| * Dans l'article "TAN,, subst. masc." TAN, subst. masc. A. − Écorce de chêne qui, réduite en poudre, sert ou servait à des usages divers. Poudre de tan. En amont [du Loir], il y avait un moulin à tan, au tic tac sonore, et un grand moulin à blé (Zola, Terre, 1887, p. 169).Des odeurs montaient, exacerbées par la chaleur; des chênes abattus, saignant par leurs blessures, exhalaient le parfum amer du tan (Moselly, Terres lorr., 1907, p. 117). 1. TANN. Poudre d'écorce de chêne utilisée dans le tannage végétal des peaux, en raison de sa forte teneur en tanin. Ginginet (...) buvait de quatre heures du matin à minuit, avec ses pratiques, qui travaillaient, pour la plupart, à trier des chiffons et à préparer des peaux de bêtes avec du tan (Huysmans, Marthe, 1876, p. 91).Le couchage est fait (...) par un ouvrier qui descend dans la fosse pour bien étendre le cuir dans tout son développement et pour bien répartir la poudre de tan sur toute sa surface (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux, 1947, p. 72). − P. anal. Écorce pulvérisée d'autres espèces d'arbres, tels que le châtaignier, le bouleau, le saule, l'acacia, le cachou..., qui possède des propriétés similaires. L'écorce de frêne fournit un tan estimé (Baudrillart, Nouv. manuel forest., t. 1, 1808, p. 151). 2. MAR., PÊCHE. Poudre d'écorce de chêne ou d'autres arbres utilisée pour la coloration et la protection des filets et des voiles. Filet bruni au tan. Dès le matin (...) Parmi les filets roux qui séchaient dans le tan, Je respirais à pleins poumons le vent du large (Coppée, Théâtre, t. 2, Rendez-vous, 1872, p. 18). 3. Résidu du tan employé dans les cuves à tannage végétal et qui se présente sous l'aspect d'une sciure dépourvue de tanin, utilisée autrefois comme engrais ou sous forme de briquettes ou mottes comme combustible. Synon. tannée (v. tanné III A).Cette eau retenue dans un réservoir, est aisément conduite à mon potager, au pied des arbres, dans mes herbages, et par-tout où elle peut être utile. Je l'enrichis autant que je le puis avec le tan qu'on rejette des fosses, avec du sel, que nous avons ici en grande abondance (Crevecœur, Voyage, t. 3, 1801, p. 53).Des mottes de tan embrasées s'effritent dans mon large foyer (Jammes, Nuits qui me chantent, 1928, p. 55). 4. PEINT. Couleur (de) tan. Couleur d'un brun roux. Son boudoir était en velours couleur de tan (Balzac, Interd., 1836, p. 151).Un manteau aux bandes alternées de blanc et de couleur tan (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p. 53). 5. PHARMACOL. Poudre d'écorce de chêne utilisée en décoction comme astringent externe ou interne. Le tan est quelquefois employé comme astringent (...) C'est un contrepoison précieux (Nouv. Lar. ill.). B. − [Déverbal de tanner] Action de tanner; résultat de cette action. Synon. brunissage, hâle.Les vendeuses sont assises, madras au vent (...) toutes ayant la peau brunie sous le tan du soleil (Estaunié, Simple, 1891, p. 91). Prononc. et Orth.: [tã]. Homon. taon, tant, temps. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1262 (Rutebeuf,
Œuvres, éd. E. Faral et J. Bastin, AM, 84). Très prob. issu d'un gaul. *tanno- « chêne » que l'on peut restituer d'apr. le bret. tann « chêne », l'a. cornique [lang. parlée en Cornouailles jusqu'au xviiies.] tannen « id. », l'a. irl. teine « houx » (FEW t. 13, 1, p. 84). Fréq. abs. littér.: 40. DÉR. Tannique, adj.a) Relatif au tanin, qui contient du tanin. Composés tanniques. Les peaux (...) sont mises avec une solution tannique obtenue au moyen d'extrait d'écorce de chêne (H. Fontaine, Électrolyse, 1885, p. 392).Des matières colorantes astringentes et tanniques, en partie à l'état de sels ferreux (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 259).b) Acide tannique. Acide formé par la dissolution du tanin au contact de l'air (et qui libère l'acide gallique et l'acide pyrogallique). Synon. tanin.Le résultat de cette action est la formation d'un acide cristallisable qu'on appelle acide gallique et qui peut être représenté par de l'acide tannique plus de l'oxygène, moins de l'acide carbonique (Privat-Foc1870).− [tanik]. − 1reattest. 1848 acide tannique (Allain, Traité de chimie élémentaire, p. 299 ds Quem. DDL t. 12); de tan, suff. -ique*. BBG. − Thurneysen 1884, p. 113. |