| * Dans l'article "TAMIS,, subst. masc." TAMIS, subst. masc. A. − 1. Instrument formé d'un réseau plus ou moins serré de fils textiles, métalliques, synthétiques ou d'une surface percée de trous, tendus sur un cadre et qui sert à séparer des particules solides de tailles différentes ou à filtrer des liquides. Tamis de cuivre, de crin, de soie, en fils de laiton, en peau, métallique; tamis fin; bluter, cribler du blé au tamis; passer une sauce, une purée au tamis. On ratisse les allées pour effacer la trace des pieds indiscrets empreinte sur leur sable bluté au tamis (Du Camp, Hollande, 1859, p. 155).Un calibreur répartit ensuite les grains nettoyés en différents lots de taille comparable. C'est un tamis cylindrique à mailles rectangulaires animé d'un lent mouvement de rotation (Industr. fr. brass., 1955, p. 4).V. bluteau ex. − P. métaph. Son amour le torturait comme un supplice. C'est là le tamis de tout sentiment: la douleur (Flaub., 1reÉduc. sent., 1845, p. 166). 2. P. anal. a) Partie cordée d'une raquette. La raquette [de squash] mesure 69 cm de long et son tamis 19,5 cm de large (Le Monde loisirs, 9 mars 1985, p. III, col. 1). b) CHIM. Tamis moléculaire. Substance poreuse qui sert à séparer des substances en fonction de leur poids moléculaire. Les tamis moléculaires (...) présentent un très grand nombre de pores calibrés, dont les dimensions (quelques angströms) sont de l'ordre de celle des molécules. On les utilise industriellement pour purifier des gaz en absorbant sélectivement chaque impureté sur un tamis de porosité adaptée (Quillet Suppl.1971). 3. Loc. verb. fig. Passer au tamis. Examiner avec attention et minutie pour ne retenir que certains éléments. Synon. passer au crible (v. crible1A).Les locataires arrivèrent insensiblement à taxer de folie une foule de choses observées chez monsieur d'Espard, et passées au tamis de leurs appréciations sans qu'ils y trouvassent des motifs raisonnables (Balzac, Interd., 1836, p. 173). B. − CH. DE FER. Mouvement de translation latérale des locomotives à vapeur, dû aux efforts alternatifs sur les bielles. Le beau Tancrède aima sa Crampton, et goûta la rapidité de cet objet, alors le plus vite du monde (...) Il aimait ses fuites au long du Rhône, ses translations dans le double mouvement qu'on n'est pas encore arrivé à vaincre: le « galop » [combinaison de tangage et d'oscillations verticales], et le « tamis », comme disent les vieux chauffeurs, mouvements qui semblent soulever la locomotive et la déplacer latéralement (La Varende, Gentilsh., 1948, p. 99). Prononc. et Orth.: [tami]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1197 « sorte de crible, de sas qui sert à passer des matières pulvérulentes » (Hélinant, Vers de la mort, IV, 12 ds T.-L.); ca 1200 tamis a purgier frument (Dialogues Grégoire, 56, 7, ibid.); 2. loc. fig. 1718 passer par le tamis « être examiné sévèrement » (Ac.); 1788 passer au tamis (Fér. Crit.); 1836 passer au tamis (Balzac, loc. cit.); 3. 1948 techn. (ch. de fer) (La Varende, loc. cit.). Peut-être issu d'un lat. pop. *tamisium « tamis, crible » d'orig. gaul. (FEW t. 13, 1, p. 75). D'apr. Guir. Lex. fr. Étymol. obsc. 1982, tamis serait issu de *estamis, dér. à l'aide du suff. -is sur le modèle de treillis*, de l'a. fr. et a. prov. estam « laine peignée et destinée à former la chaîne de drap; partie la plus fine de la laine cardée », lequel remonte au lat. stamen, -inis « chaîne de tissage » (étamine*). Cette hyp. fait difficulté du point de vue formel et sémantique. Fréq. abs. littér.: 38. DÉR. 1. Tamiserie, subst. fém.Fabrique, commerce de tamis et autres instruments du même genre. (Dict. xixeet xxes.). − [tamizʀi]. − 1reattest. 1872 « fabrique de tamis » (Littré); de tamis, suff. -erie*. 2. Tamisier, -ière, subst.Personne qui fabrique ou vend des tamis. Tamisier en bois. (Dict. xixeet xxes.). − [tamizje], fém. [-jε:ʀ]. Att. ds Ac. 1878. − 1resattest. 1422 Junet Tamisier (Institutions de la confrarie de la Saincte Trinité, Bibl. Lyon ds Gdf.), attest. isolée, de nouv. 1775 tamisier (Wailly, Dict. portatif de la lang. fr.); de tamis, suff. -ier*. BBG. − Möhren Négation 1980, p. 222. |