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TARÉ1, -ÉE, adj.
A. − [En parlant d'un objet, d'un animal]
1. [En parlant d'un objet]
a) COMM. Qui est abîmé, défectueux. Synon. avarié (v. ce mot II B 1 a).Sous cette étiquette hypocrite: « Collection de Mme Leemans », le brocanteur avait groupé un ramassis d'objets tarés, invendables (A. Daudet, Rois en exil, 1879, p. 277).
b) SYLVIC. [En parlant d'un arbre] Qui, atteint de défauts ou de maladie, est impropre à un usage industriel. Comme les fournisseurs des usines à pâte (...) ont obtenu des habitants le façonnage et la vente de tout bois résineux pouvant être utile à la papeterie, il est probable que, seuls, les bois noueux, tarés, mitraillés ou tordus sont conservés pour l'alimentation des foyers ruraux (Industr. fr. bois, 1955, p. 22).
2. [En parlant d'un cheval; corresp. à tare B 2] Qui est atteint d'une tare. Les chevaux du Bois-l'Héry étaient tarés, la galerie Schwalbach, une duperie, les articles de Moëssard, un chantage reconnu (A. Daudet, Nabab, 1877, p. 243).
B. − [En parlant d'une pers.]
1. Qui est porteur d'une tare physique ou psychique. On rencontre, dans les villages le long du fleuve, bien peu de gens qui ne soient pas talés, tarés, marqués de plaies hideuses (dues le plus souvent au pian) (Gide, Voy. Congo, 1927, p. 710).
a) MÉD. ,,Qui est porteur d'anomalie héréditaire`` (Man.-Man. Méd. 1980). Stérilisation des individus dont la descendance serait fatalement tarée (Hist. sc., 1957, p. 1403).Chez le vieillard, une maladie qui serait bénigne chez l'adulte non taré peut entraîner un état de déshydratation grave (Quillet Méd.1965, p. 183).
Empl. subst. masc. Personne porteuse d'une tare physique ou psychique. L'humanité n'est bonne, n'est bienveillante, n'est indulgente que pour les bâtards, les tarés, les pas-grand-chose moralement (Goncourt, Journal, 1874, p. 965).Saccard, à le voir si humble, se rappela, avec amertume, le salut de Sabatani, chez Champeaux: décidément, les tarés et les ratés seuls lui restaient (Zola, Argent, 1891, p. 25).
b) Populaire
α) Qui présente un comportement ou des défauts ridicules. Synon. débile, dingue (v. ce mot B).Il est complètement taré, ce mec! (Rob.1985).
β) Empl. subst. masc. [Dans des injures] Espèce de taré! bande de tarés! Quel taré t'es, mon pauvre vieux! (C. Rimoit, Les Petites annonces, 1981, p. 51).
2. Qui est corrompu, dont la conduite a entaché la réputation. Politicien taré. (...) je ne vois arriver que des gens tarés. C'est que le sévère abbé (...) avait des notions fort exactes sur ces hommes qui n'arrivent dans les salons que par leur extrême finesse au service de tous les partis, ou leur fortune scandaleuse (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p. 257).Les jeunes gens (...) sont des misérables qu'il faut noter chez le commissaire de police, comme tarés et vicieux (Duranty, Malh. H. Gérard, 1860, p. 293).V. affairiste ex. 4.
Prononc. et Orth.: [taʀe]. Homon. et homogr. taré2. Att. ds Ac. 1762-1835. Étymol. et Hist. [Ca 1500 (s. réf. ds Bl.-W.2-5)] A. 1. 1534 en parlant d'une personne « atteint d'une tare (physique ou psychologique) » (Rabelais, Gargantua, chap. L, éd. R. Calder, p. 282: femmes [...] borgnes, boyteuses [...] insensées, maleficiées et tarées); 1871 subst. (Goncourt, Journal, p. 772: des tarés, des douteux, des galeux); 2. 1559 « affecté de tares, vicieux, corrompu » (Amyot, trad. HÉliodore, Mist. Aethiopique, l. VIII, 89 rods Hug.: [le maître des eunuques] estoit taré de jalousie); 3. 1972 fam. « imbécile, crétin, débile » (Cl. Courchay, La Vie finira bien par commencer, p. 233 ds Rob. 1985: vous êtes complètement tarés!). B. 1545 en parlant d'un objet, d'une denrée « gâté, altéré, avarié » (J. Bouchet, Épîtres familières, LXVII ds Gdf. Compl.); 1606 (Nicot: marchandises tarées). Dér. de tare*; suff. *. Fréq. abs. littér.: 78.