| TACTIQUE1, subst. fém. A. − 1. Art d'utiliser les meilleurs moyens pour atteindre un certain objectif; ensemble de ces moyens. Changer de tactique; mettre au point une tactique. La grande tactique des écoliers est de demander à sortir pendant la classe sous prétexte de satisfaire à différents besoins; la règle est de n'en laisser sortir qu'un à la fois, afin que les deux camarades ne se rencontrent pas pour jouer dans les cours (Champfl., Souffr. profess. Delteil, 1853, p. 94).Byron est excédé (...) de Caroline, d'autre part (...) sa tactique envers elle est pour une appréciable mesure dictée avant tout par Lady Melbourne (Du Bos, Journal, 1928, p. 215). 2. En partic. Technique pour appliquer une stratégie définie, qui combine, en vue d'un maximum d'efficacité et en fonction des circonstances, tous les moyens et formes de combat utilisables. J'abordais (...), à la fin de 1895, l'enseignement de la tactique générale à l'École supérieure de guerre (Foch, Mém., t. 1, 1929, p. XX).Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 267). B. − P. anal. − ÉCON., POL., SOC. Tactique oratoire, parlementaire. Continuons sur sa tactique de calomnie, sur le savoir-faire de ce candidat libéral (...). Il a, dit-il, choisi au hasard (...). On peut, en ayant l'air de choisir au hasard, faire passer Corneille pour un poète des halles (Fourier, Nouv. monde industr., 1830, p. 35).Il y a encore un autre artifice dans la tactique révolutionnaire de la grève générale (Jaurès, Ét. soc., 1901, p. 107). ♦ Tactique commerciale. ,,Art de disposer et d'employer les équipes de vente sur le terrain où elles doivent agir et où elles ont été amenées par les opérations dont l'ensemble constitue la stratégie commerciale`` (Lauzel-Muss. 1970). − JEUX. On peut aussi choisir la tactique qui consiste à « profiter du gain » (Jeux et sports, 1967, p. 480). − Domaine des sentiments.La dignité muette de cette vierge semblait une fois encore le calcul savant d'une femme rompue à la tactique de la passion (Zola, Bonh. dames, 1883, p. 722). − Par tactique. Par tactique, pour le mettre hors de lui (Zola, Argent, 1891, p. 309). Prononc. et Orth.: [taktik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. Subst. masc. 1310-20 « celui qui enseigne l'art de la guerre; auteur d'un traité de tactique » (Jean De Vignay, Li livres Flave Vegece de la chose de chevalerie, éd. L. Löfstedt, l. 3, prol., p. 71: mestres d'armes, que il apelerent tactiques); 1688 (J. des savants, p. 379 ds Fonds Barbier: on trouve dans les plus anciens tactiques quelques mots propres de cet art). II. Subst. fém. 1. 1657-59 milit. « art de combiner tous les moyens militaires au combat » ici, p. plaisant. (G. Tallemant des Réaux, Historiettes, éd. A. Adam, t. 1, p. 427: après sa mort [de M. de Chartres] on trouva dans ses papiers une tactique de plats [ds l'éd. de Monmerqué et P. Paris, t. 9, p. 409, tactique de plats est défini « ordonnance ou système pour dresser les plats »]); 1690 (Fur.: Elian chez les Anciens a escrit de la Tactique); 1791 tactique navale (J. Clerk, Essai méthodique et historique sur la tactique navale, trad. en fr. par D. Lescallier, Paris, 1791 - an VI ds Catal. gén. des l. imprimés de la B.N.); 2. 1788 p. ext. « ensemble des moyens coordonnés que l'on emploie pour parvenir à un résultat » (J.-J. Barthélémy, Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, t. 2, p. 509: la tactique de toutes les vertus). I empr. au gr. τ
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ς « qui concerne l'arrangement, spécialement l'organisation ou l'alignement d'une troupe; propre ou habile à faire manœuvrer des troupes, habile tacticien »; dér. de τ
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ω « ranger, assigner une place ». II empr. au gr. η
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́ (s.-ent. τ
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η) « l'art de ranger ou de faire manœuvrer des troupes, la tactique », de τ
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