| TARABUSTER, verbe trans. A. − Qqn tarabuste qqn 1. Importuner ou contrarier quelqu'un par des interruptions, par des paroles déplaisantes; harceler par des questions, des demandes, des récriminations. Tu ne fais que me tarabuster pour des prunes. On n'a pas un instant de repos avec toi (Mérimée, Théâtre Cl. Gazul, 1825, p. 220).Moi j'étais toujours en route... Je tarabustais l'imprimeur... Je faisais sans cesse la navette! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 523). 2. Traiter rudement, houspiller, harceler. Des messieurs d'une importance incroyable jouent le rôle d'agents de police, bousculent les prêtres, tarabustent les pèlerins (Huysmans, Foules Lourdes, 1906, p. 127).La vieille bonne, qui lui dit que d'abord elle supportait assez mal d'être sans cesse tarabustée par ma tante (Gide, Journal, 1912, p. 365). B. − Préoccuper vivement, causer du souci, du tracas. Synon. tracasser. 1. Qqc. tarabuste qqn.Poussée par mille je ne sais quoi qui m'ont tarabusté la tête, je me mis à courir par des sentiers qui coupaient au plus court (Balzac,Méd. camp.,1833,p. 259).Il était difficile de ne pas se sentir tant soit peu tarabusté par tous les mauvais bruits qui couraient depuis quelques jours (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 6). 2. Empl. pronom. réfl. Qqn se tarabuste.Quand je coche quelques gaillardes un soir de bataille, je tourne le nez et m'endors tout soudain (...) sans me tarabuster comme toi (Arnoux,Abisag,1919,p. 182). REM. 1. Tabuster, verbe trans.,région. (Centre), synon. de tarabuster.Mais dans le même temps qu'elle allait le pousser et le tabuster peut-être en paroles, voilà que Madeleine se réveilla (Sand, Fr. le Champi, 1848, p. 128).Imaginez un garçon « à l'envers »: je le tabuste, et il fait le gros dos (Genevoix, Assassin, 1948, p. 111). 2. Tarabustage, subst. masc.,hapax. Si je m'arrête, quel grabuge et tarabustage pour repartir! (Arnoux, Seigneur, 1955, p. 37). Prononc. et Orth.: [taʀabyste], (il) tarabuste [-byst]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [1358 dér. tarrabustis « agitation guerrière » (J. Le Bel, Chron., éd. J. Viard et E. Deprez, t. 1, p. 285)] mil. xvies. intrans. tarrabaster « donner des secousses » (La Confession Margot ds Anc. théâtre fr., t. 1, p. 374); 1562 tarabuster « faire du vacarme » (Bonivard, Source de l'idolâtrie, p. 3 ds Littré); 1611 trans. « tracasser, contrarier » (Cotgr.). Issu du croisement du m. fr. tabut « bruit, tumulte » (dep. 1400 ds Du Cange, s.v. tabussare), tabust « rixe, querelle » (1457, ibid.), tabuster « frapper » (1410, ibid.), se tabuter « se quereller » (1478, ibid.), prob. empr. à l'a. prov. tabust « bruit, tumulte » (dep. le xiiies., Girart de Roussillon, etc.) tabustar « faire du bruit » (id., Uc Faidit; v. M. Pfister, Lexikalische Untersuchungen zu Girart de Roussillon, p. 695), avec le rad. onomat. tar- (tarare1*, tarin1*); l'a. prov. est dér. du rad. onomat. tabb- (tabac2*). Voir FEW t. 13, 1, p. 107b et p. 110a. Fréq. abs. littér.: 25. |