| * Dans l'article "TANTALE1,, subst. masc." TANTALE1, subst. masc. Littéraire A. − Personne qui désire ardemment quelque chose qui lui est inaccessible. Ces altérés De richesse et d'honneurs profanes ou sacrés, Tantales inquiets, sans repos et sans joie, Dans l'océan de biens où leur âme se noie (...) Meurent rêvant encor de nouvelles faveurs! (Barbier, Satires, 1865, p. 126).Les convives doivent attendre que toutes les parts soient apportées avant de commencer la danse des cuillères, autrement on ne s'y reconnaîtrait plus (...). Il faut voir ces petits tantales! (Frapié, Maternelle, 1904, p. 270). − P. anal., en appos. La forêt martyre, la forêt tantale, mourant de soif dix mois de l'année (Bernanos, Enf. humil., 1948, p. 184). B. − Au fig. [P. ell. de supplice de Tantale] V. supplice A.La seule fantaisie permise [à Marseille] est la vermine, avec le tantale de la jolie garce en bas de soie, qui vous remet avec pitié un petit billet (L. Daudet, Rech. beau, 1932, p. 117). REM. 1. Tantalien, -ienne, adj.,rare et littér. Qui suscite une convoitise, un désir toujours inassouvi ou qui en est le lieu. Je repassais (...) devant l'inépuisable et double rangée des beautés [des photos d'actrices de cinéma] de mon vestibule tantalien et je repassais encore et toujours songeur et désireux (Céline, Voyage, 1932, p. 256). 2. Tantaliser, verbe trans.,rare et littér. Inspirer à quelqu'un des désirs qu'il ne peut assouvir. Dans toutes les rues je coudoie la vie italienne; à chaque instant elle vient me tantaliser: rouge gracieux des manteaux (...) que portent les hommes (...); chars roses que traînent un cheval et un âne accouplés et couverts d'un beau drap rouge bordé d'un mince galon vert éclatant (Larbaud, Barnabooth, 1913, p. 137).Part. prés. en empl. adj. Il subissait la délicieuse torture des désirs avortés et des voluptés tantalisantes (Richepin, Glu, 1881, p. 294). Prononc.: [tɑ
̃tal]. Homon. et homogr. tantale2 et 3. Étymol. et Hist. 1. 1623 [éd. 1636]« personne qui désire ardemment quelque chose qui lui est inaccessible » (Auvray, Le Banquet des muses, p. 246); 2. 1625 au fig. supplice de Tantale (Camus, Palombe ou la femme honnorable, p. 246). Du n. de Tantale, lat. Tantalus, (gr. Τ
α
́
ν
τ
α
λ
ο
ς), fils de Zeus condamné par les dieux au supplice éternel de ne pouvoir atteindre la nourriture et la boisson disposées devant lui. Bbg. Spitzer (L.). Tantaliser. Fr. mod. 1940, t. 8, pp. 115-117. |