| TAPIOCA, subst. masc. A. − Fécule extraite de la racine du manioc qui, après avoir été concassée en flocons et séchée sur des plaques chauffées ou des fours spéciaux, se présente sous la forme de grains. Bouillie, chocolat, entremets, potage au tapioca. Cochon de lait farci à la rissole et saupoudré de farine de tapioca (Cendrars, Or, 1925, p. 104).V. manioc ex. de Wurtz. − P. ext. Fécule préparée à la manière du tapioca. Le terme « tapioca exotique » ou tapioca, suivi du nom du pays de production, sans autre qualificatif, ne peut s'appliquer qu'au tapioca de manioc. Mais on en prépare également avec des fécules diverses, notamment de pomme de terre; ceux-ci doivent porter l'appellation « tapioca indigène » (Lar. comm.1930). B. − P. méton. Potage préparé avec cette fécule. Tapioca au gras; manger, servir du tapioca. [MmeEnnberg] verse un peu de tapioca dans chaque écuelle tendue (Martin du G., Vieille Fr., 1933, p. 1027).Excelsior, çà n'était pas un journal offensant, c'était du papier gras, triste, velouté comme du tapioca (Sartre,Âge de raison,1945,p. 115). − P. métaph. Le tapioca d'une bibliographie gélatineuse et moléculaire dont se pourlèche l'abonné sérieux (Bloy, Désesp., 1886, p. 270). Prononc. et Orth.: [tapjɔka]. Ac. 1835, 1878: tapioca ou tapioka (id. ds Littré: ,,Quelques auteurs écrivent tapiaca``), 1935: tapioca (id. ds Lar. Lang. fr., Rob. 1985). Étymol. et Hist. 1651 Tapiocha [au Brésil] (Rel. du Voy. de Roulox Baro ds Rel. vérit. et cur. de l'Isle de Madagascar et du Bresil, 2epart., p. 227 ds König, p. 198); 1783 tapioca (L. Mercier, Tabl. de Paris, t. 4, p. 161). Empr. au port.tapioca (dep. 1587, Soares de Souza ds Fried.), lui-même empr. au tupi typy ca, tapioca, tipioca, signifiant propr. « ce qui est caillé, coagulé ». Voir Fried., König, pp. 198-199, et FEW t. 20, p. 81a. |