| SÉCRÉTION, subst. fém. PHYSIOLOGIE A. − Opération par laquelle les cellules d'un organisme élaborent des substances qui peuvent s'introduire dans le sang par osmose ou peuvent être évacuées. Sécrétion de la bile, du chyle, du lait, des larmes; de l'urine; sécrétion hypophysaire, nasale, pancréatique, rénale, salivaire; sécrétions glandulaires, intestinales. Le sang est un produit de sécrétion des diverses cellules vasculaires des vaisseaux et des glandes internes sans conduite (rate, etc.) (Cl. Bernard, Notes, 1860, p. 201).Pavlov observa sur des chiens pourvus de fistules salivaires que la sécrétion peut être déterminée, non par la vue de la nourriture, mais seulement par le son d'une cloche, si auparavant cette cloche a sonné pendant qu'on nourrissait l'animal (Carrel, L'Homme, 1935, p. 170). ♦ Sécrétion externe, holocrine ou exocrine; sécrétion interne ou endocrine. (Ds Thinès-Lemp. 1975). P. métaph. Je suis presque étonné d'aller mieux. Il semble que des glandes à sécrétion interne recommencent à fonctionner: celle du cran et celle de la curiosité (Gide, Retour Tchad, 1928, p. 990). − Au fig. La sécrétion du cerveau, de la pensée. Comme toute chose, l'art est un produit humain, une sécrétion humaine; c'est notre corps qui sue la beauté de nos œuvres (Zola, Mes haines, 1866, p. 213).« La joie », ce qui seul ne pouvait être « nouveau » pour elle, ce qui avait toujours été avec elle, ce qui était aussi ancien qu'elle et qu'elle pouvait communiquer à quoi que ce fût, la joie était une sécrétion de l'âme, « son secret » (Jouhandeau, M. Godeau, 1926, p. 305). − P. anal., BOT. Sécrétion de la résine. La sécrétion de la gomme est le dernier but du gommier (Renan, Dialog. philos., 1876, p. 59). B. − Substance qui en résulte (enzyme, mucus, sébum, sérosité, etc.). Les glandes endocrines, qui déversent dans le sang leurs sécrétions spécifiques ou hormones (J. Rostand, La Vie et ses probl., 1939, p. 128). Prononc. et Orth.: [sekʀesjɔ
̃]. Ac. 1762: secrétion; dep. 1798: sé-. Étymol. et Hist. A. 1495-96 « action de séparer une chose d'une autre » (J. de Vignay, Miroir historial, éd. 1531, XXVII, 6 ds Delb. Notes mss); 1611 (Cotgr.). B. 1. 1711 « action de sécréter » (J. B. Winslaw ds Hist. Ac. royale des Sc., p. 241: la separation de chacune de ces liqueurs [bile, urine...] du reste du sang a été nommée Secretion par les anatomistes); 2. 1741 « substance sécrétée » (E. Col de Vilars, Dict. fr. lat. des termes de méd., Paris, J.-B. Coignard). Empr. au lat.secretio « séparation » (A), B représentant une spécialisation de sens propre à la médecine. Fréq. abs. littér.: 246. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 418, b) 381; xxes.: a) 127, b) 408. |