| TAFIA, subst. masc. ,,Liqueur provenant de la distillation des gros sucres, écumes et mélasses de la canne à sucre`` (Clém. Alim. 1978). Deux maîtres d'hôtel mulâtres faisaient circuler de larges jattes de punch au rhum et au tafia (Sue, Atar-Gull, 1831, p. 26).Actuellement, le Tafia n'est plus qu'un Rhum de seconde qualité fait avec de la mélasse impure, alors que le rhum proprement dit provient de la distillation de mélasse de première catégorie ou de jus de canne à sucre (Lich.Vins1984).− Arg., p. ext. ,,Boisson forte`` (Esn. 1966). Prononc. et Orth. : [tafja]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. [1659 Taffia (« Arrêt du Conseil de la Martinique qui fixe un prix au Taffia. Du 31 mars 1659 », signalé ds Moreau de Saint-Méry, Loix et Constitutions, t. 1, p. 84 d'apr. Arv., p. 468)] 1722 Taffia ([Labat], Nouveau Voyage aux isles de l'Amérique, t. I, p. 399 ds Fried.); 1743 tafia (Barrère, Nouvelle Relation de la France Équinoxiale, p. 39, ibid.). Issu p. abrév. de ratafia*, la chute de la 1resyll. s'expliquant peut-être par le fait que les Noirs des Petites Antilles éprouvent de la difficulté à prononcer les r. Voir König, pp. 194-195 et FEW t. 10, p. 104b. Fréq. abs. littér.: 15. |