, p. 186a) qui désigne une riche étoffe de soie. Fréq. abs. littér.:33. DÉR. Tartanelle, subst. fém.Étoffe de laine à carreaux de couleur, analogue au tartan. Denise vit une tartanelle à quarante-cinq centimes, des bandes de vison d'Amérique à un franc, et des mitaines à cinq sous (Zola, Bonh. dames, 1883, p. 391).− [taʀtanεl]. − 1reattest. 1875 (Lar. 19e); de tartan1, suff. -elle*. BBG. − Barb. Infl. 1923, p. 5. − Bonn. 1920, p. 152. |