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TARDER, verbe
A. − Empl. intrans.
1. [Le suj. désigne une pers. ou une chose] Mettre du temps à arriver, à se produire. Si bien qu'un jour elle attendait un autre et que cet autre atrocement tardait (Verlaine, Œuvres compl., t. 1, Jadis, 1884, p. 383).Il leur avait justement demandé des ordres (...). La réponse tardait, il l'attendait par le courrier de l'après-midi (Zola, Germinal, 1885, p. 1429).
Ça n'a pas tardé. Cela s'est produit aussitôt, très tôt. (Dict. xxes.).
2. [Le suj. désigne une pers.]
a) Différer de faire quelque chose, mettre du temps à faire quelque chose. Sussex: Et quand le bourreau tarde, nous connaissons tel roi qui porte à sa ceinture une dague qui remplit merveilleusement l'office de la hache (Dumas père, C. Howard, 1834, IV, 7etabl., 1, p. 292).Maman écrira demain à M. Després, car nous sommes fort à sec. Mais j'ai peur qu'il ne tarde dans l'envoi des monacos, si toutefois il en a à nous envoyer (Flaub., Corresp., 1871, p. 257).
Sans (plus) tarder, loc. adv. Aussitôt, sur le champ. Partons sans tarder, partons à l'instant même (Dumas père, Noce et enterrement, 1826, 1ertabl., 7, p. 88).Il faut (...) que je mette sans plus tarder l'étude en train (Du Bos, Journal, 1926, p. 107).
b) S'attarder, perdre du temps. Et vraiment, si vous me permettez ces réflexions, je crois qu'à l'âge où je suis, il est convenable de se mettre à marcher sans lisières. Tarder plus longtemps serait s'exposer à ne savoir mettre un pied devant l'autre de sa vie (M. de Guérin, Corresp., 1835, p. 225).Nous ne pouvons pas laisser assassiner Thérèse Chourle. Nous n'avons que trop tardé, atermoyé, réfléchi, prié. Il faut filer tout de suite (Arnoux, Crimes innoc., 1952, p. 289).
B. − Empl. trans. indir. Tarder à
1. Qqc. tarde à qqn.Être attendu avec impatience, sembler long à arriver, à se produire. Le temps, l'heure (vx) me tarde de partir. (Dict. xixeetxxes.).
2. Qqn, qqc. tarde à (ou de, vx) + inf.Mettre du temps à, s'y prendre tard. Tarder à se décider. Voilà le vieux duc de Lenoncourt mort, dit le baron (...) le premier gentilhomme de la chambre du roi n'a pas tardé de rejoindre son maître. J'irai bientôt aussi (Balzac, Béatrix, 1839, p. 47).Et, comme rien n'est plus aisément triste qu'un homme qui regarde rire les autres, la mélancolie, à laquelle il était sujet, ne tarda pas à s'emparer de lui (Musset, Mimi Pinson, 1845, p. 234).Dans les cafés quand un garçon tarde à prendre la commande, Charles Schweitzer s'empourpre de colère patriotique (Sartre, Mots, 1964, p. 26).
3. Il tarde à qqn de + inf., que + subj.Quelqu'un est impatient de faire quelque chose, de voir arriver quelque chose. Il tardait aux colons, en effet, d'échanger, pour cette vaste et saine retraite (...) leur insuffisant abri des Cheminées (Verne, Île myst., 1874, p. 171).Il me tarde que ce cahier soit achevé; je n'y écris rien qui vaille; mais je ne le quitterai qu'achevé... (Gide, Journal, 1915, p. 523).
Prononc. et Orth.: [taʀde], (il) tarde [taʀd]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. A. 1. 1119 intrans. « (d'une chose) être lent à se produire » (Philippe de Thaon, Comput, 2443 ds T.-L.: Li setmes [embolismes], quant qu'il tarst...); 2. ca 1170 id. « (d'une personne) être lent à se décider, à agir; hésiter » (Chrétien de Troyes, Erec, éd. Roques, 473: La pucelle ne tarda plus, Par la main l'an mainne leissus); 1176 réfl. soi tarder a + inf. subst. (Id., Cligès, éd. A. Micha, 1557: La reïne au dire se tarde); 1176-81 tarder a id. (Id., Chevalier au lion, éd. M. Roques, 2897: Al reconoistre molt tarda); id. soi tarder de + inf. (Id., op. cit., 4504); 1549 ne tarder à + inf. (Cl. Marot, Complainte d'un pastoureau chrestien, 264 ds Œuvres lyriques, éd. C. A. Mayer, pp. 56-57); 3. 1176-81 « se faire attendre, mettre longtemps à venir » (Chrétien de Troyes, Chevalier au lion, 4970: Li palefroiz ne tarda mie, En li amainne et ele monte). B. 1. a) Ca 1165 unipersonnel, + datif désignant une pers. « attendre avec impatience » (Benoît de Ste-Maure, Troie, 20369 ds T.t.: Mout lor tarde, mout lor demore); ca 1170 id. suivi de que + subj. (Id., Erec, 5982: molt me tarde que je l'oie); 1552 il me tarde que je ne + ind. (Rabelais, Quart livre, 48, éd. R. Marichal, p. 201, 90); 1664 il nous tardoit de + inf. (Perrot d'Ablancourt, Lucain d'apr. Rich. 1680); b) ca 1170 signant une pers. « être attendu avec impatience par (quelqu'un) » (Chrétien de Troyes, Erec, 707: Erec tarda molt la bataille); 1268 li tarde l'eure que + subj. (Claris et Laris, 7416 ds T.-L.); 1549 (Est.: il n'y avoit chose qui luy tardast tant que de...); 2. ca 1165 unipersonnel « se prolonger, durer, traîner » il tart (Benoît de Ste-Maure, Troie, 17707 ds T.-L.); ca 1170 ne tarda que + ind. (Chrétien de Troyes, Erec, 1865). II. Ca 1145 trans. « reporter à plus tard, différer » (Wace, Conception N.-D., 362 ds T.-L.). Du lat. tardare trans. « retarder, ralentir, arrêter », intrans. « tarder, être en retard ». D'un fréquentatif lat. vulg. *tardicare, est issu l'a. fr. targier ca 1100 intrans. « s'attarder » (Roland, 338), réfl. ne soi targier de + inf. « ne pas être en reste; avoir du cœur pour » (ibid., 1345). Fréq. abs. littér.: 2 766. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4 418, b) 4 762; xxes.: a) 3 009, b) 3 628. Bbg. Quem. DDL t. 21.