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TÉRÉBENTHINE, subst. fém.
A. − CHIM. Résine semi-liquide, très odorante, que l'on recueille par gemmage de certains conifères et des térébinthes et dont on tire de nombreux produits (baumes, collophane, vernis, cires) et des substances pharmaceutiques. Alcoolat, sirop, huile, pilule de térébenthine. Une jolie maison, peinte en vert clair, entourée de vastes pelouses fleuries et d'un bois de pins qui embaumait la térébenthine (Mirbeau, Journal femme chambre, 1900, p. 16).La térébenthine de Bordeaux est le produit qui coule des incisions faites dans le tronc du pin maritime (Bouasse, Cordes et membranes, 1926, p. 266).
♦ Térébenthine de Chio. ,,Celle qui provient du térébinthe`` (Littré).
B. − Essence de térébenthine et, p. ell., cour., térébenthine. Produit volatile composé de divers hydrocarbures terpéniques obtenu par distillation sèche de la gemme des conifères, utilisé comme solvant et pour certaines préparations pharmaceutiques. Flacon d'essence de térébenthine; dissoudre dans l'essence de térébenthine; nettoyer à l'essence de térébenthine. Toutes ces matières colorantes sont délayées dans l'essence de térébenthine et appliquées au pinceau (Bourde, Trav. publ., 1928, p. 143).Rieux tenta un abcès de fixation. Sous la brûlure de la térébenthine, le concierge hurla (Camus, Peste, 1947, p. 1231).
REM. 1.
Térébenthinage, subst. masc.,,Opération industrielle qui consiste à ajouter de l'essence de térébenthine à la gemme en vue de sa purification`` (Industries 1986).
2.
Térébique, adj.,chim. Acide térébique. Acide qui résulte de l'oxydation de l'essence de térébenthine par l'acide nitrique. (Dict. xixeet xxes.).
Prononc. et Orth.: [teʀebɑ ̃tin]. Ac. 1694, 1718: terebenthine; dep. 1740: térébenthine. V. menthol. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 terbentine « résine qui coule du térébinthe » (Enéas, 6474 ds T.-L.); 1314 terebentine (H. de Mondeville, Chirurgie, 874, ibid.); 1546 terebinthine (Rabelais, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, LII, p. 351, ligne 88); 1690 terebenthine (Fur.); 2. 1855 essence de térébenthine (Littré-Robin). Empr. au lat. d'époque impérialeterebinthina [s.-ent. resina « résine »] fém. subst. de l'adj. terebinthinus, terebenthinus « de térébinthe » (du gr. τ ε ρ ε β ι ́ ν θ ι ν ο ς « id. »), dér. de terebinthus, v. térébinthe. Fréq. abs. littér.: 34.
DÉR. 1.
Térébenthène, subst. masc.,chim. Carbure terpénique obtenu par distillation fractionnée de l'essence de térébenthine. Hydrate de térébenthène. Chlorhydrate de térébenthène solide (camphre artificiel). ,,Corps qui se produit quand le gaz chlorhydrique traverse le térébenthène, qui en absorbe beaucoup avec élévation de température`` (Littré-Robin 1865). − [teʀebɑ ̃tεn]. − 1reattest. 1855 chim. (Littré-Robin); de térébenthine, suff. -ène*.
2.
Térébenthiné, -ée, adj.,chim. Qui contient de la térébenthine ou de l'essence de térébenthine, qui a les propriétés de la térébenthine. Soufre térébenthiné. Fraîche, cette racine a une saveur résineuse amère et farineuse, et une odeur balsamique térébenthinée (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t. 1, 1821, p. 164).Les bains térébenthinés sont utiles après la période aiguë passée (Hudelo dsNouv. Traité Méd.fasc. 11926, p. 561).− [teʀebɑ ̃tine]. − 1resattest. a) 1433 toille terpentinée « toile enduite à la térébenthine pour remplacer les vitres dans les fenêtres » (Compte de la vicomté de Rouen ds Havard 1890), 1436 toile tarpentinée (ibid.), attest. isolée, b) 1824 « qui a les qualités de la térébenthine » (Nysten); de térébenthine, suff. -é*.
BBG. − Quem. DDL t. 18 (s.v. térébenthiné).