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TABAGIE, subst. fém.
A. −
1. Lieu public où l'on se réunissait autrefois pour fumer; estaminet où l'on fumait. L'estaminet est une institution; la tabagie est l'endroit où l'on fume; et un homme fumant dans la rue abuse de la liberté individuelle (Balzac, Œuvres div., t. 2, 1830, p. 44).Chacun des étudiants qui vient dans ce cercle se sent dans une maison à lui, et non pas dans une tabagie suspecte (Bourget, Ét. angl., 1888, p. 209).
2. Péj. Endroit, pièce où l'on fume beaucoup, où la fumée et l'odeur du tabac stagnent. Nous nous enfournons, pour en faire une terrible tabagie, dans un de ces bons wagons si confortables de première (Verlaine, Œuvres compl., t. 5, Quinze jours en Holl., 1893, p. 253).En séance publique, les parlementaires ne peuvent que priser, mais leur vraie besogne sort des couloirs et des commissions, qui sont des tabagies (Barrès, Appel soldat, 1900, p. 455).
P. méton. Fait de fumer beaucoup. Le père Aude, qui aimait la jeunesse, venait souvent se mêler à nos tabagies et à nos beuveries qui n'engendraient pas la mélancolie (Cendrars, Lotiss. ciel, 1949, p. 82).
B. − Petite boîte ou nécessaire en métal, porcelaine ou verre, où l'on mettait autrefois tout ce qui servait à fumer (d'apr. Havard 1890).
C. − Région. (Canada). Boutique où l'on vend du tabac, des articles pour fumeurs et divers produits de consommation courante. Il s'arrêtait à une tabagie pour acheter des allumettes (M.-Cl. Blais, Une Liaison parisienne, 1976, p. 150 ds Rob. 1985).
Prononc. et Orth.: [tabaʒi]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1603 « festin, banquet (chez les Algonquins) » (Champlain, Des Sauvages, p. 6 ds Arv., p. 466) - 1657 (N. Sanson, L'Amérique, 3etraité ds Littré: Ils [les peuples sauvages du Canada] ont entre eux leurs festins dans leurs mariages, dans leurs victoires, dans la réception de leurs amis, et y prennent force tabac; d'où, comme je crois, ils appellent ces réjouissances tabagies); 2. a) 1654 « lieu où l'on se réunissait pour fumer et boire » (Scarron, Billet ds Œuvres, p. 188); b) 1845 p. ext. « lieu où l'on fume souvent, où l'odeur de la fumée domine » (Besch.); 3. 1712 « cassette renfermant tout ce qui est nécessaire pour fumer » (doc. ds Nouv. arch. art fr., 1883, p. 240), ,,vieilli`` dep. 1893 (DG). Empr. à l'algonquintabaguia « festin », le sens ayant évolué de 1 à 2 sous l'infl. de tabac1*. Voir Fried. et FEW t. 20, p. 80b. Fréq. abs. littér.: 30. Bbg. Schmidt 1914,67. − Spitzer (L.). Z. fr. Spr. Lit. 1917, t. 44, p. 219.