| TAILLABLE, adj. A. − Rare. Qui peut être taillé, façonné. Le marbre résiste, et ainsi fait paraître le vrai style de la sculpture (...) la matière pesante est la plus rude maîtresse, car elle ne cesse jamais de crouler. Elle n'est en cela ni plastique ni taillable (Alain, Propos, 1924, p. 612). B. − HIST. [En parlant d'une pers., d'une classe soc.] Qui est soumis à l'impôt de la taille. La noblesse, qui tenait moins à son argent qu'à ses privilèges, ne voulait pas entendre parler d'un impôt qui l'aurait rendue taillable (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 199).Peut-être s'est-il opéré dans l'antiquité la même série de changements sociaux que l'Europe a vus se produire au moyen âge, quand les esclaves des campagnes devinrent serfs de la glèbe, que ceux-ci de serfs taillables à merci se changèrent en serfs abonnés, et qu'enfin ils se transformèrent à la longue en paysans propriétaires (Fustel de Coul., Cité antique, 1864, p. 338). − Loc. Taillable et corvéable* à merci. − Empl. subst. Synon. contribuable.On imposa cette somme sur tous les taillables de la paroisse (Ac.1835-1935). − [P. méton.;] [en parlant d'une ville, d'un bien] Une ville, une province taillable (Ac. 1835-1935). En Languedoc, ni les biens nobles, ni les biens ecclésiastiques n'étaient taillables (Ac.1835-1935). Prononc. et Orth.: [tɑjabl̥], [ta-]. Littré, Lar. Lang. fr. [ta-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1238 « qui est soumis à l'impôt de la taille » (doc. ds Gdf. Compl.: taillaule). Dér. de taille* « impôt »; suff. -able*. Fréq. abs. littér.: 15. |