| * Dans l'article "SÉCULIER, -IÈRE,, adj. et subst." SÉCULIER, -IÈRE, adj. et subst. HIST., RELIG. CHRÉT. A. − Adjectif 1. [En parlant d'une pers.] a) Laïque. Anton. ecclésiastique, religieux.Juges séculiers. [Les converses] n'étaient pas en nombre pour y suffire, et il y avait en outre deux servantes séculières, Marie-Anne et Marie-Josèphe (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 155). b) [Qualifie des personnes ayant des engagements particuliers vis-à-vis de Dieu et de l'Église selon des statuts différents, mais dont la caractéristique essentielle est la vie dans le siècle et non en communauté] Anton. régulier.Chanoine séculier. Les prêtres séculiers comme les religieux se trouvèrent ramenés à la condition de simples citoyens (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 556).[En 1727, l'évêque de Strasbourg] reconnaît aux dames [de Remiremont] cette qualité de chanoinesses séculières qui leur tient tant à cœur (Remiremont, Hist. de la Ville et de son Abbaye, Vagney, G. Louis, 1985, p. 103). 2. [En parlant d'un groupe de pers., d'une institution] a) Qui est composé de personnes ayant des engagements particuliers vis-à-vis de Dieu et de l'Église mais vivant dans le siècle. Anton. régulier.Chanoinesse au chapitre séculier de l'Argentière (France, Livre ami, 1885, p. 97).Les Sulpiciens sont du clergé séculier. Aucun vœu ne les attache à leur société (Billy, Introïbo, 1939, p. 39). b) Institut séculier. ,,Institut de recherche de vie parfaite, dont les membres continuent à vivre dans le monde, sans être astreints à la vie commune`` (Foi t. 1 1968, s.v. siècle). [Démontrer] la parfaite adaptation de la compagnie de Jésus, des sociétés de prêtres, des instituts séculiers aux conditions du monde moderne (Philos., Relig., 1957, p. 44-9). 3. [En parlant d'une chose] a) Relatif au domaine temporel, laïc, profane. Pouvoir séculier; autorité, cour, justice, puissance séculière; tribunaux séculiers. L'on voit (...) Pierre IV, roi d'Aragon, interdire rigoureusement aux ecclésiastiques d'empiéter sur la juridiction séculière (Mérimée, Don Pèdre Ier, 1848, p. 31). ♦ Bénéfice séculier. V. bénéfice II A 2 synt.Bras séculier. V. bras I B 3 b hist. b) Propre au siècle, à la vie dans le siècle, selon le siècle. Deux moines augustins (...) arrivèrent à Paris armés et en habit séculier (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 2, 1821-24, p. 221).Concilier, tant bien que mal, les nécessités de la vie et du préjugé séculier avec les commandements de la religion (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p. 177). c) Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Sainteté tournée vers le temporel, le séculier, le profane (Maritain, Human. intégr., 1936, p. 133). B. − Substantif 1. Laïc, laïque. La même Bulle accordait aussi à ce couvent de pouvoir servir de retraite à des séculières qui, dégoûtées du monde, voudraient faire pénitence sans se lier par des vœux (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 50).Le chant terminé, tous les sept [princes-électeurs] prêtaient serment, les séculiers la main sur l'évangile, les ecclésiastiques la main sur le cœur (Hugo, Rhin, 1842, p. 275). 2. Subst. masc. Ecclésiastique vivant dans le siècle. Anton. régulier.La Constituante s'attaqua d'abord aux réguliers (...). On discuta de la réforme des séculiers dans le plus grand calme à partir du 29 mai 1790 et, le 12 juillet, on adopta la Constitution civile du clergé (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 188). REM. Séculièrement, adv.D'une manière séculière. L'abbesse de Saint-Paul (...) avait juridiction sur des terres et des châteaux, vivait sans clôture et presque séculièrement (Gautier, Guide Louvre, 1872, p. 248). Prononc. et Orth.: [sekylje], fém. [-jε:ʀ]. Ac. 1694, 1718: seculier, ere; dep. 1740: sé-, ère. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1210 « qui vit dans le siècle, dans le monde » chanoinne seculier (Guiot de Provins, La Bible, éd. J. Orr, 930); 1269-78 fame seculiere (Jean de Meung, Roman de la Rose, éd. F. Lecoy, 8672); p. ext. id. robe seculiere (Id., ibid., 19405); b) 1306 empl. subst. les seculiers (Guillaume Guiart, Branche des royaux Lignages, éd. Wailly et Delisle, 20184); 2. 1269-78 « qui appartient au domaine laïque, temporel » (Jean de Meung, op. cit., 5640: juge [...] soit seculier ou soit d'iglise); 1546 bras seculier (Rabelais, Tiers Livre, 48, éd. M. A. Screech, p. 323); 3. déb. xives. « profane, mondain » seculieres vanitez (Ovide Moralisé, VI, 1789, éd. C. de Boer, t. 2). Issu par substitution de suff. de l'a. fr. seculer (1174-76, Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 276), empr. au lat. saecularis (v. séculaire). Fréq. abs. littér.: 188. Bbg. Freire (J. G.). R. port. Filol. 1969-1971, t. 15, n o1/2, pp. 481-482. |