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SÉDUCTEUR, -TRICE, subst.
A. − Vieilli. Celui, celle qui détourne du droit chemin, du bien, du devoir. Synon. corrupteur.La procédure contre le « séducteur » (mésith), qui cherche à porter atteinte à la pureté de la religion, est expliquée dans le Talmud avec des détails dont la naïve impudence fait sourire (Renan, Vie Jésus, 1863, p. 406).[Le serpent:] J'illumine La diminution divine De tous les feux du Séducteur! (Valéry, Charmes, 1922, p. 140).Empl. adj. Le serpent séducteur. Le démon. Il distingue, lui aussi, le serpent séducteur des anges déchus. Le serpent a déformé l'esprit de l'homme par le désir de la gloire. Il a appris à l'homme la volupté (Théol. cath.t. 41920, p. 346).
En partic. Homme qui collectionne les conquêtes féminines. Synon. don Juan, suborneur, homme* à femmes, tombeur (pop. et fam.).L'amour parlé ne vaut pas l'amour prouvé, toutes les jeunes filles de vingt ans en ont cinquante pour pratiquer cet axiome. Là est le grand argument des séducteurs (Balzac, Modeste Mignon, 1844, p. 238).Oui, Holopherne est beau, Daria... C'est bien là l'aventure de toutes celles qui ont cru à elles-mêmes: je succombe dans une alcôve, sous un séducteur... tant pis; s'il était le monstre que tu es en femme, Daria, peut-être essayerais-je de m'enfuir (Giraudoux, Judith, 1931, II, 8, p. 184).
B. − Personne qui sait plaire, charmer. Synon. charmeur.Il gardait rancune à la Vierge d'être femme, d'être belle, d'être mère; il se tenait en garde contre elle, pris de la crainte sourde de se sentir tenté par sa grâce, de succomber à sa douceur de séductrice (Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1286).Le président, d'ailleurs, ne présente nullement les choses comme un professeur qui pose des principes, ni comme un politicien qui caresse des passions et des intérêts. C'est par touches légères qu'il dessine, si bien qu'il est difficile de contredire catégoriquement cet artiste, ce séducteur (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p. 238).
Empl. adj. D'un attrait irrésistible. Synon. séduisant.C'était également [le saint-simonisme], quant aux procédés du moins, quelque chose de séducteur, de chatouilleux, qui allait aux sens en parlant des choses sévères (Sainte-Beuve, Prem. lundis, t. 2, 1833, p. 176).Viens ici, mon aimable ignominie! Viens, madame, que je te baise et te caresse. Ainsi, pas plus que moi, douce chatte, tu n'as su résister à ce papier séducteur! En vérité, nous ne sommes que chair et sang! En vérité, vertu! (Claudel, Échange, 1894, III, p. 708).
Prononc. et Orth.: [sedyktœ:ʀ], fém. [-tʀis]. Ac. 1694, 1718: seducteur; dep. 1740: sé-. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1370 adj. « qui séduit, fait tomber en erreur, en faute » (Nicole Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, p. 529, note 11); ca 1370 subst. (Id. d'apr. Meunier, Essai sur la vie et les ouvrages de Nicole Oresme, p. 199); b) 1662 « celui qui séduit une femme ou une jeune fille » (Molière, École des femmes, II, V, vers 546); 2. 1718 « qui exerce un attrait irrésistible » un ton séducteur (Ac.). Empr. au lat. eccl.seductor « séducteur, trompeur » formé sur le supin seductum de seducere, v. séduire; en a. fr. a existé la forme souduitor, ca 1145 suzduitor (Wace, Conception ND, 1637 ds T.-L.) formée sur l'a. fr. souduire, v. séduire. Fréq. abs. littér.: 304. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 488, b) 484; xxes.: a) 388, b) 382. Bbg. Quem. DDL t. 16.