| SÉDIMENTATION, subst. fém. Formation de sédiment. A. − Dépôt de substances en suspension ou dissoutes dans un liquide; technique utilisant ce processus pour déterminer certaines caractéristiques de ces substances. Sédimentation des molécules; coefficient de sédimentation des A.D.N. Dans les appareils à sédimentation, la substance à étudier est mise en suspension dans l'eau (ou dans l'huile); on observe le dépôt de la matière et on évalue la grosseur des grains déposés en fonction du temps (Brajnikov, Pétrogr. et rayons X, 1936, p. 14).Les balances de sédimentation, sorte de plateau ou de cylindre que l'on introduit dans la suspension (...) et dont on suit, à l'aide d'un dispositif de pesées mécaniques, l'accroissement de poids en fonction du temps (Caillère, Hénin, Minér. argiles, 1963, p. 81). ♦ MÉD., BIOL. Vitesse de sédimentation globulaire, sanguine ou des hématies. Temps mis par les hématies pour se déposer dans un tube gradué, et mesuré par la couche globulaire déposée au bout d'une heure, de deux heures, puis de vingt-quatre heures, ce temps étant généralement plus court dans les états inflammatoires. La vitesse de sédimentation globulaire n'est pas augmentée [dans les arthroses] (Ravault, Vignon, Rhumatol., 1956, p. 20).En 1924, Westergren a proposé un moyen simple pour apprécier le dégré d'évolutivité de maladies comme la tuberculose, les rhumatismes ou le cancer: l'étude de la vitesse de sédimentation des hématies (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p. 637). B. − GÉOL. Ensemble des processus qui aboutissent à la formation des sédiments. Mode de sédimentation; milieu, bassin, fosse de sédimentation. Les terrains secondaires comprennent de vastes et épaisses formations calcaires et vaseuses indiquant des périodes de sédimentation tranquille (Boule, Conf. géol., 1907, p. 131).L'étude de la sédimentation actuelle montre également le grand rôle des organismes vivants à qui nous devons d'énormes épaisseurs de roches sédimentaires, calcaires surtout, et certaines roches d'intérêt industriel considérable, comme le charbon et le pétrole (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 507). − Sédimentation + déterm. indiquant l'orig., le milieu de dépôt des sédiments.Sédimentation détritique, mécanique, organogène; sédimentation continentale, lacustre, littorale, néritique, pélagique. Les gisements [de pétrole] sont au voisinage de régions où la sédimentation a été alternativement marine et d'eau douce (Chartrou, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 36).La sédimentation chimique, biochimique et organique y revêt parfois un intérêt exceptionnel [dans les bassins lacustres] (N. Théobald, A. Gama, Géol. gén. et pétrologie, Paris, Doin, 1969, p. 313). − Sédimentation + déterm. indiquant la nature des sédiments.Sédimentation argileuse, calcaire, ferrugineuse. Le « rajeunissement continuel du relief, le relèvement des aires continentales et l'affaissement des bassins de dépôt (...) [permettent] la réalisation simultanée, pendant des laps de temps considérables, d'une sédimentation minérale et d'une sédimentation végétale », l'une et l'autre particulièrement actives (E. Schneider, Charbon, 1945, p. 289). C. − Au fig. Apports successifs. Il y a (...) un « monde des pensées », c'est-à-dire une sédimentation de nos opérations mentales, qui nous permet de compter sur nos concepts et sur nos jugements acquis comme sur des choses qui sont là et se donnent globalement, sans que nous ayons besoin à chaque moment d'en refaire la synthèse (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception, 1945, p. 151). Prononc.: [sedimɑ
̃tasjɔ
̃]. Étymol. et Hist. 1. 1861 géol. (C.r. de l'Ac. des sc., t. 53, p. 81); 2. 1933 méd. vitesse de sédimentation (Catal. instrum. lab. (Jouan), p. 113). Dér. de sédiment*; suff. -(a)tion*. Fréq. abs. littér.: 17. |