| TÉTINE, subst. fém. A. − 1. Extrémité de la mamelle de certains mammifères (notamment truie et vache). Synon. mamelle, pis2, tette.Le Cochon: (...) Je dormais à l'ombre, le groin posé sur des tetines roses, et j'avais continuellement dans la gorge le goût du lait (Flaub., Tentation, 1856, p. 578). − BOUCH. Morceau de triperie, pis d'un mammifère, en particulier de la vache. Tétine de vache, de truie. Deux blancs d'une poularde ou d'un poulet, cuits à la broche, que vous hachez bien menu avec de la tétine de veau blanchie (Gdes heures cuis. fr.,Grimod de La Reynière,1838, p. 156). ♦ Absol. Tétine de vache. Avicenne conseillait aux nourrices d'ingérer des extraits de tétines (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p. 739). 2. Fam. Bout du sein. Synon. mamelon.Péj. Sein d'une femme qui allaite. Sa femme devenait énorme, un tas à remuer; et elle nourrissait, elle avait toujours Laure pendue aux tétines; tandis que l'autre, la petite belle-sœur, sentait bon la chair jeune, de gorge aussi élastique et ferme que les pis d'une génisse (Zola, Terre, 1887, p. 305).Delphine, mamelles en l'air et le fiston pendu à la tétine (Giono, Manosque, 1930, p. 91). B. − P. anal. 1. a) Embouchure de caoutchouc percée de trous, que l'on adapte au goulot d'un biberon pour faire téter un nourrisson. Percer une tétine; stérilisation des tétines. La bouteille (...) au goulot trop épais pour la tétine distendue (Bernanos, Mouchette, 1937, p. 1298). b) P. anal. Pièce de caoutchouc semblable, montée sur une plaquette munie d'un anneau, qu'on donne aux bébés comme succédané de biberon pour les occuper. Synon. sucette.Le petit couché à la renverse dans une vieille caisse à savon et enveloppé d'un châle déchiré, une tétine au cou nouée au bout d'une ficelle (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 255). 2. TECHNOL. Creux, enfoncement, trou provoqué dans une cuirasse par une balle de fusil ou de pistolet ou par toute autre arme offensive lorsqu'elle ne l'a pas traversé. Le coup de fusil qu'il a reçu sur sa cuirasse, y a fait une tétine (Ac.1835, 1878). Prononc. et Orth.: [tetin]. Ac. 1694-1762: tetine; 1798: tétine; 1835, 1878: tetine (id. ds Littré); 1935: tétine (id. ds Lar. Lang. fr., Rob. 1985). Substitution [e] à [ə]. V. téter. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1200 « sein, mamelle » (1ereContinuation de Perceval, I, 7946 ds T.-L.); b) 1393 tetine de vache (Ménagier, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, p. 282, 18); 2. a) 1575 « téterelle » (A. Paré,
Œuvres, XVIII, 35, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 2, p. 710b); b) α) 1834 « matière dont sont faits les biberons » (Gautier, Préf. à Mademoiselle de Maupin, éd. G. Matoré, p. 51; v. aussi Mat. Louis-Philippe, p. 225);
β) 1867 « embouchure de caoutchouc d'un biberon » (Lar. 19e, s.v. biberon); c) 1948 « sucette que l'on donne au bébé pour l'empêcher de sucer son pouce » (Cendrars, loc. cit.). Dér. de tette*; suff. -ine, v. -in. Fréq. abs. littér.: 27. |